On l'attendait, cet « arrêté campagnols » ! Espéré en 2013(1), il a été publié le 4 juin 2014.
Ce texte réglemente la lutte à l'aide de bromadiolone contre les principaux campagnols nuisibles : campagnol terrestre Arvicola terrestris, campagnol des champs Microtus arvalis et campagnol provençal Microtus duodecimcostatus.
S'y ajoutent le campagnol souterrain Microtus subterraneus et le mulot sylvestre Apodemus sylvaticus – seulement s'ils « se trouvent en mélange avec l'une ou l'autre des trois espèces précitées ».
Comme prévu par G. Couval et al.(2), l'arrêté confirme et harmonise nationalement des règles déjà suivies et encadrées par arrêtés préfectoraux :
– lutte chimique possible à la bromadiolone mais seulement en lutte collective encadrée par un OVS (Organisme à vocation sanitaire) reconnu, soit la Fredon(3) de sa région, désormais reconnue OVS(4) ;
– surveillance obligatoire du secteur, avec comptages (méthode en annexe II) et lutte déclenchée si présence ;
– important : interdiction, sauf dérogation, de traiter si la densité de population dépasse un certain seuil ; en clair, interdiction de traiter en cas de pullulation car c'est trop tard et on risquerait de toucher trop d'espèces non-cibles ;
– obligation d'enfouir les appâts, surveiller les secteurs traités et enlever tout animal mort, pour minimiser le risque que des animaux non-cibles s'empoisonnent en mangeant des appâts, campagnols ou autres animaux « chargés » en bromadiolone ;
– obligation d'information préalable de la DRAAF(5) mais aussi d'autres destinataires, mairies notamment.
Non signalé en 2013 : la bromadiolone est interdite « dans les zones de présence du grand hamster Cricetus cricetus et en bordure des cours d'eau où est présent le campagnol amphibie Arvicola sapidus ».
Quatre ministères signent l'arrêté : MAAF, MEDDE, ministère chargé de l'Économie et ministère chargé de la Santé.