Thibault Liger-Belair n'a pas été surpris de recevoir sa convocation devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Ce viticulteur en bio et biodynamie a reçu la visite d'un contrôleur en novembre 2013 venu constater qu'il n'avait pas traité ses vignes contre la cicadelle de la flavescence dorée, alors qu'un arrêté du préfet de Saône-et-Loire l'y obligeait. « Cette décision administrative manquait de cohérence, relève le viticulteur. J'ai refusé de traiter car mon domaine en appellation Moulin-à-vent se situe pour moitié dans le département du Rhône, où aucun traitement n'était imposé, et pour moitié en Saône-et-Loire. » Thibault Liger-Belair a conscience du danger que représente la flavescence dorée, dont le foyer se trouvait à Plottes (Saône-et-Loire), à une quarantaine de kilomètres de son domaine. Mais il tient à ses convictions. « Jouer au petit chimiste, ça suffit ! La base du métier de vigneron, c'est l'observation. Mieux vaut utiliser cette compétence pour faire un travail de prospection, marquer les pieds atteints, observer l'évolution et replanter si besoin. » Des arguments qu'il va devoir affûter devant le juge, le 19 mai prochain.