« Je déclare le peuple vigneron contestataire de retour ! », lance Frédéric Rouanet, président du Syndicat des vignerons de l'Aude, devant les 1 200 à 3 000 manifestants réunis ce 18 octobre à l'entrée de Carcassonne. Usant d'un langage musclé et parfois fleuri, il dénonce une situation qui n'est plus « tenable » après deux petites récoltes. « Nous avons été livrés aux spéculateurs qui ont baissé les prix sans que personne ne siffle la fin de la partie. »
Puis le leader syndical a réclamé l'interdiction du saccharose en Europe. Cette proposition « est partagée par l'Italie et l'Espagne. Seuls Bordeaux et la Champagne sont contre », affirme-t-il. Enfin, il appelle « à la solidarité nationale », demandant l'exonération des impôts fonciers, des allégements de cotisations sociales, y compris pour les caves, une année blanche au niveau bancaire et la défiscalisation des stocks. Son discours terminé, les manifestants ont défilé calmement vers 16 heures dans les rues de Carcassonne, une casquette rouge vissée sur la tête, à l'effigie de leur syndicat.
Le matin, d'autres manifestants les ont précédés, cette fois à Nîmes. Accueillis par une douzaine de fourgons de police, vers 8 h 30, une soixantaine de Gardois se sont installés devant l'Agence de services et de paiement à l'appel du Syndicat des vignerons du Gard. Leur but : obtenir le paiement de leurs aides (restructuration, MAEC...) non versées de 2015 et 2016.
Après une heure d'attente, quatre d'entre eux ont été reçus par le directeur de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et le directeur l'ASP. Ils sont ressortis de l'entrevue sans un chèque, mais avec la liste des viticulteurs qui toucheraient très rapidement leurs aides pour 2015. « Cela permet de parler aux banquiers », reconnaît Xavier Fabre, porte-parole du syndicat. Les aides 2016, elles, seront payées début 2018.