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ACTUS - FRANCE

Lobbying Un moment de sérénité

BERTRAND COLLARD - La vigne - n°284 - mars 2016 - page 16

François Hollande a reçu un bon accueil sur le pavillon des vins où il a goûté un vin de son année de naissance. Mais pas question d'aborder le compte pénibilité.
Le Président a pu apprécier sur le pavillon des vins un moment de calme entre deux visites houleuses sur les stands du Salon de l'agriculture. © B. COLLARD

Le Président a pu apprécier sur le pavillon des vins un moment de calme entre deux visites houleuses sur les stands du Salon de l'agriculture. © B. COLLARD

«J'ai l'impression de ne jamais vous avoir quittés », lance François Hollande, en arrivant sur le pavillon des vins au Salon de l'agriculture, à Paris, ce 27 février. Une allusion aux longues tractations pour obtenir la clarification de la loi Évin en novembre dernier.

Jérôme Despey, président du conseil des vins de FranceAgriMer, et Jean-Marie Barillère, président du Cniv, accueillent le président de la République. Ils le remercient pour son soutien constant dans cette affaire.

« Ce stand est dédié à expliquer nos métiers et nos terroirs, lui relatent-ils. Nous avons pu le faire grâce à la clarification de la loi Évin. »

« Cela n'a pas été facile, répond François Hollande. Il a fallu faire preuve de pédagogie. Nous avons trouvé un équilibre qui offre plus de souplesse aux opérateurs. »

Puis Jean-Marie Barillère aborde les « menaces pour demain » : les barrières douanières et les usurpations d'appellations à travers le monde. « Les pays concurrents font la promotion de leurs vins et sont souvent protectionnistes », convient François Hollande, de retour d'Argentine.

Une OCM spécifique pour la viti

Autre sujet consensuel : la nécessité de maintenir une OCM « structurante » pour la viticulture. « Nous ne voulons pas d'aides à l'hectare, mais les moyens d'être compétitifs », argumente Jean-Marie Barillère.

« Dernier élément : le compte pénibilité. Il est inapplicable », ajoute Jérôme Despey. C'est alors que le visage de François Hollande se refroidit. D'un coup. « Vous allez pleinement bénéficier de la baisse du coût du travail comme tous les autres secteurs », rétorque-t-il, faisant allusion à la baisse des charges sociales annoncée par Manuel Valls le 17 février. Fin de la discussion. En route vers la dégustation. Le prétexte à une petite distraction.

« C'est un vin blanc qui a pris un ton ambré au contact du bois. De quel millésime est-il ? », demande le sommelier Étienne Laporte au président de la République en lui servant un rivesaltes ambré de chez Cazes. François Hollande le goûte. « Il a bien vieilli, souligne-t-il. Il doit être de 1954 (son année de naissance, NDLR). Il se conserve bien et il rosit en vieillissant ! » Une manière de rappeler qu'il reste de gauche à ceux de son camp qui en doutent ?

Quoi qu'il en soit, son passage au pavillon des vins fut un moment de répit au cours de sa visite très agitée du salon.

Quant aux responsables du stand, ils ont tenu le même discours aux nombreux politiciens qui leur ont rendu visite : satisfaction d'avoir obtenu la clarification de la loi Évin, ainsi que la nécessité de maintenir une OCM spécifique pour la viticulture , de lutter contre les maladies du bois, de défendre les IG à travers le monde et de faire tomber les barrières douanières.

Le baptême des VIF

Pour la première fois, les Vignerons indépendants de France avaient installé leur bannière au salon. Thomas Montagne, le président, est satisfait. Outre les nombreux visiteurs qui se sont pliés au jeu de la dégustation, les politiques se sont également succédé sur le stand. « Nous avons fait carton plein ! », observe-t-il, juste avant d'accueillir Alain Juppé. Le maire de Bordeaux a goûté avec plaisir un verre de saint-chinian, tout en plaisantant : « Il n'y a pas que le bordeaux dans la vie ! » La conversation a tourné autour de l'export et de l'oenotourisme, une carte qu'il faut « jouer à fond », selon l'ancien Premier ministre. « Rencontrer les politiques est primordial, précisera plus tard Thomas Montagne. Les indépendants ont des problématiques spécifiques qu'il est important de leur exposer, en dehors des causes communes à la filière, comme l'OCM vin, que défend le Cniv. »

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