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La voiture aux couleurs de Cono Sur, vin officiel du Tour de France jusqu'en 2017, ne peut apparaître que hors de France dans la caravane du Tour, à cause de la loi Évin. © L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP
S'il voulait faire parler de la place des vins français sur le Tour de France, c'est gagné. Jamais les médias n'ont autant évoqué ce sujet depuis la sortie du syndicat des vignerons de l'Aude. Apprenant que le vin officiel du Tour de France était chilien, de la société Cono Sur, Frédéric Rouanet, président du syndicat, a menacé de bloquer l'épreuve. « Le vin officiel du Tour de France doit être français. Pas de Tour sans vin français », a-t-il déclaré au journal L'Indépendant, le 22 février.
Des menaces qui font mouche
Devant l'ampleur prise par l'affaire, la FNSEA et les organisateurs du Tour ont dû s'expliquer. « Je n'ai pas attendu les réactions syndicales pour m'intéresser au sponsoring du Tour de France, a affirmé Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA et président du conseil des vins de FranceAgriMer, le 27 février, au Salon de l'agriculture, à Paris. J'ai rencontré Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, en mars 2015 pour comprendre comment on en était arrivé là. »
Cinq jours plus tard, les organisateurs de l'épreuve se sont rendus au pavillon des vins du Salon de l'agriculture pour rencontrer la FNSEA. « Aux prochaines étapes du Tour, il y aura un espace dédié aux vins français », ont annoncé de concert Christian Prudhomme et Jérôme Despey après ce rendez-vous. La filière imagine également de remettre aux médias, particulièrement à France Télévisions, des fiches de présentation des vignobles traversés par le Tour afin qu'ils en parlent.
Avec l'assouplissement de la loi Évin obtenu en novembre dernier, « on doit pouvoir mettre en avant les terroirs viticoles. Mais pour les produits, il faudra faire très attention », souligne Jean-Marie Barillère, président du Cniv, le comité de liaison des interprofessions viticoles.
Une visibilité limitée
En effet, les vins ne pourront pas figurer dans la caravane du Tour, mais seulement dans les villages de départ et d'arrivée, sur des stands. Le partenariat entre le Tour et Cono Sur est signé jusqu'en 2017. Le temps pour des producteurs français de se manifester, sachant qu'ils devront rester très discrets en France à cause de la loi Évin.
