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Jacques Gravegeal, président de l'ODG Pays d'Oc, trouve « inadmissible » de n'inscrire que quatre variétés sur les 25 proposées par son syndicat.
Le 29 septembre, le CTPS (Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées) a admis définitivement quatre cépages allemands résistants au mildiou et à l'oïdium : monarch noir, muscaris blanc, prior noir et souvignier gris. Il ne reste plus au ministère de l'Agriculture qu'à entériner cette décision pour que les vignerons puissent les planter.
Une avancée bien insuffisante pour l'ODG Pays d'Oc. Dès le 30 septembre, son président, Jacques Gravegeal, a adressé une lettre ouverte incendiaire au ministre de l'Agriculture. Il rappelle qu'en juin son syndicat avait proposé 25 variétés résistantes à l'inscription, en accord avec la Fédération des grands vins de Bordeaux. N'en voir que quatre reconnues d'emblée est « inadmissible » à ses yeux.
« Les cépages demandés sont tous inscrits dans d'autres pays de la Communauté européenne, écrit Jacques Gravegeal. Il est impensable que la France en soit privée. Ou alors, elle a déjà fait son Brexit et nous n'en serions pas informés ? »
La France en retard sur ce sujet
Le 6 octobre, l'association Piwi France, dédiée à la promotion des cépages résistants et présidée par le vigneron héraultais Vincent Pugibet, a dénoncé le retard que prend notre pays sur ce dossier. Loïc Breton, directeur France du pépiniériste italien VCR, est venu dire que son entreprise avait déjà inscrit dix variétés résistantes au catalogue italien. Il a soutenu que 700 000 plants seront disponibles lors de la prochaine campagne pour les viticulteurs italiens, allemands, bulgares... et chinois. Mais pas pour les Français. Piwi a promis le lancement d'une pétition en faveur de l'autorisation des cépages résistants.
Fin septembre, lors de sa réunion, le CTPS s'est en réalité prononcé sur 18 variétés résistantes. Comme nous l'avons vu, il en a classé définitivement quatre. Et il en a proposé onze autres au classement temporaire. Sept sont allemandes ou suisses et déjà cultivées chez nos voisins. Quatre sont françaises. Il s'agit des premières obtentions du programme Resdur de l'Inra, encore dénommées par leur code.
Si l'administration confirme leur classement temporaire, les vignerons pourront les planter, à condition d'obtenir une autorisation. C'est bien ce qui fait bondir les partisans des cépages résistants. Le CTPS s'est encore penché sur les cabernet blanc, cabernet cortis et cabernet jura. Il est d'accord pour les classer, mais sous un autre nom. Aux demandeurs de faire des propositions.
Les avis du CTPS sont consultatifs. Le conseil des vins de FranceAgriMer d'octobre devrait également être consulté sur ce sujet. Au ministre de prendre ensuite sa décision.
