«Je ne prétends pas être meilleur que les autres, mais pas moins bon. Je suis responsable professionnel, mais mon métier est viticulteur. Je suis très à l'aise avec la protection de mon vignoble », expose Bernard Farges, président du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur après sa mise en cause par deux associations antiphytos.
Le 19 janvier, Alerte aux Toxiques ! et le Collectif Info Médoc Pesticides ont diffusé un communiqué affirmant qu'ils avaient trouvé « seize pesticides à haute dose » dans le Château l'Enclos 2014, le vin de Bernard Farges.
« Ce n'est pas une attaque personnelle contre Bernard Farges, martèle Valérie Murat, la porte-parole d'Alertes aux Toxiques ! C'est un homme charmant. Mais je suis fatiguée de son double langage. » Elle lui reproche de s'être engagé sur la réduction, voire la sortie des phytos en 2016 et d'avoir déclaré, l'an dernier, arrêter l'utilisation de produits classés CMR sur son exploitation. Elle s'appuie sur les résultats d'analyse pour dénoncer ce double langage. Or celle-ci porte sur une bouteille du millésime 2014 alors que le producteur a pris ses engagements deux ans plus tard. Un travers que l'intéressé n'a pas manqué de relever dans une lettre ouverte qu'il a diffusée à la suite du communiqué.
Après s'être défendu, Bernard Farges a tendu la main aux associations. Mettons « nos énergies en commun pour accompagner la dynamique engagée à Bordeaux », écrit-il.
Le 7 février, les deux associations ont posé leurs conditions. Elles souhaitent débattre d'un calendrier de mesures d'urgence à prendre pour traiter toutes les parcelles de Gironde sans produits classés CMR et les parcelles proches des écoles et autres lieux sensibles uniquement avec des produits bio non classés. « C'est de cela que nous voulons discuter et sans atermoiements. »