dossier - Cultures ornementales soucis et solutions

Plantes-pièges contre les aleurodes, l'aubergine est-elle bonne contrôleuse ?

ALAIN FERRE* ET TOM HEBBINCKUYS** - Phytoma - n°661 - février 2013 - page 22

Potentialités de différentes espèces de plantes-pièges vis-à-vis des aleurodes T. vaporariorum et B. tabaci en cultures ornementales.
– Plantepiège au travail      – Dans une serre de rosiers menée en PBI (protection biologique intégrée), ce pied d'aubergine attire et piège les aleurodes.      – L'aubergine est, jusqu'ici, la meilleure plante-piège connue contre Trialeurodes vaporariorum.      – Et contre Bemisia tabaci ? C'est à l'étude. ph. C.-H. Duval

– Plantepiège au travail – Dans une serre de rosiers menée en PBI (protection biologique intégrée), ce pied d'aubergine attire et piège les aleurodes. – L'aubergine est, jusqu'ici, la meilleure plante-piège connue contre Trialeurodes vaporariorum. – Et contre Bemisia tabaci ? C'est à l'étude. ph. C.-H. Duval

Portraits croisés des aleurodes      – 1. Aleurodes des serres sur un apex d'aubergine. Vu leur regroupement, il doit s'agir de Trialeurodes vaporariorum. Les points noirs sont des oeufs prêts à éclore. ph. C.-H. Duval

Portraits croisés des aleurodes – 1. Aleurodes des serres sur un apex d'aubergine. Vu leur regroupement, il doit s'agir de Trialeurodes vaporariorum. Les points noirs sont des oeufs prêts à éclore. ph. C.-H. Duval

– 2. OEufs de Bemisia tabaci. ph. A. Ferre

– 2. OEufs de Bemisia tabaci. ph. A. Ferre

– 3. Nymphe de T. vaporariorum. ph. A. Ferre

– 3. Nymphe de T. vaporariorum. ph. A. Ferre

– 4. Nymphe de B. tabaci. ph. A. Ferre

– 4. Nymphe de B. tabaci. ph. A. Ferre

– 5. Nymphe de T. vaporariorum parasitée par Encarsia formosa. ph. A. Ferre

– 5. Nymphe de T. vaporariorum parasitée par Encarsia formosa. ph. A. Ferre

– 6. Nymphe de B. tabaci parasitée par Eretmocerus mundus. ph. T. Hebbinckuys

– 6. Nymphe de B. tabaci parasitée par Eretmocerus mundus. ph. T. Hebbinckuys

L'usage de plantes-pièges pour maîtriser les ravageurs est une méthode assez ancienne plus ou moins empirique. Certains centres d'expérimentation la testent de nouveau vu les impasses chimiques actuelles et la volonté de changer de pratiques liée à Ecophyto.

Des producteurs se sont déjà appropriés les plantes-pièges et les utilisent sur certaines cultures sensibles. Nous avons cherché à élargir ces utilisations contre les aleurodes des serres en cultures ornementales.

Plantes-pièges en cultures ornementales, ce qu'on savait déjà

Un principe astucieux

Le principe du contrôle d'un ravageur par l'utilisation d'une plante-piège repose sur la différence d'attraction entre celle-ci et la culture.

Les plantes-pièges sont des sujets d'une espèce hyper-sensible à un ou plusieurs ravageurs, que l'on place dans ou autour d'une culture. Les ravageurs ayant une nette préférence pour l'espèce de plante-piège vont se rassembler sur ces dernières et vont donc quitter les plantes de la culture. À ce stade, les populations de ravageurs pourront (et devront !) être neutralisées plus facilement que sur la culture.

Une réussite sous conditions

La culture est ainsi protégée du ravageur. La réussite de cette pratique repose sur différents éléments à bien maîtriser :

– la différence de sensibilité entre la plante-piège et la culture doit être importante,

– la densité de plantes-pièges doit être suffisante pour que l'ensemble des ravageurs s'y regroupe,

– les méthodes de neutralisation du ravageur doivent être suffisamment efficaces pour casser son cycle de reproduction, évitant ainsi à la plante-piège de se transformer en plante-réservoir de ravageurs,

– les plantes-pièges doivent être en bonne santé pour avoir un pouvoir attractif maximal.

Pour que la technique soit applicable, il est nécessaire d'avoir un déplacement actif des adultes du ravageur sur une plante d'une autre espèce que la culture.

La technique des plantes-pièges n'est, de ce fait, utilisable que pour des ravageurs relativement polyphages et dont la forme adulte est mobile.

L'aubergine, bonne plante-piège contre une espèce d'aleurode... mais qu'en est-il de l'autre ?

En horticulture ornementale, cette pratique est particulièrement efficace pour contrôler les aleurodes des serres.

Graeme Murphy, ministère de l'agriculture de l'Ontario, Canada, a montré en 2005 et 2007 qu'il était possible de contrôler les aleurodes des serres (Trialeurodes vaporariorum (Westwood, 1856) [Hemiptera : Aleyrodidae]) en culture de poinsettia en utilisant des plants d'aubergine. En revanche, il est très circonspect quant à l'efficacité du contrôle de Bemisia tabaci (Gennadius, 1889) [Hemiptera : Aleyrodidae].

À partir de 2007, l'Astredhor Loire-Bretagne (site d'Angers), station d'expérimentation de l'institut technique, a repris les travaux de G. Murphy pour travailler sur le contrôle de B. tabaci en culture de poinsettia. Ensuite d'autres cultures ont été étudiées comme le gerbera, le rosier pour la fleur coupée (photo ci-contre) ou l'arbousier. Nous avons également réalisé des travaux pour rendre le contrôle de l'aleurode des serres (T. vaporariorum) plus efficace et ce sans lâcher d'auxiliaires.

Pourquoi il faut différencier Trialeurodes vaporariorum de Bemisia tabaci

En cultures ornementales, deux espèces d'aleurodes sont présentes : l'aleurode des serres, T. vaporariorum, et l'aleurode du tabac, B. tabaci.

Or, ces deux espèces n'ont pas le même spectre de plantes-hôtes ; leur comportement est également différent. De plus, les auxiliaires sont, eux aussi, spécifiques, en particulier les parasitoïdes.

Ces éléments font que la méthode de contrôle des aleurodes sur les plantes-pièges sera différente suivant l'espèce en présence. Il est donc primordial de savoir les distinguer. La détermination sur le terrain est assez aisée. Le tableau 1 p. 24 présente les caractères distinctifs les plus discriminants.

Contrôle de T. vaporariorum avec des plantes-pièges

Adultes amateurs d'apex

Pour lutter contre l'aleurode des serres T. vaporariorum, la meilleure plante-piège connue à ce jour est l'aubergine. Pour en tirer le meilleur parti, nous exploitons sa particularité comportementale de regroupement sur les feuilles de l'apex.

Comme l'illustre la figure 1, au fur et à mesure de la croissance de la plante-piège, une stratification des différents stades d'aleurodes va apparaître, les adultes copulant et pondant au niveau des apex.

Sur les feuilles juste en dessous se trouvent les oeufs et jeunes larves, sur les feuilles plus âgées seront les vieilles larves, et encore en dessous sont présents des nymphes avec les adultes venant d'émerger (Figure 1).

Effeuillage hebdomadaire

Un moyen très simple et très efficace pour casser le cycle de reproduction des aleurodes des serres consiste à supprimer hebdomadairement les feuilles accueillant des larves.

Ainsi, pratiquement toutes les futures émergences sont annulées, tandis que les plantes continuent à accueillir (donc piéger) les adultes pouvant s'introduire dans la serre... Les populations d'aleurodes s'effondrent alors rapidement.

L'aubergine ayant une croissance rapide, cet effeuillage localisé n'affectera pas sa survie, pas plus que sa capacité à piéger les aleurodes.

De plus, comme celles-ci se regroupent sur les apex, plus il y en aura et plus l'aubergine pourra accueillir de ravageurs. Il est donc intéressant de la tailler de temps en temps pour qu'elle ramifie.

Densité à calculer, lâchers d'auxiliaires possibles

Un autre point important à prendre en compte est la densité des plantes-pièges. En effet, chaque pied d'aubergine ne peut accueillir qu'un nombre limité d'aleurodes adultes. Celui-ci dépend de l'âge de l'aubergine et du nombre d'apex. Il varie classiquement entre une centaine et quelques milliers d'adultes. S'il y a davantage d'adultes d'aleurode dans la culture que les aubergines ne peuvent en accueillir, alors le surplus restera sur les plantes cultivées donnant une impression d'échec de la méthode.

Il convient donc de caler la densité des aubergines en fonction du niveau d'infestation de la culture et de sa densité (Tableau 2). Pour maîtriser les quelques pontes du ravageur pouvant persister dans la culture, des lâchers d'Encarsia formosa peuvent être réalisés suivant les doses classiquement utilisées en protection biologique intégrée (PBI).

Poinsettia, rosier fleur coupée : des résultats spectaculaires

Lorsque la pratique est bien maîtrisée, les résultats sont spectaculaires.

Par exemple, en culture de poinsettia infestée par l'aleurodes des serres, il est courant de finir la production sans avoir traité. De même, durant nos essais au sein d'une production de rosiers pour la fleur coupée, les populations d'aleurodes ont été maintenues sous le seuil de nuisibilité pendant un an sans traitement.

Une approche économique du coût de gestion des plantes-pièges a été réalisée. Le temps de suivi des aubergines et de l'effeuillage revient pour l'ensemble d'une culture de poinsettia pour Noël à 0,28 €/m².

Si des auxiliaires sont lâchés, il atteint 0,85 €/m². Nota bene. Pour que les aubergines gardent leur potentiel d'attraction maximal, elles doivent être en « bonne forme », suffisamment irriguées et fertilisées.

Il faut aussi éviter de les utiliser dans des environnements trop sombres et trop frais.

Contrôle de Bemisia tabaci avec des plantes-pièges

Pas d'attirance pour les apex : l'effeuillage est inefficace

Contrairement à T. vaporariorum, B. tabaci ne se regroupe pas au niveau des apex pour pondre. La technique de l'effeuillage ne sera donc pas efficace. Nous utiliserons des auxiliaires – Amblyseius swirskii – pour détruire les pontes sur les plantes-pièges.

L'aubergine, des limites vis-à-vis de B. tabaci

Pour nos premiers essais, nous avions utilisé l'aubergine. Les résultats ont d'abord été satisfaisants. Cependant, pour certaines cultures comme l'Hibiscus rosa-sinensis (hibiscus rose de Chine, dit simplement hibiscus pour le grand public) ou chez certains producteurs, des échecs ont été constatés.

En 2012, à la recherche de la plante qui piégerait tous les biotypes

Nous avons alors démarré en 2012 un projet en partenariat avec l'équipe de Frédéric Fleury, de l'Université de Lyon I et avec celle de Dominique Bordat, du Cirad.

Celui-ci, nommé OUPPA (Optimisation de l'utilisation des plantes-pièges pour contrôler les aleurodes), vise à mieux connaître la biologie de B. tabaci afin de trouver une espèce de plante-piège et un mode de gestion efficace.

Précisons que la biologie de B. tabaci est compliquée. Il s'agit en fait d'un complexe d'espèces cryptiques. Autrement dit, ce que l'on nomme B. tabaci regroupe, en réalité, plusieurs espèces indifférenciables morphologiquement. Pour l'instant, nous nommons « biotypes » des populations de B. tabaci ayant un comportement biologique spécifique, en particulier concernant le spectre de plantes-hôtes, mais aussi en ce qui concerne la transmission de virus phytopathogènes. À ce jour, plus de 28 biotypes ont été identifiés à travers le monde (biotype A, B, J...).

De plus, comme beaucoup d'insectes, ces aleurodes hébergent des bactéries endosymbiotiques. Nous ne connaissons pas encore très bien l'effet de ces endosymbiotes sur la biologie des aleurodes. Signalons que classiquement, ces bactéries influencent la reproduction, la résistance au parasitisme ou encore la tolérance à la chaleur. Ils pourraient aussi influencer le spectre de planteshôtes par exemple en détoxifiant la sève. Le projet OUPPA vise donc à identifier une plante-piège permettant le contrôle de B. tabaci quel que soit son biotype ou son spectre d'endosymbiotes.

Premier test sur onze espèces de plantes-pièges potentielles, cinq espèces retenues

Nous avons pour l'instant testé une quinzaine de taxons de plantes-pièges potentielles, appartenant à onze espèces végétales différentes. Elles ont été choisies en se basant sur les résultats de diverses publications scientifiques.

Nous avons d'abord réalisé des tests d'attraction avec choix obligatoire. Dans ces tests, les aleurodes sont lâchés au milieu des plantes testées, mais uniquement celles-ci. Elles sont alors obligées d'en choisir une (ou plusieurs) parmi elles.

Ces tests ont permis d'éliminer rapidement le piment, le chou, l'Hibiscus esculentus (espèce nommée maintenant par les scientifiques Abelmoschus esculentus, et dite couramment gombo), le poivron, la patate douce et la courge éponge.

Il restait donc le melon, la courgette, la courge musquée, le concombre long de Chine et l'aubergine.

Tests en culture d'hibiscus, restent quatre

Pour départager ces taxons, nous avons réalisé des tests en situation de choix, en culture d'Hibiscus rosa-sinensis à la station d'expérimentation et chez un producteur. Suite à ces tests, la courgette (deux variétés différentes testées) a été éliminée (Figure 2).

Sensibilité à d'autres ravageurs, restent trois

Ensuite, nous avons évalué la sensibilité de chaque taxon pour les autres ravageurs que les aleurodes. Il s'est alors avéré que le concombre long de Chine était très sensible aux thrips et aux pucerons (Figure 3). Il a aussi été écarté.

Le melon et la courge musquée sont sensibles au puceron Aphis gossypii (Figure 3). Cependant, ce ravageur peut être relativement bien géré.

Attention au biotype attiré !

Parallèlement nous avons caractérisé la population de B. tabaci présente sur chaque plante-piège.

En effet, comme nous recherchons une plante appétente quel que soit le biotype ou les endosymbiotes, il faut que la population sur plante-piège soit la plus proche possible de celle de la culture. Sinon, seule une partie des ravageurs de la culture iront sur les plantes-pièges entraînant un échec de la méthode.

La figure 4 illustre quelques résultats. Par exemple, l'aubergine de la variété 1 attire trop majoritairement le biotype Q1, laissant dans la culture le Q2. Pour le concombre long de Chine, c'est l'inverse. Ces deux plantes sont à proscrire pour une utilisation comme plante-piège.

En revanche l'aubergine de la variété 2 attire une population mixte dans des proportions proches de celles présentes sur la culture, signe qu'elle attire bien les deux biotypes concernés.

Melon et courge musquée l'été en maîtrisant les pucerons, aubergine automne et printemps

Pour le moment, nous pouvons donc signaler que le melon et la courge musquée semblent être parmi les plantes les plus sensibles à B. tabaci. Cependant, leur utilisation devra être limitée à la période estivale car ces plantes sont trop sensibles à l'oïdium pendant les périodes fraîches. De plus, les populations d'A. gossypii devront être suivies et contrôlées rigoureusement.

L'aubergine sera choisie pour les périodes allant de l'automne au printemps.

Lâchers d'auxiliaires indispensables

La méthode de gestion des populations d'aleurodes sur la plante-piège se fera par lâcher d'Amblyseius swirskii sur les plantespièges (1 sachet par plante renouvelé toutes les 4 semaines) et d'Eretmocerus sp. dans la culture ; l'espèce (E. mundus ou E. eremicus) sera choisie en fonction des conditions climatiques (mêmes conditions de lâcher qu'en PBI classique).

Attention, succès pas encore garanti !

Des essais étant en cours pour déterminer les meilleures caractéristiques de piégeage pour B. tabaci (espèces et même variété de plante-piège, densité, contrôle des reproductions...), nous ne pouvons garantir actuellement le succès de la méthode bien qu'elle apporte souvent une aide importante au contrôle de ce ravageur.

Il est donc primordial de bien observer ses cultures et les plantes-pièges et de ne pas hésiter à supprimer ces dernières si elles sont trop infestées de vieilles larves de B. tabaci. Plusieurs options sont ensuite possibles : disposer de nouvelles plantes-pièges saines (nécessité d'avoir un stock sain dans un autre compartiment), repasser en PBI classique ou en lutte chimique.

Conclusion : méthode efficace, si elle est bien adaptée et raisonnée

Avantage : système complexifié mais gestion simplifiée

La pratique des plantes-pièges ouvre un nouveau champ de recherche dans le domaine de la protection des cultures. Celui-ci n'est pas basé sur la simplification du système de production, mais sur une complexification en introduisant au sein de celui-ci des espèces à sensibilité différente.

Le système de production est complexifié mais sa gestion s'en trouve simplifiée.

En effet, lorsque la pratique est bien maîtrisée, elle apporte des avantages notoires par rapport à la lutte chimique ou à la protection intégrée sans plante-piège :

– attraction des ravageurs sur les plantespièges d'où une baisse significative des dégâts dans la culture,

– détection et suivi des populations du ravageur facilités car concentrés sur les plantes-pièges,

– baisse du coût de production en lutte chimique car les traitements sont localisés sur les plantes-pièges, et leur nombre fortement réduit voire annulé,

– baisse du coût de la PBI car le nombre d'auxiliaires lâchés est réduit voire annulé.

Une pratique à adapter à chaque culture et ravageur

Cependant, il est primordial de travailler de manière approfondie en amont pour adapter la pratique à chaque culture ou ravageur. Ce raisonnement en amont est indispensable. Toute généralisation hâtive peut être source de déceptions. Pour un couple ravageur-culture, il faut définir clairement et sans hésitation l'espèce voire la variété de plante-piège à utiliser.

Elle doit être beaucoup plus sensible que la culture et attirer l'ensemble de la population de ravageur (et pas qu'un seul biotype).

Elle ne doit pas attirer et maintenir un autre ravageur difficile à maîtriser (comme le thrips pour le concombre).

Elle doit permettre un moyen efficace de destruction des pontes ou larves du ravageur pour ne pas devenir une plante réservoir de ravageurs (contrôle par effeuillage ou lâcher d'auxiliaires par exemple).

Bien définir quand et combien apporter

Il est également important de bien définir le moment d'apport des plantes-pièges et les densités à utiliser.

Une fois toutes ces informations définies, la pratique peut être conseillée et appliquée avec très peu de risque d'échec, comme c'est le cas pour le contrôle de T. vaporariorum avec des aubergines.

RÉSUMÉ

CONTEXTE : En cultures ornementales, les plantes-pièges sont reconnues efficaces dans certains cas, notamment les plants d'aubergine pour piéger l'aleurode Trialeurodes vaporariorum en culture de poinsettia. Face aux pratiques empiriques plus ou moins efficaces, les possibilités contre les aleurodes ont été étudiées.

ÉTUDE SUR T. VAPORARIORUM : Les conditions d'utilisation de l'aubergine contre T. vaporariorum (sur poinsettia, gerbera, rosier, etc.) ont été précisées : densité de plantes-pièges selon celle de la culture et son infestation, suppression des aleurodes par effeuillage hebdomadaire des feuilles d'aubergine portant des larves (cet aleurode localise ses pontes), apport éventuel d'auxiliaires.

ÉTUDE SUR B. TABACI : La situation est plus complexe pour B. tabaci, vu son comportement différent (ponte non localisée donc effeuillage inefficace et apport d'auxiliaires ou d'insecticide indispensable) et l'existence de biotypes divers attirés par des plantes différentes.

Une quinzaine de taxons de plantes-pièges (11 espèces) ont été testés. Trois sont prometteurs sur Hibiscus rosa-sinensis : le melon, la courge musquée et une variété d'aubergine testée (une autre n'attire pas tous les biotypes de B. tabaci présents). Les conditions d'utilisation se dessinent (choix des plantes-pièges et auxiliaires selon la saison, etc.) mais demandent à être précisées (projet OUPPA).

MOTS-CLÉS : cultures ornementales, poinsettia, gerbera, rosier, Hibiscus rosa-sinensis, aleurodes, Trialeurodes vaporariorum, Bemisia tabaci, biotypes, plantes-pièges, aubergine, melon, courge musquée, PBI, protection biologique intégrée, auxiliaires, OUPPA, Optimisation de l'utilisation des plantes-pièges pour contrôler les aleurodes.

Fig. 1 : Comportement de T. vaporariorum sur aubergine suivant la croissance de la plante-piège.

Fig. 2 : Différence d'attraction entre les taxons testés en culture d'Hibiscus rosa-sinensis.

Fig. 3 : Sensibilité aux ravageurs autres que Bemisia tabaci.

Fig. 4 : Différence de sensibilité pour les biotypes Q1 et Q2. Les trois plantes-pièges étaient placées dans une culture d'Hibiscus rosa-sinensis ayant comme ratio Q1/Q2 = 3. Les biotypes se sont répartis sur les plantes-pièges suivant leur appétence.

POUR EN SAVOIR PLUS

AUTEURS : *A. FERRE, Directeur technique Astredhor Loire-Bretagne site d'Angers.

**T. HEBBINCKUYS, Chargé d'expérimentation Astredhor Loire-Bretagne site d'Angers.

CONTACT : contact@arexhor-pl.fr

LIENS UTILES : www.astredhor.fr ;

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