Par trois fois, les votes des citoyens de pays démocratiques ont défié les prévisions. D'abord au Royaume-Uni pour le Brexit, puis aux États-Unis avec Donald Trump (quoique... Hillary Clinton aurait eu 2 millions de voix de plus que lui), enfin en France avec l'adoubement de François Fillon comme candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle. L'imprévisibilité des votes est un des charmes de la démocratie, le pire des régimes à l'exception de tous les autres.
Mais il n'en est pas de même en matière de biologie. Certes, des mutations spontanées surviennent dans le génome des êtres vivants : ces survenues étant aléatoires, il en résulte des conséquences a priori imprévisibles. Mais, par ailleurs, il existe une loi d'airain : celle de la sélection naturelle. Elle rend la réalité relativement prévisible. Si l'on parle génétique, elle sélectionne, donc « élit » les porteurs des mutations les plus avantageuses. Si l'on parle épigénétique, elle pousse à l'expression de gènes existants ou au contraire à leur répression...
Et là, pas de « caprice des Marianne » (pardon, des républiques, voire royautés constitutionnelles), c'est-à-dire d'imprévisibilité du corps électoral : l'équation pression de sélection/coût biologique de la mutation ou de l'expression du gène se vérifie inéluctablement. Les évolutions pas trop « coûteuses(1) » deviennent décelables. Un exemple : la résistance des adventices aux herbicides, voir p. 21, 26, 30.
(1) qui n'affectent pas trop la « fitness » (vitalité et/ou potentiel reproducteur) des individus, donc la vitalité des populations.