Ils s'appellent gascon, genouillet, gouget noir, meslier Saint-François, orbois, pineau d'Aunis ou romorantin. Ce sont les sept cépages rares répertoriés par l'Union des ressources génétiques du Centre (URGC).
À Mareuil-sur-Cher, dans le Loir-et-Cher, Valérie Forgues cultive « une vieille dame », une parcelle plantée d'orbois et de chenin. « Le chenin est un peu tardif, relate cette viticultrice à la tête de 16 ha. Avec l'orbois, qui monte peu en sucre mais qui est peu acide, les vignerons pouvaient produire un vin sympathique les années difficiles. » Valérie Forgues entretient cette parcelle comme un témoin de l'histoire. Elle en sort une cuvée dénommée Pineaux mêlés, le chenin s'appelant également pineau de Loire et l'orbois, menu pineau.
À Choussy, 30 ares de meslier Saint-François ont failli disparaître il y a dix ans. « J'ai repris le domaine en 2007, explique Lionel Gosseaume. L'ancien propriétaire m'avait prévenu qu'il restait ces 30 ares à arracher. Mais j'ai eu d'autres priorités. En 2009, j'ai logé la récolte dans un garde-vin. Des mois plus tard, j'ai découvert que ce vin était bien meilleur qu'au début. Je me suis dit : le meslier est un cépage d'élevage. »
Depuis, ce viticulteur le vinifie avec un peu de sauvignon et de l'orbois. Il en résulte une cuvée « radicalement différente des autres blancs », mais aléatoire. « Ma dernière récolte date de 2015. Je n'ai rien ramassé en 2016, ni en 2017, à cause du gel. Le meslier débourre tôt. Il est gélif. Ça restera un microvolume. »
L'URGC appelle les vignerons possédant des cépages rares à se manifester.