Comme prévu et annoncé dans ces colonnes en septembre dernier( 1), le marché français des produits phytopharmaceutiques a baissé en 2010 par rapport à 2009. Et notablement : le chiffre d'affaires est de 1,8 milliard d'euros (1,799 plus précisément), soit une chute de 11 %. C'est la deuxième baisse consécutive de chiffre d'affaires : celui de 2009, à 2,017 milliards d'euros, avait baissé de 3 % par rapport à celui de 2008.

Quant au tonnage des substances actives, il s'établit à 61 900 t en 2010 (Figure). Une baisse par rapport à celui de 2009 qui était de 63 700, mais « seulement » de 3 %. Deux raisons à cela :

– d'abord la remontée du cuivre et du soufre qui totalisent 13 700 t en 2010 contre 11 600 en 2009 ; le tonnage des autres substances, essentiellement des produits de synthèse(2), est de 48 200 tonnes soit une baisse de 8 % par rapport aux 52 100 de 2009 ;

– ensuite une tendance à la dévalorisation du marché, contexte de crise oblige.

En tout cas, il y a bien une tendance globale à la baisse. En cause :

– la crise, donc (d'où la baisse du chiffre d'affaires plus forte que celle du tonnage) ;

– le climat plutôt sec et chaud en 2010 ; du reste les ventes d'insecticides ont augmenté alors que celles des herbicides et fongicides ont baissé ;

– l'effet « Écophyto 2018 » qui encourage à diminuer les consommations de phytos en visant en principe les pesticides chimiques mais en impactant en pratique tous les produits phytos autorisés, chimiques ou naturels (ces derniers comptent tous pour l'instant(3) dans les indices d'évaluation).

<p>(1) Marché phyto, la baisse, dans <i>Phytoma</i> n° 636, septembre 2010.</p> <p>(2) Il y a parmi elles des produits naturels (bio-insecticides, bio-fongicides, SDN naturels) mais pour un tonnage faible. L'essentiel du tonnage des substances naturelles est le fait du cuivre et du soufre.</p> <p>(3) Il est question de sortir les produits à la fois naturels et à faible risque de certains indices tels l'IFT, indice de fréquence des traitements, et/ou le NODU, nombre de dose/unité. Mais au 5 septembre rien n'était publié...</p>