En décembre dernier, Jacky Ferrand a saisi la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions pour mise en danger de la vie d'autrui par des produits phyto cancérigènes. Particulièrement pugnace, cet ancien technicien à la station viticole du Bureau national interprofessionnel de Cognac se bat pour la mémoire de son fils, Frédéric Ferrand. Ce dernier, viticulteur à Gondeville, en Charente, est décédé en 2011, laissant derrière lui une famille éplorée, mais combative. En 2012, Jacky Ferrand a fait reconnaître, par la justice, l'origine professionnelle de la leucémie foudroyante de son fils. La demande d'indemnisation qu'il a posée fin 2014 vise directement les services de l'État ayant autorisé la mise sur le marché de produits phyto. « Nous soutenons que les éléments matériels de diverses infractions sont réunis », indique son avocat sans vouloir préciser lesquels. « Nous voulons que Frédéric soit officiellement reconnu comme mort de l'utilisation de pesticides. Se fondant sur trente ans de factures, une toxicologue a démontré qu'il utilisait au moins un produit cancérigène par année », précise Jacky Ferrand.