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VIGNE

Polaris Ace Le successeur du quad

PATRICK TOUCHAIS - La vigne - n°284 - mars 2016 - page 34

Un nouvel engin fait son entrée dans les exploitations viticoles. Plus maniable et plus stable qu'un quad, avec 1,22 m de largeur hors tout, le Polaris Ace est taillé pour travailler dans les vignes. Témoignages de deux utilisateurs convaincus.
ÉRIC PERCHER considère le Polaris Ace comme un deuxième tracteur vigneron.  © P. TOUCHAIS

ÉRIC PERCHER considère le Polaris Ace comme un deuxième tracteur vigneron. © P. TOUCHAIS

BRUNO BARBOT, du Domaine d'Avrillé : « Le Polaris Ace correspond bien à nos attentes. »  © P. TOUCHAIS

BRUNO BARBOT, du Domaine d'Avrillé : « Le Polaris Ace correspond bien à nos attentes. » © P. TOUCHAIS

Gaec Percher

« Fini les épaules douloureuses »

« Nous avons acheté le Polaris Ace il y a un an, en remplacement d'un quad qui avait 8 ans et qui était amorti. Ce quad était puissant. C'était un 800 cm3. Je l'utilisais pour épandre de l'engrais dans les céréales quand le sol était trop humide. Mais cet engin avait un gros défaut : il consommait beaucoup. Jusqu'à 35 litres aux 100 ! », explique Éric Percher, en Gaec avec son frère Armel, sur une exploitation avec 50 ha de vignes et 200 ha de grandes cultures à Nueil-sur-Layon (Maine-et-Loire).

Suivant les conseils de son concessionnaire, Éric Percher a remplacé son vieux quad par un Polaris Ace de 325 cm3. C'était le tout premier modèle qu'il présentait. « Un modèle d'expo dont nous avons pu négocier le prix », raconte le viticulteur. Cet engin est doté d'un moteur de nouvelle génération, aussi puissant qu'un ancien 500 cm3, tout en étant plus sobre. « On l'a testé avec une remorque et un big-bag d'engrais de 600 kg : il a tiré le tout sans problème », souligne le viticulteur.

Éric Percher s'en sert surtout dans ses vignes. « Nous travaillons avec le Polaris dans toutes nos jeunes parcelles. On plante chaque année, entre 2 et 3 ha. Dès qu'il pleut, le tracteur ne passe pas. Avec le Polaris Ace, on peut toujours y entrer. »

Le viticulteur s'en sert également pour descendre les fils releveurs, à l'aide d'une dépalisseuse qu'il a fabriquée lui-même et qu'il installe à l'avant de son engin.

Autre opération réalisée avec le nouvel engin : le désherbage. « Notre vignoble est enherbé un rang sur deux. On a fabriqué une rampe (voir photo) pour travailler comme avec un tracteur. Nous passons en hiver, et en rattrapage l'été, où on ne pulvérise que sur les taches de liseron ou de chardon. »

Éric Percher s'en sert aussi pour ses travaux d'entretien du palissage. « Pour moi, c'est un deuxième tracteur vigneron. Évidemment moins résistant. Il faut bien surveiller les niveaux d'huile et les filtres. »

Il ne regrette pas son choix. « La grosse différence avec un quad, c'est la conduite. On passe d'un guidon à un volant. C'est beaucoup plus confortable. Fini les épaules douloureuses. C'est beaucoup plus stable aussi. On peut le conduire d'une main. Il ne convient pas pour s'amuser le week-end dans les chemins. C'est un utilitaire, pas un engin de loisir. »

Pour 30 % de son temps d'utilisation, le Polaris Ace travaille dans les céréales, pour l'épandage d'antilimaces, l'arpentage au GPS et le désherbage des graminées aux abords des parcelles. Pour ces travaux « on l'a équipé d'un pulvé de 80 litres qu'on utilisait déjà sur le quad et d'un épandeur électrique de 28 mètres ».

Domaine d'Avrillé

« Un bon achat »

« Nous sommes déjà bien équipés en quad depuis plusieurs années, souligne Bruno Barbot, chef de culture au domaine d'Avrillé, 200 ha de vignes, à Saint-Jean-des-Mauvrets (Maine-et-Loire). Nous en avions quatre. On avait prévu d'en changer un avant les vendanges. Le concessionnaire nous a alors proposé de tester l'Ace Polaris. Honnêtement, je n'y croyais pas. Ça me faisait penser à un buggy, mais pas à un engin de travail. Je ne pensais pas que ce serait aussi puissant et facile à manoeuvrer. »

Bruno Barbot a vite changé d'avis au sujet de ce nouvel engin. Le domaine a acheté un modèle de 570 cm3 à l'été 2015. Pour commencer, il s'en est servi pour faire ses tours de vigne en vue de surveiller la maturation, avant la récolte. Puis, pour ramener du raisin au chai.

« On a essayé de tirer plus d'une tonne de raisins pour le crémant ramassés sur pallox. Pas de souci. On est trois à se servir du Polaris. Rapidement, on s'est rendu compte qu'en termes de maniabilité, de puissance de tractation, de motricité... ça correspondait bien à nos attentes », explique le chef de culture.

Le domaine utilise également le nouvel engin pour désherber. « Nous avons un pulvérisateur de 300 litres attelé (photo), mais on pourrait mettre un 600 l. On s'en sert aussi dans les jeunes plantations pour distribuer les piquets, là où on ne pourrait pas passer avec le tracteur. »

Principale différence avec le quad ? « Le confort. On est bien assis. Après une journée de quad, on est usé. Le guidon tire sur les bras et les épaules. Là, avec l'Ace, on a un volant. La conduite est plus souple. On a aussi une pédale d'accélération. On maîtrise mieux la vitesse d'avancement dans les parcelles qu'avec les quads qui ont une poignée d'accélération. »

Bruno Barbot souligne tout de même deux défauts : l'absence de pare-brise et une assise un peu basse. « Quand le vent souffle de face, c'est très désagréable. Il est possible d'acheter un pare-brise en option, mais c'est assez cher. » Pour remonter un peu l'assise, il a commandé des modifications à son concessionnaire après lui avoir déjà demandé un second rétroviseur et un gyrophare.

« Finalement, c'est un bon achat. On va progressivement remplacer tous nos quads par ce modèle. Surtout qu'en conduite normale, on consomme moins qu'avec un quad : environ 2 litres de moins à l'heure. »

Portrait technique d'un quad à volant

« On peut dire que le Polaris Ace est le premier quad à volant. Ça a le gabarit d'un quad, mais le volant et l'assise d'un ranger, ce type de véhicule qu'on appelle aussi side by side », résume Gilles Pasquier, concessionnaire de la marque près d'Angers.

L'Ace est un monoplace avec un siège baquet plutôt confortable. Il existe d'autres Polaris en version deux, quatre, voire six places.

Deux motorisations essence sont disponibles : 325 et 570 cm3. Il n'existe pas de version Diesel. Le 570 cm3 est décliné en deux modèles : le 570 et le 570 SP, eux-mêmes déclinés en version tracteur ou quadricycle lourd à moteur (catégories carte grise). « Aux États-Unis, il existe une version 900 cm3, mais elle n'arrivera pas en Europe. De toute façon, ça n'a pas d'intérêt. Le 570 est bien assez puissant », souligne le revendeur. La version SP possède un système de frein moteur et une direction assistée.

Les cotes sont les mêmes sur les différents modèles : 229 cm de long sur 122 cm de large, et 173 cm de haut. La garde au sol est de 26 cm.

Côté matériel, on peut équiper les Polaris Ace d'un petit relevage trois points.

Consommation : ces engins consomment moins qu'un quad. « J'ai des clients qui font 1 l/ha en tractant un pulvérisateur », indique Gilles Pasquier.

Prix :

325 cm3 : 6 660 € HT

570 cm3 en version tracteur : près de 9 200 € HT

570 SP : 10 700 € HT

Sécurité renforcée

Le Polaris Ace répond à la norme Rops (protection en cas de retournement). Contrairement à un quad, le port du casque n'est pas obligatoire, puisque l'Ace est équipé d'un arceau de sécurité.

En revanche, le port de la ceinture l'est. Globalement, l'engin présente une stabilité bien supérieure à celle d'un quad. L'empâtement est plus important et le centre de gravité plus bas.

« Il a une meilleure adhérence. Il patine peu, y compris dans les coteaux », affirme le revendeur.

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