« On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe ! L'Europe ! L'Europe ! Mais ça n'aboutit à... RIEN ! » C'est ce qu'affirmait en 1965 l'Inoubliable Général(1), douchant les enthousiasmes pro-européens. Mais est-ce une raison de sauter de façon aussi caprine pour vilipender notre Union européenne ? Sans parler de soixante-douze ans de paix sur notre territoire depuis 1945, regardons le domaine de la santé végétale et notamment son cadre réglementaire. Or que voyons-nous ? Une réglementation phytosanitaire reconnue comme la plus rigoureuse au monde (ainsi, le 28 septembre, une société internationale expliquait à la presse qu'elle va à l'homologation dans l'Union européenne car ce qui « passe » en Europe passera partout, voir p. 5). Une harmonisation des exigences entre pays qui progresse... Tout ce qu'on peut lui reprocher, c'est de n'être pas assez avancée, ce qui laisse subsister des distorsions de concurrence et des incertitudes sanitaires ! Alors, arrêtons, citoyens, de taxer l'Union européenne de tous les maux. Et si les politiques cessaient de la rendre responsable des mesures qu'ils n'osent pas prendre mais qu'ils sont contents de la voir prendre ?
Prenons le glyphosate : quelle que soit la décision, elle sera honnie d'un côté ou de l'autre (des deux s'il y a compromis). Même si la Commission européenne refuse cette fois de jouer la responsable, l'Europe aura tranché. Et tous en seront secrètement soulagés...
(1) Entretien télévisé du général de Gaulle en décembre 1965 (www.ina.fr/video/I00012536).