Retour

imprimer l'article Imprimer

ACTUS - RÉGIONS

Languedoc-Roussillon Accueil prudent

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 14

N'ayant aucune difficulté à écouler leurs vins, les coopératives du Midi accueillent avec prudence l'offre du groupe InVivo qui leur propose de rejoindre son nouveau pôle InVivo Wine.
Bertrand Girard, directeur général d'InVivo Wine. © X. POPY

Bertrand Girard, directeur général d'InVivo Wine. © X. POPY

Le 28 octobre, à Narbonne, près de quatre-vingts dirigeants de caves du Languedoc-Roussillon ont répondu à l'invitation lancée par InVivo. Preuve que le premier groupe coopératif français suscite de l'intérêt avec son ambitieux projet.

« Nous voulons redonner aux vins français la place qu'ils méritent à l'international. Nous allons développer une offre premium qui s'appuiera sur des marques fortes, notamment Cordier », explique Bertrand Girard, directeur général d'InVivo Wine, le pôle vin d'InVivo.

En juillet dernier, InVivo a acquis 21 % du capital de Vinadéis (ex-Val d'Orbieu - Uccoar), après avoir acheté le négoce bordelais Cordier Mestrezat Grands Crus et Vignobles du Soleil, un négoce de vins en vrac basé dans le Gard.

Désormais, InVivo invite les coopératives à participer à son projet en s'engageant à lui apporter 20 % de leur production et en souscrivant au capital d'InVivo Wine à hauteur de 1 €/hl de leur production annuelle. En échange, le groupe s'engagera sur des contrats pluriannuels.

Ces conditions s'accommodent mal du contexte actuel de tension sur les marchés. « Toute notre production est vendue. Je ne vois pas l'intérêt d'amputer mes clients de 20 % de leur volume pour fournir InVivo Wine. Qui plus est, en payant », confie un directeur.

Martial Bories, président des Vignerons de l'Occitane, à Servian (Hérault), est sceptique quant à la capacité de Vinadéis à se positionner sur des vins premium. « Val d'Orbieu est davantage spécialiste des prix cassés que des vins chers », souligne-t-il.

« Leur analyse est bonne. Ils ont de quoi investir dans le marketing. Il faut voir comment cela se met en place pour les volumes qu'ils ont déjà à vendre », commente Jean-Louis Reffle, directeur de la Cave de Montagnac.

« C'est un projet à dix ans, répond Bertrand Girard. Sept à huit caves ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt. Et qui sait comment évoluera le marché ? »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :