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Le nouveau nom du Château Larteau, à Arveyres. S. KLEIN
Antilope Tibétaine, Lapin Impérial, Lapin d'Or, Grande Antilope : de nouveaux noms de châteaux surgissent ici ou là dans le Bordelais. Passés dans le giron de groupes chinois, ces domaines abandonnent leurs enseignes bien de chez nous pour adopter des noms d'animaux.
Les raisons ? Elles ne sont pas très explicites : « Le grand patron aime les lapins. Il n'y a pas de signification culturelle à ce changement », explique-t-on au Château La Tour Saint-Pierre (12 ha, à Saint-Émilion), devenu Château Lapin d'Or, à l'arrivée du nouveau propriétaire en 2016, le groupe SGV Wines Group, basé à Hong Kong.
Un lapin couleur or, oreilles tirées en arrière, figurait sur le site web de la propriété jusqu'à fin novembre. Début décembre, le groupe chinois, qui n'aurait pas apprécié les moqueries suscitées par ce nom d'animal, a fermé le site du château qui expédie toute sa production en Chine.
À Saint-Seurin-de-Cadourne, dans le Médoc, exit le Château Sénilhac, place à Antilope Tibétaine, qui distribue tous ses vins en Chine. Lui aussi est dans le giron du groupe SGV Wines Group. À Pomerol, Clos Bel Air devrait prochainement répondre au doux nom de Grande Antilope. Ces changements ont de quoi surprendre dans le landerneau bordelais. « Il ne faudrait pas que ces noms prolifèrent car cela voudrait dire que l'on gomme un peu la notion de terroir, d'origine, la vision d'une AOC. Et s'il s'agit d'une stratégie de nom pour viser un seul marché, en l'occurrence la Chine, je trouve cela réducteur et gênant », regrette Jean-Marie Garde, président de l'ODG Pomerol.
À Arveyres, le Château Larteau, lui aussi, a fait sa mue. Devant la propriété, une grande pancarte ne laisse aucun doute. Le panneau originel a disparu pour laisser la place à un lapin bien dessiné et à un nouveau nom : Château Lapin Impérial, grand vin de Bordeaux.
COLETTE GOINÈRE
