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ACTUS - RÉGIONS

Bordeaux Une campagne sous pression

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°284 - mars 2016 - page 10

Entre poussée de fièvre médiatique et manifestation de riverains, les vignerons appréhendent le début des traitements phytosanitaires. Et cherchent des solutions.
José Castells, viticulteur à Civrac-en-Médoc, a choisi de s'équiper d'un pulvérisateur à panneaux récupérateurs. © PICASA

José Castells, viticulteur à Civrac-en-Médoc, a choisi de s'équiper d'un pulvérisateur à panneaux récupérateurs. © PICASA

«Je sens de l'inquiétude », confie Hervé Grandeau, président de l'ODG Bordeaux et Bordeaux supérieur. Les vignerons se préparent à réaliser des traitements impopulaires. Le vignoble, pointé du doigt par le magazine Cash Investigation, le 2 février dernier, a également été interpellé sur son utilisation des phytos par 1 500 manifestants réunis le 14 février, à Bordeaux.

« La campagne phyto sera compliquée, mais il y a une prise de conscience de la part des viticulteurs, prêts à respecter les règles de l'arrêté préfectoral qui encadre l'épandage, poursuit Hervé Grandeau. Notre vignoble est le seul à avoir des règles aussi strictes. » En effet, le préfet de la Gironde a annoncé, mardi 1er mars, un nouvel arrêté pour étendre les mesures de précaution au-delà des écoles, crèches, halte-garderies, etc.

« Réagir positivement. » À Haux, Damien Chombart, du Château Lamothe de Haux, 70 ha, ne cache pas sa colère face à une « diabolisation ». Pour autant, il dit vouloir « réagir positivement ». Le 5 mars, il a convié une quarantaine de voisins proches de ses parcelles à découvrir son travail autour d'un café, dans sa propriété. Une autre rencontre est prévue le 26 mars pour parler des produits phyto.

Le ressenti est tout autre pour José Castells, du Château Andron, 41 ha, à Civrac-en-Médoc. « Je n'ai pas envie de m'expliquer et de me retrouver face à quelqu'un qui va dire que je l'empoisonne », confie-t-il. Il a préféré investir dans un pulvérisateur équipé de panneaux récupérateurs, qui lui sera livré en avril. Un choix qui se chiffre à 30 000 euros. « Avec cet équipement, pas de dispersions. Nous ferons des traitements ciblés », indique-t-il.

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