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DOSSIER - Rendements : cap sur la hausse !

Jean-Michel Fabre, vigneron coopérateur à Maraussan (Hérault) « J'ai allongé la taille et ajusté l'irrigation »

La vigne - n°284 - mars 2016 - page 24

Au sein d'un groupe créé par sa coopérative, Jean-Michel Fabre a revu la conduite des parcelles aux rendements irréguliers.
 © F. EHRHARD

© F. EHRHARD

« Avec trois permanents, j'ai des charges fixes à couvrir tous les ans. J'ai besoin de lisser autant que possible mes résultats », explique Jean-Michel Fabre. Aussi, quand sa coopérative, Les Vignerons du Pays d'Ensérune, lance le plan Ambition 90 en 2014, il n'hésite pas à s'y engager.

Installé à Maraussan, dans l'Hérault, ce viticulteur produit des IGP sur 70 ha. Il investit régulièrement dans le vignoble en replantant 3 à 4 ha par an. « J'ai déjà amélioré les rendements en choisissant des porte-greffes et des clones un peu plus productifs. Et en adoptant la taille rase sur une partie de l'exploitation pour réduire les temps de travaux, j'ai gagné 10 % de rendement de plus », affirme-t-il. Aujourd'hui, il récolte en moyenne 80 hl/ha. Pour se rapprocher de 90 hl/ha, il doit régulariser la production dans une quinzaine de vignes situées sur des sols filtrants, dont les rendements font le yo-yo. Il taille manuellement en cordon ces vignes et les conduit comme les autres, en leur laissant six à sept coursons par cep, avec un oeil franc par courson.

Il remet en question ses habitudes en échangeant avec les autres vignerons engagés dans le plan Ambition 90. « En 2015, j'ai taillé plus long pour voir ce que cela donnait. J'ai laissé deux à trois yeux par courson. Je suis arrivé à 85 hl/ha en chardonnay et 80 hl/ha en pinot noir alors qu'auparavant le rendement, très variable, ne dépassait pas 35 à 60 hl/ha. »

Pour parvenir à ce résultat, il revoit aussi l'irrigation, en s'appuyant sur les conseils de Gabriel Ruetsch, l'agronome qui les accompagne. « J'avais un seul programme pour toutes mes parcelles. J'ai différencié les doses et amené plus d'eau dans les sols filtrants. » Dans les vignes situées sur des coteaux, il rajoute une vanne pour arroser différemment le haut et le bas. « Avec une même dose, la pousse était faible dans le haut, alors que, dans le bas, je devais souvent écimer. »

Il fractionne aussi moins les apports d'eau. « En creusant avec une tarière, Gabriel Ruetsch nous a montré que si l'on apporte peu d'eau à la fois, le sol paraît humide en surface mais reste très sec en dessous des quinze premiers centimètres. Pour que l'eau descende jusqu'aux racines, il faut une dose suffisante. Sinon l'apport ne sert à rien », explique-t-il.

Au sein du groupe, il a suivi une formation sur la fertilisation. Par ferti-irrigation, il effectue désormais des apports de potasse l'été dans les parcelles où il repère des symptômes foliaires de carence. « En dix jours, la vigne retrouve de la vitalité », note-t-il. Dans la quinzaine de parcelles où il avait des rendements irréguliers, il apporte également un amendement organique. « Cela revient plus cher qu'une fumure minérale. Mais je veux améliorer la structure et la vie du sol. Les cours ont remonté. Les marges aussi. C'est le bon moment pour chercher à progresser. »

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