Mais de quoi est donc malade notre société pour croire que la suppression totale des phytos va nous apporter un monde merveilleux ? Comme l'explique très bien Bernard Molot, le pic des phytos est derrière nous. Ce scientifique décrit très bien l'évolution que nous avons vécue vers la lutte raisonnée.
Il faut rappeler aux citoyens que si nous ne connaissons pas la famine depuis la Seconde Guerre mondiale, c'est en partie grâce aux phytos et que c'est aussi grâce à eux que le prix de nos aliments a tant diminué. Notre espérance de vie a ainsi bondi de façon spectaculaire car cela nous a donné accès à une alimentation plus variée et plus qualitative.
Allons demain vers le tout bio, en France. Nous perdrons notre indépendance alimentaire et nous serons alors à la merci des producteurs mondiaux qui se feront un plaisir de nous faire des « prix d'amis ». Et là, on verra la population française, écrasée par le prix des denrées alimentaires, descendre dans la rue pour demander qu'on réutilise les phytos et les engrais pour retrouver notre indépendance alimentaire.
Mon père, qui a 80 ans, se souvient que dans les années cinquante on reprochait aux agriculteurs de ne pas utiliser les phytos et les engrais. On les accusait de le faire pour leur profit, pour que les prix des produits agricoles restent élevés !
Alors, oui, il faut être prudent avec les phytos, mais nous allons dans le bon sens depuis vingt-cinq ans, et ce sans que personne ne nous mette le couteau sous la gorge. N'oublions pas qu'en 2011, ce sont des graines germées bio qui ont tué 30 personnes ! Mais curieusement on a vite étouffé l'affaire lorsque le coupable a été découvert alors que l'on n'avait pas eu de pitié pour les pauvres concombres un temps soupçonnés.