Les ravageurs souterrains, dits souvent « ravageurs du sol » bien qu'ils ne ravagent pas le sol lui-même, sont l'objet de notre dossier. Pour deux raisons significatives. La première est l'évolution des populations de ravageurs classiques, ici les limaces (p. 16) et taupins (p. 33). Elle est liée au climat mais aussi aux techniques agricoles, lutte directe (ex. : interdiction d'insecticides du sol) ou agronomique (ex. travail du sol). On voit que rien n'est jamais gravé dans le marbre en matière de santé végétale, même chez les grands classiques. C'est vrai aussi pour d'autres bioagresseurs ! Ici la rouille jaune (p. 42) mais aussi l'esca (notre supplément destiné à nos lecteurs de la filière viticole).
La seconde raison est l'arrivée de nouveaux ravageurs, liée aux échanges mondiaux avec en toile de fond l'évolution climatique.
Ainsi, le taupin Agriotes sordidus est nouveau outre-Rhin... En France, il y a la chrysomèle des racines du maïs Diabrotica virgifera (p. 23). Même si l'insecte adulte peut prendre la pose en plein air sur les panicules de maïs (p. 13), c'est bien – comme pour les taupins – la larve souterraine qui fait les dégâts. Il y a aussi les plathelminthes terrestres invasifs (p. 28), gluante et inquiétante nouveauté...
Mais, haut les cœurs ! Des travaux obtiennent ou attendent des résultats face à ces ravageurs. Il en est de même pour d'autres problématiques de santé végétale. Voir par exemple les initiatives pour concilier la protection des cultures et celle des abeilles (p. 8), ou encore la santé de la vigne avec les réductions de dose de fongicides (p. 37).