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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges Un marché très atone à Bergerac

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°284 - mars 2016 - page 70

Le bergerac rouge est boudé par le négoce. Les volumes échangés sont en chute libre. Et les prix ont tendance à suivre la même pente.

« Nous vivons un marché atone. Le négoce n'est pas pressé de passer des contrats. On a du mal à vendre nos bergeracs rouges. » Le constat est amer pour Christian Coudon, président du directoire de Bergerac Vins, qui réunit 400 coopérateurs et 23 viticulteurs indépendants.

Avec la petite récolte de 2013, les prix sont passés de 850 à 1 200 € le tonneau (900 l, 94 à 133 €/hl). Du coup, la grande distribution s'est tournée vers des appellations moins chères.

Bergerac Vins produit annuellement 180 000 hl et en dédie 45 000 au vrac, dont la moitié en bergerac rouge. L'entreprise a écoulé une partie de ce vrac auprès de négociants partenaires de longue date. Sauf qu'ils ont acheté à 1 000 € /tonneau contre 1 100 € l'an dernier (111 €/hl contre 122). Une baisse de 10 %.

Les lots restants vont-ils trouver preneurs ? C'est la question. « Nous allons refuser des prix trop bas, quitte à garder du stock et à faire le dos rond. On peut se le permettre, mais pour beaucoup d'indépendants, cela va être très dur. Ils laisseront partir leurs vins pour payer leurs échéances », prévient Christian Coudon.

Éric Hugot, responsable du service économie, à l'Interprofession des vins de Bergerac et Duras (IVBD), le reconnaît : « La situation est fragile. L'essentiel des ventes se fait habituellement entre janvier et mars. Nous devrions enregistrer des contrats à tour de bras. Et ce n'est pas le cas. »

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en sept mois (d'août à février), 25 000 hl de contrats ont été passés contre 61 000 hl l'an dernier sur la même période. Et le cours moyen a reculé de 120 à 115 €/hl. Malgré tout, Éric Hugot garde espoir : « Parmi les AOC, nous sommes la plus intéressante en terme de rapport qualité/prix. Nous regagnerons forcément des parts de marché. »

En attendant, le courtier Sébastien Philippot ne cache pas son inquiétude : « Aucun opérateur n'est intéressé par du générique bergerac rouge. Les rares transactions tournent autour de 900 € le tonneau (100 €/hl). En cinq ans, c'est la première fois que je vis une telle situation. »

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