Les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2000 et 2010, 10 000 exploitations viticoles ont disparu en Languedoc-Roussillon. Aujourd'hui 60 % des viticulteurs ont plus de 55 ans et trois quarts d'entre eux n'ont pas de repreneurs. Cela représente 165 000 ha pour lesquels la relève n'est pas assurée. Il est urgent de s'attaquer aux freins à l'installation pour préserver notre potentiel de production. Le premier est réglementaire : la législation française plus stricte qu'ailleurs pénalise notre viticulture. Nous avons bien une politique agricole commune mais pas de réglementation commune au sein des États membres, notamment en termes de produits phytosanitaires. Comment est-il possible que des produits interdits en France soient encore vendus en Espagne et à des prix ultra-compétitifs ? Autre point d'achoppement : la fin des 4 ha de droits gratuits et primés pour les jeunes agriculteurs, qui disparaissent avec le nouveau système des autorisations de plantations. Pour garantir des exploitations viables, il faut aussi travailler sur différents leviers techniques : la gestion de l'eau, indispensable dans notre région, les nouveaux cépages résistants... Enfin, le coeur du problème reste l'accès au foncier. Il faudrait créer un fonds de portage du foncier. Cette structure permettrait à tous ceux qui veulent s'installer d'acquérir progressivement des terres à taux zéro. Tous les acteurs que nous avons interrogés sont partants, preuve que l'enjeu du renouvellement des exploitants est bel et bien le sujet du moment.