On commence tous par l'empirisime : face à un problème, tâtonner pour trouver une solution, ne pas répéter ce qui a conduit à un échec et réitérer ce qui a marché.
En matière de santé végétale, cette démarche est utile, il faut se frotter au réel. Mais elle ne suffit pas. En effet, dans un monde vivant où tout évolue, les solutions d'aujourd'hui risquent d'aller à l'échec demain : bioagresseurs résistant aux outils de lutte chimiques mais aussi biologiques ou contournant les résistances variétales, modifications générales du milieu... Alors, quand quelque outil ou méthode fonctionne, il faut savoir pourquoi et comment : mode d'action direct mais aussi insertion dans l'écosystème agricole. On saura ainsi comment le ménager. C'est le cas avec les filets Alt'Carpo en p. 33. Et quand quelque chose menace, il faut savoir aussi comment il fonctionne, pour espérer savoir le gérer. À lire en p. 12 à propos de maladies du bois de la vigne, en p. 26 à propos de bactériose du kiwi et en p. 8 au détour de communications sur la lutte biologique contre les arthropodes. Foncer, c'est bien, mais si on ne comprend pas où on fonce et par quel chemin, attention à ne pas cogner de mur ! Même s'il est bon de garder en mémoire les techniques empiriques. Revenons sur l'article « Maladies du bois » : certaines recherches récentes qu'il rapporte permettent de mieux comprendre certaines données empiriques sur l'effet du mode de taille rapportées dans Phytoma(1) il y a plus de 10 ans...
<p>1) R. Geoffrion et I. Renaudin, 2002 - Tailler contre l'esca de la vigne. Phytoma n° 554 de novembre 2002, p. 23 à 27 (taille Guyot-Poussard comparée aux tailles Guyot et Guyot double).</p>