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RÉSISTANCES AUX FONGICIDES PUBLICATION DES NOTES COMMUNES VIGNE ET CÉRÉALES

Phytoma - n°701 - mars 2017 - page 4

Le 20 janvier dernier, la note technique commune gestion de la résistance 2017/maladies de la vigne mildiou, oïdium, pourriture grise était publiée. Le 30, c'était au tour de la note céréales. Explications.
 Photo : Pixabay

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L'état des résistances aux fongicides sur la vigne a évolué. Pour le mildiou, on note :

- une progression en fréquence de la résistance « non spécifique par respiration alternative » à l'amétoctradine (un QoI-D), la cyazofamide et l'amisulbrom (des QiI(1)) ;

- la détection ponctuelle de résistances spécifiques au fluopicolide (un SDHI(2)) et aux QiI.

Du côté du botrytis :

- les résistances non spécifiques de type MDR(3) progressent vis-à-vis de tous les antibotrytis autorisés, sauf les multisites ;

- les résistances spécifiques au thiophanate-méthyl et à l'iprodione régressent, d'où « restauration de l'efficacité » de ces substances, et sont stabilisées vis-à-vis des autres.

Concernant les recommandations, la note conseille toujours la prophylaxie, l'alternance, etc.

Nouveau, elle préconise de ne pas dépasser deux applications par an de produits contenant soit de l'amétoctradine, soit de la cyazofamide, soit de l'amisulbrom (au lieu de trois l'an dernier). Mais on peut aller jusqu'à deux applications du cymoxanil, autant des CAA(4) et autant des anilides, sous conditions que les substances soient associées et que ces applications ne soient pas consécutives.

La note cite les fongicides autorisés. Elle enregistre les arrivées du COS-OGA contre le mildiou et l'oïdium et du fluxapyroxad contre l'oïdium. En revanche, le cyproconazole, le fluopyram et le fluazinam ont disparu.

Au sujet des céréales, une synthèse préliminaire souligne comme « faits marquants » en 2016 :

- l'augmentation de la « proportion de souches d'helminthosporiose de l'orge résistantes aux SDHI » (évaluée à 60 % des isolats collectés) ;

- le doublement de la fréquence (passée de 20 % à 40 % de la population) des souches de septoriose du blé « les plus résistantes aux IDM(5) ».

Le corps de la note détaille ces informations et d'autre part :

- insiste sur l'intérêt de raisonner les traitements anti-oïdium sur triticale, céréale sensible à cette maladie ;

- sachant que la ramulariose de l'orge résiste aux SDHI et aux IDM en Allemagne, souhaite un monitoring (surveillance) en France ;

- souhaite un monitoring de sensibilité des fusarioses de l'épi aux IDM ;

- crée une fiche sur le charbon nu de l'orge ; une collecte d'épis charbonnés sur vingt sites en 2016 a révélé que 43 % de ces épis contenaient du charbon résistant aux SDHI.

L'injonction de limiter les SDHI à une application par an est maintenue. Selon le tableau récapitulatif, la panoplie de fongicides ayant ce mode d'action s'est enrichie du fluopyram et du benzovindiflupyr.

Par ailleurs, deux fongicides connus sur d'autres marchés, à savoir le fluquinconazole et le fludioxonil, sont arrivés en traitement des semences.

(1) Deux modes d'action inhibant la respiration cellulaire au niveau du complexe mitochondrial III, sur des sites différents. (2) Succinate dehydrogenase inhibitor, inhibiteur de la succinate déshydrogénase (agit sur le complexe mitochondrial II). (3) Multidrug resistance, résistance multisubstance (résistance croisée entre modes d'action indépendants) liée à un efflux (rejet hors des cellules) accru des fongicides. (4) Carboxylic acid amide. (5) Inhibiteurs de la déméthylation (des stérols).

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