Retour

imprimer l'article Imprimer

le - froid

Inao Moins d'argent, plus de liberté

BERTRAND COLLARD - La vigne - n°305 - février 2018 - page 14

Après la petite récolte 2017, qui lui a fait perdre une partie de ses recettes, l'Inao va demander quele financement professionnel ne repose plus seulement sur les volumes. Son président veut aussi plus d'innovation.
Jean-Louis Piton, viticulteur dans le Luberonet président du comité      permanent de l'Inao.  © B. COLLARD

Jean-Louis Piton, viticulteur dans le Luberonet président du comité permanent de l'Inao. © B. COLLARD

La maigre récolte 2017 de vin va coûter cher à l'Inao : un million d'euros sur un budget total qui s'élève à 24 millions d'euros pour 2018. C'est la perte qu'a prévue l'institut du fait de la baisse des recettes liées au droit vin (pour mémoire : 0,15 €/hl d'AOC et 0,03 €/hl d'IGP en 2017).

« C'est une difficulté qu'une part importante de notre financement dépende des quantités produites, déplore Marie Guittard, directrice de l'Institut. Il nous faut un dispositif plus stable car 90 % de nos dépenses sont des frais de personnel. Il est nécessaire de reconsidérer la contribution des filières et des signes de qualité au financement de l'institut. »

À l'avenir l'Inao prélèvera-t-il un droit à l'hectare ou à l'exploitation, en plus du droit à l'hectolitre ? Rien n'est décidé, mais le chantier est ouvert et il doit aboutir pour la prochaine loi de finances. Marie Guittard assure que toutes les filières seront consultées pour arriver à un compromis à présenter au gouvernement.

Autre chantier, moins terre à terre celui-là. C'est Jean-Louis Piton, viticulteur dans le Lubéron et président du comité permanent de l'Inao depuis un an, qui veut l'ouvrir. « L'esprit d'innovation doit avoir sa place dans les signes de qualité », a-t-il déclaré lors de ses voeux à la presse le 12 janvier.

Cet esprit doit profiter aux viticulteurs singuliers et aux appellations. Jean-Louis Piton a distingué ces deux cas de figure. « Il nous arrive par erreur de ne pas savoir garder des viticulteurs dont les vins ont un style gustatif différent de la moyenne, a-t-il reconnu sans vouloir citer de cas précis. Nous ne faisons pas beaucoup d'erreurs, mais celles que nous faisons font un bruit énorme. Pendant des mois, on ne parle que de ça. C'est très préjudiciable. Il faut que l'on trouve le moyen de trier le bon grain de l'ivraie : ceux qui innovent, des suceurs de roues. On va ouvrir un chantier là-dessus. »

S'agissant des appellations, il a mentionné l'exemple des Bordelais qui veulent avoir le droit d'expérimenter de nouveaux cépages au sein des appellations. Pour Jean-Louis Piton, ce sujet doit aboutir. « Je veux de la fraîcheur, je l'encourage. Le changement doit être un état d'esprit au sein des signes de qualité. »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :