En février à Paris, lors d'un point presse, Bayer est revenu sur les déformations de feuilles et défauts de floraison observés en 2015, suite à l'application de l'antibotrytis Luna Privilège/Luna Prime en 2014 (voir La Vigne n° 281, p 40). Selon la firme, ces problèmes seraient liés à l'apparition, dans la plante, d'un métabolite du fluopyram (la matière active de Luna Privilège) : le PCA (pyridyl carboxylic acid). Ce composé est très proche de certains herbicides. « Quand on l'applique à forte dose sur des plants cultivés sous serre, on reproduit à peu près les mêmes symptômes que ceux observés au vignoble », ont expliqué Patrice Dubournet et Jean-Luc Dedieu, respectivement responsable technique vigne et chef de marché vigne chez Bayer. « Toutefois, le facteur prépondérant reste l'application tardive de Luna Privilège, au-delà de la fermeture de la grappe. »
Bayer revoit ses préconisations
La firme va poursuivre ses investigations afin de préciser les conditions dans lesquelles ces effets se produisent.
Comme le PCA est également un métabolite du fluopicolide, la matière active de l'antimildiou Profiler/Tébaïde/Hudson pro, Bayer revoit ses préconisations. Par précaution, la firme recommande, pour la campagne 2016, de ne pas l'appliquer au-delà du stade fin de floraison. Même chose pour l'anti-oïdium Luna Sensation/Luna Xtend qui contient, lui, du fluopyram.
Bayer se veut rassurant. « Le fluopicolide est utilisé depuis 2007 sur plusieurs millions d'hectares en Europe et dans le monde sans aucun signalement d'anomalies », rappelle Jean-Luc Dedieu.