Dominique Pottier, député et président du CCG (Comité consultatif et de gouvernance) du plan Ecophyto, travaillait déjà sur les évolutions possibles de ce plan. Depuis le 30 mai dernier, il est officiellement chargé, par le Premier ministre, de lancer une mission parlementaire pour élaborer la version 2 du plan. Cette version devra être soumise à consultation publique puis validée à l'automne 2014 par le Cnos (comité national d'orientation et de suivi) du plan, lui-même présidé par le ministre chargé de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
En toile de fond du projet, deux constats :
– L'objectif d'une baisse de 50 % des utilisations de produits phytos en 2018 semble difficile à atteindre avec les mesures actuelles et les indicateurs choisis. Certes les tonnages totaux baissent, et l'utilisation des produits les plus sévèrement classés a dégringolé, mais les IFT et les Nodu stagnent globalement. Plusieurs dispositifs commencent juste à porter leurs fruits et 2018 approche.
– Le contexte est très tendu vis-à-vis des produits phytos, tous assimilés à de dangereux pesticides. Il y a ainsi le projet de supprimer sans délai les rares dérogations autorisant encore des épandages aériens sur maïs doux, maïs pop-corn et bananes, et dans 18 mois celles sur le riz et certains vignobles. Voire celui d'interdire tout traitement à moins de 200 mètres des habitations et lieux publics (36 % de la SAU française selon la FNSEA et même si un communiqué du MAAF annonçait le 19 juin : « Il n'a jamais été question d'interdire [l'utilisation de produits phytos] à 200 m des habitations. »). Face à cela, la FNSEA appelait à manifester le 24 juin contre les excès de norme.