dossier - Vigne

Quinze en remplacent une trentaine

Marianne Decoin* - Phytoma - n°638 - novembre 2010 - page 22

Produits phytopharmaceutiques vigne, moins nombreux mais de qualité
 ph. Dow Agroscicence

ph. Dow Agroscicence

Tache de black-rot, maladie combattue par des fongicides autorisés aussi contre le mildiou (voir tableau 1 ci-dessus) ou contre l'oïdium (voir tableau 2 page suivante). ph. G. Girard, DRAAF-SRAL Aquitaine

Tache de black-rot, maladie combattue par des fongicides autorisés aussi contre le mildiou (voir tableau 1 ci-dessus) ou contre l'oïdium (voir tableau 2 page suivante). ph. G. Girard, DRAAF-SRAL Aquitaine

On désherbe de moins en moins l'interrangs des vignes, et, pour désherber le rang, on recherche des herbicides à faible grammage et bon profil toxicologique, cas des deux nouvelles substances récemment autorisées. ph. Dow Agrosciences

On désherbe de moins en moins l'interrangs des vignes, et, pour désherber le rang, on recherche des herbicides à faible grammage et bon profil toxicologique, cas des deux nouvelles substances récemment autorisées. ph. Dow Agrosciences

Depuis 2008, l'innovation a repris dans le secteur de la protection de la vigne. Du côté des fongicides, on compte sept nouvelles substances antimildiou dont deux agissent aussi comme des stimulateurs de défenses naturelles et une apporte un nouveau mode d'action, un produit biologique contre les maladies du bois et deux conventionnels contre l'oïdium. Par ailleurs, le secteur voit arriver trois insecticides dont un « bio », ainsi que deux herbicides. Cela fait quand même 15 substances nouvelles pour la vigne. Sans compter les associations inédites et la création d'un nouvel usage. Le tout avec des profils toxicologiques et écotoxicologiques améliorés par rapport à la trentaine de substances qui ont quitté le marché dans la même période. Inventaire des bonnes nouvelles.

Quinze nouvelles substances depuis 2008 ! C'est l'abondance par rapport à l'année 2007 qui n'avait vu comme nouveauté que l'anti-gel biologique heptamaloxyloglucane (PEL 101GV). Mais il faut rappeler que ces innovations se substituent à une bonne trentaine d'anciennes substances retirées du marché de 2007 à 2010. Ces départs ayant été listés par Jacques Grosman dans notre précédent dossier vigne(1), parlons des arrivées.

En commençant par les fongicides : en moins de trois ans, dix nouvelles substances ont été autorisées sur la vigne, dont une déjà connue sur le marché phytopharmaceutique français et neuf totalement inédites. Sept sur dix visent le mildiou. Elles sont listées dans le tableau 1.

Antimildiou, jouer les SDN

Le feuilleton des phosphonates

Deux de ces nouveaux anti-mildiou sont des phosphonates : l'un de sodium (précisément le di-sodium phosphonate) et l'autre de potassium. Enfin !

Pourquoi ce cri du cœur ? Parce que jusqu'alors il semblerait que plusieurs phosphonates se vendaient au vignoble, alors qu'un seul était autorisé : le fosétyl-al.

Celui-ci avait été lancé à la fin des années 70 sous le nom pas encore normalisé d'éthylphosphite d'aluminium, alias tris-O-éthyl phosphonate d'aluminium(2). À l'époque, ses vendeurs s'excusaient presque de son peu d'action in vitro contre le mildiou « mais il marche bien sur le terrain ! » Depuis lors, on a découvert qu'il agit en partie comme fongicide et en partie en stimulant les défenses naturelles des plantes : vigne contre le mildiou, pommier contre le feu bactérien... Ensuite on a qualifié de SDN, stimulateurs des défenses naturelles, les produits ayant le deuxième mode d'action.

Et puis, au fil du temps, c'est devenu un atout pour un produit phytopharmaceutique que d'agir en SDN : le Grenelle de l'Environnement et Ecophyto 2018 sont passés par là...

Du coup, il semble que l'on ait vu arriver au vignoble des préparations à base de phosphonates dépourvues d'AMM (autorisations de mise sur le marché) en tant que produits phytopharmaceutiques. Ces produits seraient vantés efficaces et peu ou pas toxiques ni écotoxiques, mais le tout sans garantie... Certains fabricants auraient-ils soumis sans succès aux autorités les tests officiels évaluant l'efficacité et les profils toxicologique et écotoxicologique de leurs produits ? Ou bien n'auraient-ils pas pris la peine de présenter ces tests ? Voire de les réaliser ? Il y a eu des débats houleux, des polémiques... Un vrai feuilleton !

Les deux nouveaux arrivés

Aujourd'hui, deux nouveaux phosphonates arrivent dans des produits munis d'AMM. Leur profil très favorable (tous deux sont non classés au plan toxicologique et leur classement écotoxicologique est bénin) a été testé et reconnu. Par ailleurs on connaît le niveau et les conditions de leur efficacité.

De plus, ils appartiennent à une famille vis-à-vis de laquelle il n'y a « aucune dérive de sensibilité identifiée à ce jour », annonçait la note nationale mildiou 2010 que nous avons publiée en janvier dernier(3). Et ceci alors même que le pionnier de la famille à savoir le fosétyl-al est utilisé depuis plus de trente ans. C'est une sécurisation à tous les niveaux.

Le phosphonate de potassium a été autorisé en 2010 dans LBG-01F34. Il est assez efficace contre le mildiou pour être autorisé et utilisable seul, mais la société De Sangosse qui le propose le recommande associé avec un partenaire multisites de contact qu'il fait bénéficier de sa systémie, en période de croissance active de la vigne, du stade 5 à 8 feuilles jusqu'à fermeture de la grappe. Et ce jusqu'à 5 fois par saison, ce qui sort de l'ordinaire pour un anti-mildiou. Les doses d'emploi peuvent être modulées (en pratique réduites par rapport à la dose d'AMM) en fonction du stade de la vigne.

Le produit est vendu, soit en pack associatif avec du mancozèbe ou du folpel, soit « seul mais accompagné » de conseils d'association avec une spécialité à base de mancozèbe, de folpel ou encore de métirame-zinc, voire certains produits à base de cuivre.

Quant au disodium-phosphonate, il est associé à la cyazofamide dans Mildicut autorisé fin 2009. On en reparlera plus loin.

Faire du neuf avec le fosétyl

La revue des phosphonates ne serait pas complète sans signaler deux nouveautés tout juste autorisées cet automne. Certes elles ne contiennent pas de nouvelle substance car elles associent toutes deux le fosétyl-al avec l'iprovalicarbe et soit le mancozèbe dans Firmament, soit le folpel dans Cassiopée.

L'iprovalicarbe qui est un CAA (carboxylic acide amine) était déjà associé au folpel dans Odena UD et Sirbel UD, et au mancozèbe dans Mandore et Yorel. Le folpel et le mancozèbe, fongicides de contact multisites non concernés par des résistances, sécurisent l'efficacité des produits en cas de présence de souches de mildiou résistantes aux CAA. Avec les deux nouvelles spécialités, on bénéficie en plus de la systémie du fosétyl-al, de son effet SDN et de son efficacité directe anti-mildiou qui, rappelons-le (« aucune dérive de sensibilité »), n'est pas sujette aux résistances.

Anti-mildiou, jouer classique

Trois CAA et une anilide

Parmi les cinq autres anti-mildiou, trois appartiennent à la famille chimique des CAA ou partagent son mode d'action. Ce sont le mandipropamide, le valiphénate – dit valifénalate dans la note nationale mildiou 2010 – et enfin le benthiavalicarbe ou, plus précisément, le benthiavalicarbe isopropryl. Là encore, et toujours pour assurer leur efficacité en cas de souches résistantes, ils sont tous proposés associés à des partenaires multisites : folpel, mancozèbe ou, plus récemment, cuivre.

Ainsi le mandipropamide, présenté dans Phytoma en avril dernier(4), est-il associé au folpeldans Pergado F Pépite et au mancozèbe dans Pergado MZ Pépite.

Quant au valiphénal il n'est pour l'instant disponible qu'associé au folpel dans Valis F.

Enfin le benthiavalicarbe est associé au folpel dans Vincare, au mancozèbe dans Vintage M Disperss et au cuivre dans Vintage C Disperss. Ce dernier produit a été lancé en 2010.

Les deux substances suivantes sont aussi proposées avec des partenaires.

Il y a d'abord le kiralaxyl, alias bénalaxyl-M. Dérivé actif du bénalaxyl, c'en est la version améliorée. Cet anilide est associé au folpel dans Fantic F WG et au mancozèbe dans Sidecar. La logique est la même que dans les produits à base de CAA : sécuriser l'efficacité en cas de présence de souches résistantes.

Le seul QiI de la vigne

Plus originale est la cyazofamide, associée dans Mildicut au di-sodium phosphonate déjà évoqué, et présentée dans Phytoma en mai dernier(5).

Certes elle était déjà connue en agriculture, contre le mildiou de la pomme de terre, mais elle arrive sur vigne où c'est le seul représentant de la famille chimique des QiI. Elle inhibe la respiration cellulaire comme les QoI (strobilurines, famoxadone), mais agit sur d'autres étapes du processus. C'est un mode d'action nouveau. Il n'y a pas de résistance à la cyazofamide à notre connaissance, ni de résistance croisée avec les QoI.

Et comme, depuis trente ans que l'on utilise des phosphonates sur la vigne, on n'a jamais signalé de résistance à leur encontre, le nouveau produit enrichit vraiment la gamme des modes d'action contre le mildiou et facilite vraiment les stratégies d'alternance. Intéressant.

Deux associations inédites

Enfin, on a vu arriver deux associations inédites de substances déjà connues sur la vigne.

D'abord Arco DTi et son jumeau Forum Gold associent le diméthomorphe au dithianon. La première substance est assimilée à un CAA, la seconde est son partenaire multisites anti-résistances. Particularité : ces deux produits sont aujourd'hui les seuls à proposer cette dernière substance contre le mildiou ; de plus, le grammage du dithianon est nettement inférieur à celui des autres multisites du marché.

Autorisé en 2010, Amaline Flow associe la zoxamide au cuivre. La première substance, lancée en 2003, est la seule benzamide autorisée sur vigne. Elle ne l'était jusqu'ici qu'associée au mancozèbe dans Electis Pro et Roxam Combi.

Le rouge(ot), le noir et le mancozèbe

À noter que, parmi les spécialités anti-mildiou citées dans le tableau 1, trois sont également autorisées contre le black-rot, maladie dont le nom, jamais traduit, signifie littéralement pourriture noire, ainsi que contre le rougeot parasitaire alias brenner. Nommées Vintage M Disperss, Pergado MZ Pépite et Sidecar, toutes trois contiennent du mancozèbe. C'est la polyvalence de ce dernier qui leur permet ces autorisations, comme pour Electis Pro et Roxam Combi déjà nommés. À noter que ces derniers sont en plus autorisés contre l'excoriose.

Autres fongicides

Maladies du bois, la saga du trichoderma

Cinq autres nouveautés fongicides sont arrivées sur vigne, dont trois nouvelles substances et deux associations inédites (Tableau 2).

La première nouvelle substance est un microorganisme. Il s'agit de la souche I-1237 du Trichoderma atroviride, proposée dans Esquive WP. Nous avions déjà évoqué ce produit en décembre 2008(6) car il avait été autorisé provisoirement par dérogation contre l'esca de la vigne. Aujourd'hui il a une AMM en bonne et due forme, mais c'est contre l'eutypiose. Il permet ainsi de lutter contre cette maladie du bois contre laquelle l'Escudo est désormais interdit.

Et contre l'esca ? Agrauxine a remarqué que, sur ses plates-formes d'essais pluriannuels, les comptages de maladies du bois montrent que le produit entraîne une réduction de l'expression des symptômes, en particulier cette année durant laquelle l'esca s'est fortement exprimé. Mais, vis-à-vis de l'esca, seuls des résultats pluriannuels permettront de trancher. Il n'est donc pas question d'extension d'emploi pour l'instant.

Oïdium, deux nouvelles substances

Les deux autres nouvelles substances fongicides sont des anti-oïdium.

Le meptyldinocap, proposé dans Karathane 3D et son jumeau Inox, affecte les processus respiratoires des champignons mais à d'autres niveaux que les QoI et QiI. Il n'y a donc pas de résistance croisée, ni d'ailleurs aucune résistance. Et cela va sûrement durer.

Pourquoi ce pronostic ? Parce que cette substance est une version purifiée du dinocap (substance du Karathane retirée du marché). Or ce dernier, utilisé pendant une quarantaine d'années(7), « n'a jamais été confronté à la résistance », expliquaient Pierre Leroux et Anne-Sophie Walker dans nos colonnes en février dernier(8). Une robustesse certaine.

L'intérêt du meptyldinocap par rapport à son ancêtre ? C'est une version améliorée, plus active sur ses cibles, dotée d'un meilleur profil toxicologique et écotoxicologique et utilisable sur raisins de table comme de cuve.

Quant au proquinazid, il est proposé dans trois produits identiques, Talendo, Talius et Kesys. C'est l'unique fongicide de la famille chimique des quinazolinones et son mode d'action est proche de celui du quinoxyfen (unique quinoline du marché). C'est un anti-oïdium spécifique, préventif, avec une longue persistance d'action (21 jours), ce qui peut permettre d'éviter de retraiter ensuite.

... et deux associations

Les deux autres nouveaux fongicides sont des associations inédites de substances connues. Nativo de Bayer CropScience associe le tébuconazole à la trifloxystrobine, soit un triazole et une strobilurine (QoI). Tsar et son jumeau Trankilo, de Dow AgroScience, sont à base de myclobutanil, autre triazole, et de quinoxyfène déjà cité. Dans les deux cas, il s'agit d'associer deux modes d'action complémentaires dans le même produit.

À noter : outre l'oïdium, ces produits visent le black-rot ; de plus, le Nativo est également autorisé sur brenner (rougeot parasitaire).

Une extension, sur un tout nouvel usage

Enfin, le pyriméthanil a décroché en 2010 une autorisation contre les « champignons producteurs d'OTA ». C'est la seule substance autorisée sur ce nouvel usage.

Ce fongicide est un anti-botrytis donc utilisé en fin de saison. Bas f Agro, qui commercialise Scala, principal produit à base de pyriméthanil, a découvert son action contre les moisissures du genre Aspergillus venant surinfester des grains déjà attaqués par le botrytis ou blessés par des morsures de tordeuses. Ces moisissures peuvent y produire de l'OTA, ou ochratoxine A. Or cette mycotoxine est réglementée car fort toxique. Pour qu'un vin soit vendable en Europe, sa teneur en OTA ne doit pas dépasser 2 mg/litre – et, pour l'exportation aux États-Unis, elle ne doit pas dépasser 1 mg/l.

Insecticides et herbicides

Anti-tordeuses

A côté des dix nouvelles substances fongicides, les insecticides ne voient arriver que trois substances (Tableau 3). Mais elles représentent des progrès certains.

Il en est ainsi du chlorantraniliprole. La société Du Pont de Nemours en parle sous le nom de « rynaxypyr ». C'est plus facile à prononcer et à mémoriser et c'est le nom de marque déposée de sa substance active chlorantraniliprole maison qui restera la seule autorisée pendant la durée de validité de ses brevets.

Cette substance appartient à la nouvelle famille chimique des anthranilamides, avec un mode d'action original. Elle est lancée sur vigne (entre autres cultures) dans Coragen, autorisé contre les tordeuses eudémis et cochylis. Le produit a une belle efficacité, à la fois ovicide et larvicide d'où une certaine souplesse d'utilisation. Cerise sur le gâteau, il est dispensé de classement toxicologique. Au plan écotoxicologique il est classé N car actif contre certains organismes aquatiques, mais il a une bonne sélectivité vis-à-vis des auxiliaires (acariens prédateurs T. pyri et K. aberrans notamment) et est autorisé en période de floraison.

L'autre nouvelle substance est le méthoxyfénoxode de Runner. Lui aussi est ovicide et larvicide avec une persistance d'action de 21 jours, et non classé sur le plan toxicologique. Il échappe même au « N » écotoxicologique.

Seule ombre au tableau, il s'agit d'un RCI (régulateur de croissance des insectes) qui ne doit pas être utilisé plus d'une fois tous les deux ans dans la même parcelle.

Traitez-les avec des fleurs (de pyrèthres)

Le troisième insecticide se nomme, au pluriel, les pyréthrines. Ces substances utilisées depuis longtemps pour protéger les grains stockés sont enfin autorisées de plein droit sur la vigne après des utilisations par dérogation. Un extrait de fleurs de pyrèthres composé d'un mélange de six pyréthrines aux structures connues et en proportion définie est proposé dans Pyrévert. Cet insecticide à large spectre autorisé contre la cicadelle de la flavescence dorée a été présenté dans Phytoma en septembre 2009(9).

Point important, le produit est utilisable en agriculture biologique. Il permet aux viticulteurs sous label « bio », de plus en plus nombreux, de lutter contre la flavescence dorée en secteurs de lutte obligatoire, de plus en plus répandus et étendus, tout en conservant leur label.

Auparavant, la roténone le permettait mais elle n'était plus utilisable que par dérogation et ce sera fini fin avril 2011. De plus, les pyréthrines sont à la fois plus efficaces contre la cicadelle et moins toxiques contre les organismes non cibles (et l'applicateur !) que la roténone. Cette dernière, elle aussi extraite de végétaux et autorisée en « bio », est classée toxique (T).

À noter : les pyréthrines, comme le Trichoderma, sont une nouveauté de type « alternatif ». Mais les nouvelles substances conventionnelles représentent elles aussi des progrès au plan des profils toxicologiques et écotoxicologiques.

Les deux dernières substances à présenter ici confirment la tendance.

Herbicides, deux fois quelques grammes...

Il s'agit de nouveaux herbicides nommés pyraflufen-éthyl et penoxsulame. Ils ont deux points communs : tous deux s'utilisent à quelques grammes à l'hectare et ne sont classés qu'au plan écotoxicologique (N comme quasiment tous les herbicides), mais pas toxicologique.

Nos lecteurs ont découvert le pénoxsulame en juin dernier(10). Cet anti-germinatif proposé dans Boa est également autorisé sur riz et sorgho. Sur vigne, il vise principalement les « dicots », amarantes, chénopodes, morelles, érigeron et séneçons surtout. Il peut être mélangé avec de nombreux autres herbicides. Dow AS, qui vend le produit, le conseille sur vigne associé avec d'autres herbicides avec lesquels elle l'a testé : soit le Surflan à base d'oryzalin, soit l'un des jumeaux Emir et Sheik qui associent tous deux l'oxyfluorfène et la propyzamide. Le pénoxsulame renforce leur efficacité, complète leur spectre et/ou accélère le démarrage de leur action (cas de Surflan).

Le pyraflufen-éthyl est une substance moins récente car autorisée sur céréales depuis 2001. Il arrive sur la vigne dans Guild accompagné du glyphosate, connu au vignoble depuis plus de vingt ans.

De fait, l'entretien des sols de vigne associe de plus en plus plusieurs techniques dans le même vignoble. L'enherbement semé ou naturel, l'entretien mécanique et le désherbage chimique de pré ou de post-levée se succèdent dans le temps et/ou voisinent dans l'espace entre rang et inter-rang, voire d'un interrang à l'autre... Quelques exemples en p. 30 de ce numéro ou au prochain Columa, dont nous parlerons en décembre !

<p>* Phytoma.</p> <p>(1) Grosman J., 2009 - La protection de la vigne face aux évolutions réglementaires : produits phytos, ce que la réglementation a déjà changé, dans <i>Phytoma</i> n° 628, novembre 2009, p. 14.</p> <p>(2) Cité en p. 214 de l'<i>Index phytosanitaire</i> Acta 1979, <i>« données recueillies au 30 juin 1978 »</i> mais encore absent de l'<i>Index</i> 1978 donc pas encore autorisé le 30 juin 1977.</p> <p>(3) Note nationale mildiou de la vigne 2010 du groupe de travail DGAL-SdQPV, AFSSA, INRA, CIVC, IFV et chambres d'agriculture.</p> <p>(4) Bastard (de) &amp; al., 2010 - Qu'est-ce que le mandipropamide, dans <i>Phytoma</i> n° 633, avril 2010, p. 47.</p> <p>(5) Chantelot E. &amp; Bernard T., 2010 - Qu'est ce que la cyazofamide, dans <i>Phytoma</i> n° 634, mai 2010, p. 56.</p> <p>(6) Protection de la vigne, le chassé-croisé des produits, dans <i>Phytoma</i> n° 621, décembre 2008, p. 16.</p> <p>(7) Le dinocap est cité en p. 173 de l'<i>Index phytosanitaire</i> Acta daté de juillet 1972... avec déjà des <i>Karathane</i> !</p> <p>(8) Leroux P. et Walker A.-S., 2010 - Les fongicides affectant les processus respiratoires - épisode 1, dans <i>Phytoma</i> n° 631, février 2010, p. 8.</p> <p>(9) Loison M., 2009 - <i>Pyrévert</i>, nouvel insecticide..., dans <i>Phytoma</i> n° 624-625, septembre 2009, p. 52.</p> <p>(10) Hufnagl A. &amp; al., 2010 - Qu'est-ce que le pénoxsulame, herbicide..., dans <i>Phytoma</i> n° 635, juin-juillet 2010, p. 47.</p>

Résumé

Depuis 2008, quinze substances phytopharmaceutiques sont apparues dans des produits autorisés sur la vigne. D'autres produits associent de façon inédite des substances connues, ou ont eu de nouvelles autorisations sur des usages inédits.

Il y a 7 nouvelles substances anti-mildiou :

– deux phosphonates, le phosphonate de potassium et le di-sodium phosphonate, qui sont à la fois fongicides et SDN (stimulateurs de défenses naturelles) ;

– quatre CAA (carboxylic acide amine), le benthiavalicarbe, le kiralaxyl (alias bénalaxyl-M), le mandipropamide et le valiphénal, tous proposés associés à une substance multisite (mancozèbe, folpel ou cuivre) ;

– la cyazofamide, déjà connue en agriculture, mais qui propose un mode d'action original sur mildiou de la vigne (c'est un QiI).

Par ailleurs 4 nouvelles spécialités anti-mildiou associent de façon inédite des substances connues :

– fosétyl-al, iprovalicarbe et mancozèbe (phosphonate, CAA et multisites) ;

– fosétyl-al, iprovalicarbe et folpel (phosphonate, CAA et multisites) ;

– zoxamide et cuivre (benzamide et multisites) ;

– diméthomorphe et dithianon (CAA et multisites).

Les 3 autres nouvelles substances fongicides sont :

– la souche I-1237 de Trichoderma atroviride, dans une préparation biologique contre l'eutypiose ;

– deux anti-oïdium, le proquinazid et le meptyldinocap.

De plus, deux associations inédites (myclobutanil + quinoxyfène et tébuconazole + trifloxystrobine) sont autorisées contre l'oïdium et le black-rot, et l'anti-botrytis pyriméthanil a été autorisé contre les champignons producteurs d'OTA (ochratoxine A), qui est un nouvel usage.

Côté insecticides, le méthoxyfénozide et le chlorantraniliprole (nom de marque rynaxypyr) sont deux substances inédites contre les tordeuses, et les pyréthrines une substance biologique contre la cicadelle de la flavescence.

Enfin, deux herbicides proposent des substances nouvelles pour la vigne : le pyraflufen-éthyl (associé au glyphosate) et le pénoxsulame.

Mots-clés : vigne, produits phytopharmaceutiques, fongicides, insecticides, herbicides, innovation.

L'essentiel de l'offre

Phytoma - GFA 8, cité Paradis, 75493 Paris cedex 10 - Tél : 01 40 22 79 85