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Autant le dire

« Pesticides : acceptons la réalité »

Jean-Luc, viticulteur à Gaillac - La vigne - n°284 - mars 2016 - page 4

Je suis viticulteur depuis trente-cinq ans en conventionnel. J'étais le premier à râler quand on a interdit l'arsénite de soude. Il y a trois ans, on m'a découvert un lymphome (cancer du système lymphatique). J'ai subi plusieurs séances de chimiothérapie, puis j'ai rechuté. J'ai alors subi une autogreffe et suis resté en chambre stérile pendant trois semaines. Le lymphome vient d'être reconnu maladie professionnelle en viticulture (les produits organophosphorés sont en cause) après la maladie de Parkinson, en 2012, et après les affections provoquées par l'arsénite de soude en 2008. J'ai 57 ans. Je suis obligé de continuer d'exploiter tout en faisant réaliser tous mes traitements phytosanitaires par une entreprise. Il est très difficile de se passer de traitements dans notre contexte économique. Mais maintenant, je suis partagé car le nombre de cancers spécifiques s'accroît dans notre métier [...]. Au vu de mon expérience, il est bien de sensibiliser la population aux dangers des pesticides et de communiquer auprès des viticulteurs sur la nécessité d'une hyperprotection. Il faut arrêter de se voiler la face. Ne soyons pas excessifs ni dans un sens ni dans l'autre, mais acceptons la réalité.

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