L'OCM, la Cnaoc y tient. La Confédération des syndicats d'AOC l'a clairement affirmé lors de son congrès, le 21 avril dernier, à Cognac (Charente). D'entrée, Bernard Farges, le président du syndicat, a dit son opposition à une refonte de la réglementation actuelle. Le syndicat tient par-dessus tout au maintien du système des enveloppes nationales d'aide. Il s'oppose aussi à tout assouplissement de l'emploi des indications géographiques.
Des règles plus simples...
La Commission européenne est engagée dans un cycle de simplification réglementaire. La Cnaoc n'acceptera pas que ce travail débouche sur l'autorisation de mentionner une provenance sur les vins sans IG. Rudy Van der Stappen, chef adjoint de l'unité vin à la Commission européenne, invité aux débats, s'est voulu rassurant. « On ne veut pas réformer à nouveau au niveau de la Commission, a-t-il déclaré. Nous voulons seulement diminuer les coûts administratifs. »
La Cnaoc a aussi fait part de ses souhaits. Philippe Coste, vice-président du syndicat, a demandé une simplification pour les pratiques oenologiques qu'il faut à la fois déclarer et consigner dans le registre de cave, comme l'enrichissement. « Il faudrait faire soit l'un, soit l'autre, mais pas les deux à la fois », a-t-il indiqué.
... et plus rationnelles
Philippe Pellaton, président du syndicat général des vignerons des Côtes du Rhône, a évoqué les aberrations de la réglementation sur l'enrichissement : « Dans la Drôme, la chaptalisation est autorisée. Dans le Vaucluse, elle est interdite, alors que l'on peut produire des côtes-du-rhône dans les deux départements. » Mais le sujet attise les passions. Rudy Van der Stappen l'a rappelé, suggérant qu'en pareil cas, le statu quo reste le moindre mal.
Philippe Pellaton a également évoqué la nécessité pour les AOC d'expérimenter les cépages résistants. Mais Rudy Van der Stappen a souligné que seules les Vitis vinifera sont autorisées pour la production d'AOC. « Les cépages hybrides sont interdits. Cela n'a pas changé. La commission suit les débats scientifiques sur ce sujet. Mais il ne faut pas attendre de proposition de notre côté. » Aux États membres d'en faire. La France y semble prête.
Congrès unitaire à l'horizon
Un congrès unitaire de la viticulture française devrait se tenir l'an prochain, début juillet, à la Cité du vin, à Bordeaux. La Cnaoc, les vins IGP, la CCVF et les Vif devraient se retrouver deux jours durant pour parler des sujets communs à l'ensemble de la production viticole. « Nos quatre organisations se retrouveront dans une unité de temps et de lieu, a détaillé Bernard Farges lors du congrès de la Cnaoc. Nous prévoyons deux jours de rencontre, la première matinée sera réservée à chaque organisation. L'après-midi, nous travaillerons en commun. Le lendemain, tout le monde se retrouvera pour une journée de détente. »