Viticulteur en conversion bio sur 25 ha, Sylvain Destrieux ne décolère pas. La coopérative de Ruch, en Gironde, le menace d'une pénalité de 120 000 €, montant qu'elle n'a pas encore officialisé par écrit. La raison ? Le viticulteur n'y apporte plus sa récolte depuis 2016 alors qu'il était encore engagé pour quatre années. « J'ai démarré ma conversion en 2015. Or, la coop ne valorise pas le bio et les traitements antibotrytis y sont obligatoires, explique Sylvain Destrieux. J'ai donc voulu la quitter. Comme le contrat est reconduit tacitement depuis mon arrière-grand-père, je lui ai demandé la date du terme de mon engagement. Malgré mes nombreuses relances, elle ne m'a répondu qu'après la récolte 2016. » Argument que réfute Patrick Bourust, président de la coopérative de Ruch : « Nous avons été pris au dépourvu. Nous lui avons proposé de livrer sa récolte à la coopérative de Rauzan avec qui nous avons un partenariat. Mais il a refusé. Compte tenu des aides que M. Destrieux a perçues de la coop, lors de son installation notamment, nous devons réagir. » Actuellement, les deux parties sont en négociations à l'amiable par avocats interposés, mais la coopérative envisage des poursuites judiciaires à l'encontre du vigneron.