Le 23 juin 2012, l'IR S(1) a organisé la première journée internationale d'information sur l'ambroisie à feuilles d'armoise Ambrosia artemisiifolia. Dans l'hémisphère nord, c'est le bon moment : les pieds sont là, assez développés pour être faciles à déceler et reconnaissables, mais l'émission de pollen n'a pas commencé et il est donc encore temps d'agir pour l'empêcher.

Prendre le pollen de vitesse

En effet, on sait que les principales nuisances dues à l'ambroisie viennent de son pollen allergisant. Émis à partir de l'été, il prend sadiquement le relais des pollens de graminées. Il est difficile d'intervenir à ce moment-là : en côtoyant et a fortiori manipulant une plante poudrée de pollen, même une personne non allergique au départ risque d'être sensibilisée.

Déjà, on estime que 6 à 12 % de la population est allergique. En Rhône-Alpes, l'ambroisie a entraîné des soins médicaux chez environ 200 000 personnes en 2011(2) ! Aussi trois ministères (MAAF , MA SS et ME DE), avec l'appui de l'INRA et de l'Observatoire de l'ambroisie, ont relayé l'initiative de l'IR S. Dans un communiqué du 21 juin, ils conseillent des opérations de sensibilisation en mairie et donnent les conseils d'élimination « avant le démarrage de la floraison ». Bref, prendre le pollen de vitesse.

Conseils d'élimination

Il s'agit notamment d'arracher les pieds isolés et/ou petits peuplements. Attention, selon le communiqué, il ne faut pas le faire à main nue même avant floraison.

Il y a aussi les tontes et fauchages qu'il faudra répéter (chacun n'élimine pas la plante mais l'empêche de fleurir(3)), le désherbage mécanique (et déchaumage en parcelles agricoles), ou bien chimique mais « en dernier recours » et « de façon raisonnée, au moyen de produits homologués et en respectant le mode d'emploi », précise le communiqué.

<p>(1) International Ragweed Society (n.b. ragweed est le nom vernaculaire de l'ambroisie en Amérique du Nord dont cette mauvaise herbe est originaire).(2) <i>« Entre 194 481 et 258 714 ont bénéficié de soins en rapport avec l'allergie à l'ambroisie, ce qui correspond à des coûts évalués entre 14,2 et 20 millions d'euros »</i>, selon l'ARS, Agence régionale de santé, citée dans le communiqué MASS-MEDEMAAF- INRA-Observatoire de l'ambroisie.(3) Vigilance toutefois : laissée tranquille, l'ambroisie peut monter jusqu'à 1,20 m de hauteur en août. Mais après des fauches, elle peut fleurir pas loin du sol… Il faut donc surveiller les repousses et ré-intervenir si surviennent des inflorescences.</p>