La consultation publique du plan Ecophyto II a débuté le 8 juin. Deux jours plus tard, le Conseil de l'agriculture française(1) lançait une pétition en ligne pour appeler le Premier ministre à remettre du pragmatisme dans l'approche de la politique publique sur l'environnement.
Plusieurs points inquiètent les professionnels. Le premier : les objectifs de réduction d'utilisation des produits phyto fixés par le plan, notamment ceux assignés aux certificats d'économie de produits phytosanitaires. « Ils ne sont pas atteignables dans le délai imparti », insiste Éric Thirouin, le président de la commission environnement de la FNSEA.
Le souhait du gouvernement de passer le délai de renouvellement du Certiphyto à cinq ans au lieu de dix est aussi un point que dénoncent les professionnels. De même que la gouvernance du plan et des flux financiers. Pour le pilotage du plan, il est en effet prévu que la place accordée à la profession agricole soit réduite. Et, que les crédits affectés au plan soient gérés au niveau régional.
« "Oui" à un nouveau plan »
« Notre appel n'est pas un refus du progrès, bien au contraire. Nous disons "oui" à un nouveau plan Ecophyto, mais dans le respect du savoir-faire des agriculteurs. Nous sommes engagés depuis longtemps et nous continuerons à l'être pour une agriculture plus respectueuse de la santé et de l'environnement », précise le Caf. Pour ce dernier, les moyens doivent donc être mis sur la recherche de solutions viables et innovantes.
La consultation publique s'est achevée le 29 juin. Plus de 4 000 contributions y ont été apportées et, le 6 juillet, la pétition avait recueilli plus de 16 000 signatures. « Les négociations restent ouvertes. Mais si les modifications nécessaires ne sont pas au rendez-vous, nous mettrons en place des actions », indiquait Éric Thirouin, début juillet.
(1) Le Caf réunit la FNSEA, les JA, l'Apca et Coop de France.