Actus - Réglementation en France

Chrysomèle du maïs, nouvel arrêté

Phytoma - n°651 - février 2012 - page 6

Le 13 janvier, sortait un arrêté du 4 janvier 2012 « modifiant l'arrêté du 28 juillet 2008 relatif à la lutte contre Diabrotica virgifera virgifera Lecomte ». Diabrotica, on le sait, c'est la chrysomèle des racines du maïs. Quant à l'arrêté de 2008, il avait déjà été modifié par un arrêté du 23 septembre 2010 (1). Voyons ce qui change aujourd'hui.
 ph. Arvalis Institut du végétal

ph. Arvalis Institut du végétal

Excepté le remplacement du sigle LNPV par LSV (voir l'article p. 8 à propos de ces sigles), les autres modifications concernent les traitements. En revanche les obligations de rotation, donc de rupture de la monoculture de maïs là où elle est pratiquée, ne changent pas par rapport à la précédente version.

Adulticides, deux précisions

Concernant les traitements adulticides en zones d'éradication, le nouvel arrêté précise qu'il doit y avoir deux applications à 20 g/ha de substance active.

Le reste est inchangé : choix possible entre la deltaméthrine et la lambda-cyhalothrine, délai d'au moins 15 jours entre le dernier traitement et la récolte, droit de traiter jusqu'au dernier rang de maïs même s'il est près de l'eau.

Les autres modifications portent sur les larvicides et ont davantage de conséquences.

Zone d'éradication, un seul larvicide

Certaines concernent les « zones d'éradication », cas des secteurs du Sud-Ouest autour des foyers isolés découverts en 2011 par exemple. Rappelons que ces zones comprennent :

– les « zones focus » entourant les foyers (pièges ayant capturé des insectes) sur au moins 1 km(2), où, entre autres obligations, il faut effectuer un traitement larvicide sur tous les maïs l'année suivant la capture des chrysomèles ;

– les « zones de sécurité », englobant les zones focus sur au moins 5 km, où les traitements larvicides peuvent être rendus obligatoires au cas par cas ;

– les « zones tampons », englobant les zones de sécurité sur 34 km (bord extérieur à 40 km du foyer), sans obligation de traitement larvicide.

L'arrêté version 2012 précise que les traitements larvicides obligatoires en zones focus et de sécurité doivent être effectués avec un produit à base de téfluthrine autorisé sur maïs en traitement du sol contre les taupins.

Précisons, ce n'est pas dans l'arrêté, que le produit se nomme Force 1,5 G (il y a aussi Viking mais il est identique : même n° d'AMM). L'arrêté ne cite plus le traitement de semences à base de thiaméthoxam alors que les précédentes versions donnaient le choix entre téfluthrine et thiaméthoxam. En clair, fini le Cruiser...

Tous les ans sur une partie

Revenons aux traitements du sol à base de téfluthrine. Selon leur AMM, ils ne sont utilisables qu'une fois tous les trois ans. Cette restriction est levée pour les traitements obligatoires en zones focus et de sécurité.

Ainsi, dans ces zones, on protégera les maïs à la téfluthrine en 2012 même si la parcelle a porté en 2010 et/ou 2011 un maïs traité avec ce produit.

À l'extérieur de ces périmètres, y compris dans les zones tampons, les traitements larvicides, facultatifs, doivent respecter les prescriptions de l'AMM. Interdit donc de traiter une même parcelle à la téfluthrine plus d'une fois tous les trois ans.

Zone de confinement, soit téfluthrine seule...

Les autres modifications portent sur les « zones de confinement ». Inutile de se référer à l'arrêté publié en 2008 ! La notion de zone de confinement a été ajoutée par l'arrêté de septembre 2010.

Ces zones sont celles où il y a trop de foyers pour pouvoir éradiquer le ravageur mais où on peut espérer le confiner. Les mesures obligatoires diffèrent de celles exigées dans les zones d'éradication.

Bon, alors, par rapport à 2010, qu'est-ce qui change ?

Dans les périmètres à « mesures de lutte renforcée », c'est-à-dire dans un rayon de 1 km autour des pièges ayant capturé au moins 30 adultes de diabrotica sur une saison, on ne peut semer au printemps suivant de deuxième maïs (= succédant à un autre sur la même parcelle) :

– qu'en le traitant contre les larves (ça, c'était déjà exigé dans l'arrêté de 2010...)

– mais le choix n'est plus possible entre la téfluthrine et le thiaméthoxam (l'arrêté de 2010 laissait ce choix en toute zone de lutte obligatoire) ; désormais, seule la téfluthrine est préconisée ;

– mais, là encore, elle peut être utilisée tous les ans.

... soit un choix, mais avec restriction

Dans les parcelles situées à moins de 1 km de pièges ayant capturé entre 1 et 29 chrysomèles, il faut toujours traiter les deuxièmes maïs contre les larves, mais :

– il y a le choix entre deux traitements du sol, la cyperméthrine (en clair le Belem 0,8 MG) et, là toujours, la téfluthrine ;

– il faut respecter les règles des AMM soit pas de téfluthrine plus d'un an sur trois (pour la cyperméthrine il n'y a pas de restriction particulière).

Dans le reste des zones de confinement, seuls les troisièmes maïs (succédant à deux autres sur la même parcelle) doivent être traités contre les larves. Là encore il y a le choix entre cyperméthrine et téfluthrine, et cette dernière pas plus d'un an sur trois.

<p><i>(1) Références des « anciens » arrêtés : celui du 28 juillet 2008 a été publié au JORF le 30 juillet 2008 ; celui du 23 septembre 2010</i> « modifiant l'arrêté du 28 juillet 2008 relatif à la lutte contre Diabrotica (...) » <i>a été publié le 1er octobre 2010.</i></p> <p>(2) Les limites précises des zones sont fixées au cas par cas par des arrêtés spécifiques.</p>

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