Lors de ses visites dans les vignes ravagées par la grêle, en 2013, en Gironde, et en 2014, dans l'Aude, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait eu la prudence de ne pas promettre d'aides exceptionnelles, mais avait pris un engagement fort : le maintien du taux d'aide aux assurances multirisques à 65 %.
Ces aides pour les contrats signés en 2014 auraient dû être versées le 31 mars 2015. Or, les souscripteurs n'ont rien vu venir. Puis le bruit a couru que le taux d'aide ne serait en fait que de 55 %. Les responsables professionnels se sont agacés de cette affaire, particulièrement les Bordelais, qui se sont mobilisés dans la promotion de l'assurance-récolte après les sévères dégâts de 2013. « Nous avons poussé les vignerons à prendre une assurance multirisque. Ce sont des produits onéreux qui n'ont de sens que s'ils sont fortement subventionnés, confirme Hervé Grandeau, le président du Syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs. On fixe les règles du jeu au début du match. On ne les change pas quand il est fini. »
Le 29 avril, le ministère de l'Agriculture a reçu l'Association générale de la production viticole (AGPV) à ce sujet. Il a assuré aux responsables professionnels que l'aide arriverait bien (la date limite étant fixée au 31 juin par la réglementation européenne) mais sans garantir son taux. Au mieux, 65 %. Au pire, le taux de l'aide passerait à 55 %.
Pour que l'histoire ne se répète pas, la filière demande une comparaison rapide entre la somme des demandes de subvention et l'enveloppe dédiée. « Les surfaces sont connues en mai, avec les dossiers Pac, et les capitaux assurés le sont en septembre avec les déclarations DDTM. Il faut que l'on sache dès octobre si le taux d'aide peut être tenu. Et ne plus attendre avril, après la date de paiement... », soupire Stéphane Héraud, le président de l'AGPV.