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DOSSIER - La grêle à bras-le-corps

Selerys Des ballons protecteurs

La vigne - n°298 - juin 2017 - page 23

Un nouveau principe consiste à envoyer dans les airs des ballons chargés d'empêcher la formation de gros grêlons.
Les nouveaux ballons valent 350 euros pièce. ©8E ART STUDIO

Les nouveaux ballons valent 350 euros pièce. ©8E ART STUDIO

Son nom ? Laïco. C'est le système de détection des risques orageux et de lutte antigrêle mis au point par Selerys avec Lacroix Défense.

Première pièce du dispositif : un radar de détection des cellules orageuses et un logiciel d'évaluation des risques de chute de grêle, minute par minute, dans un rayon de 30 km. Deuxième pièce : des ballons gonflés à l'hélium qui embarquent des torches chargées de sels hygroscopiques pour initier la formation de petits grêlons, moins destructeurs. Dès qu'ils sont lâchés, ces ballons s'élèvent dans l'air. Puis, quand ils ont atteint l'altitude déterminée, une micropuce déclenche l'embrasement de la torche. Les sels sont libérés et le ballon éclate.

Six ballons pour un orage

La technologie fait l'objet de brevets. L'investissement est lourd. Il faut s'abonner au service de détection de Selerys pour 800 €/an, acheter un gonfleur (1 200 €) et des ballons qui valent 350 € pièce. Pour neutraliser un orage, il faut compter trois à six ballons. « Comparé à une perte de récolte, l'investissement vaut le coup », souligne Fabrice Caquin, le directeur général de Selerys, qui ne peut pas apporter de garantie quant à la surface protégée par un ballon. « Tout dépend de la taille de l'orage », indique-t-il.

L'interprofession des vins de Bourgogne (BIVB) va expérimenter Laïco pendant trois ans dans le Châtillonais. Contrairement au reste de la Bourgogne, ce vignoble situé au nord-ouest de Dijon, ne sera pas couvert de générateurs à iodure d'argent. « Notre territoire n'excède pas 300 ha de vignes. Cela coûterait une fortune d'y installer un réseau de générateurs. Nous allons bénéficier de l'expérimentation gratuitement. Après cela, nous pourrons établir les avantages et les inconvénients de ce système », explique Alain Gillon, président du syndicat de défense des Coteaux du Châtillonais.

Première alerte deux heures avant

Un radar permettant de surveiller une zone de 60 km de diamètre vient d'être installé. Huit viticulteurs bénévoles vont être formés au lâcher de ballons selon une procédure. Une heure ou deux avant un orage à risque, ils recevront une première alerte par SMS. Si le risque de grêle se confirme, ils recevront une seconde alerte. Ils devront alors se rendre sur le poste de tir, gonfler leurs ballons puis les lâcher. Ceux-ci exploseront automatiquement, à la bonne altitude, pour couper court à la grêle.

Cet article fait partie du dossier La grêle à bras-le-corps

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