DOSSIER - Ravageurs

Lutte contre le carpocapse des pommes dans l'ouest canadien

Phytoma - n°707 - octobre 2017 - page 38

Vingt années de succès de protection intégrée contre le carpocapse Cydia pomonella sont dues à des lâchers de mâles stériles mais aussi au cadre dans lequel ils s'inscrivent : une organisation collective sans faille.
Verger de pommiers dans le secteur de l'Okanagan. Photo : Oksir

Verger de pommiers dans le secteur de l'Okanagan. Photo : Oksir

 Larve de carpocapse des pommes.  Photo : Oksir

Larve de carpocapse des pommes. Photo : Oksir

Dans l'ouest du Canada, la filière pomme et les agriculteurs locaux ont réduit de façon drastique la lutte chimique contre le carpocapse des pommes (Cydia pomonella), ravageur d'importance économique, tout en minimisant les dégâts sur fruits.

Éloge de la grande échelle

Une stratégie de lutte durable

Afin de diminuer l'usage d'insecticides contre C. pomonella, une approche sectorielle à grande échelle mettant en relation les agriculteurs, les industriels et la collectivité locale s'est mise en place.

L'approche à grande échelle n'est pas spécifique à l'agriculture. Elle est utilisée pour réduire les coûts et augmenter l'efficacité, par exemple pour les réseaux hydrauliques, la santé publique et le transport. Les mêmes principes sont utilisés pour le contrôle des ravageurs parce que ces derniers ne s'arrêtent pas aux frontières et ne connaissent pas la juridiction. Toute la société a quelque chose à perdre si un ravageur n'est pas maîtrisé. Les mesures à grande échelle traitant globalement le sujet, cela conduit en général à une stratégie plus durable.

La directive sur l'utilisation durable des pesticides oblige les pays d'Europe à trouver des solutions et à développer des infrastructures pour répondre aux exigences réglementaires d'une agriculture durable. Notre expérience peut être utile à découvrir.

Réduire les coûts et les produits chimiques

Une collaboration fertile

Le programme de lâchers d'insectes stériles Oksir(1) (Okanagan-Kootenay sterile insect release program) est un succès de la protection intégrée (IPM) contre le carpocapse (Cydia pomonella) en vergers de pommiers et de poiriers, à l'échelle régionale de la Colombie-Britannique (Canada). La première initiative a été créée et prise en charge en 1991 par la région fédérale et la province. Le programme est le résultat d'une collaboration efficace entre les gouvernements régionaux, les intervenants de l'industrie et le grand public. Il concerne environ 3 416 hectares dans l'Okanagan, Similkameen et les vallées Shuswap (voir carte Figure 1). Dans ces vallées, les paysages, variés, marient l'habitat résidentiel urbain et des vergers.

Le programme intégré Oksir pour le contrôle du carpocapse en vergers de fruits à pépins utilise la technique de l'insecte stérile (TIS). Les autres techniques, culturales, biologiques et chimiques, sont intégrées si besoin en complément de la TIS.

Faciliter la surveillance du carpocapse par la sensibilisation du public

Le programme est soutenu par une surveillance étroite des populations de carpocapses dans les vergers et les propriétés résidentielles urbaines afin d'abaisser les infestations du ravageur dans ces zones avec la suppression des vergers abandonnés, des arbres hôtes sauvages ou mal gérés dans ces zones urbaines. La sensibilisation du public et l'éducation font partie intégrante du programme.

Au cours des vingt dernières années, le programme Oksir a permis des diminutions remarquables des quantités de pesticides utilisés contre le carpocapse, réduisant ainsi les risques pour la santé humaine et les effets environnementaux négatifs.

À l'échelle de la région, il apporte des avantages économiques liés à l'adoption de la protection intégrée (IPM) en étant à la fois plus efficace et moins coûteux qu'il ne serait si les producteurs exécutaient leurs propres programmes de protection intégrée.

En outre, le programme a placé la région pour la désignation à faible prévalence d'organismes nuisibles potentiels. Ceci lui ouvre de nouveaux marchés.

Des chiffres impressionnants

Les résultats peuvent être ainsi résumés :

- chute de 96 % des quantités de pesticides utilisés/acre contre le carpocapse ; depuis quinze ans, bien des agriculteurs ne pulvérisent plus de tels insecticides ;

- réduction de 94 % des populations de carpocapse sur les surfaces suivant le programme ; l'arrachage des arbres non gérés ou abandonnés a réduit le risque d'installation de populations non repérées ; de 2001 à 2004, le nombre de sites urbains avec vergers zones tampon (sources potentielles d'infestation) a chuté de 40 % ;

- dans la région où le programme a été opérationnel le plus longtemps, désormais, 98 % des vergers ont moins de 0,2 % de dégâts sur fruits, ce qui était le but recherché ;

- selon une analyse récente du ratio coûts/bénéfices, pour 1 $ dépensé, les bénéfices (allocations) pour les producteurs et pour la société(2) s'élèvent à 2,5 $ ;

- avec le financement à grande échelle, les producteurs paient 65 % de moins que pour le même service hors du programme.

Une structure unique

Chacun apporte sa pierre

Le concept du programme Oksir est basé sur les recherches du Dr Jinx Proverbs (Agriculture and Agri-Food, Summerland, BC) sur la TIS et le carpocapse, publiées en 1970. L'association de producteurs de fruits de la British Columbia (BCFGA) a promu sa réalisation après une étude de faisabilité décrivant combien un programme à grande échelle pouvait permettre d'affaiblir le carpocapse, voire potentiellement l'éradiquer. Le BCFGA a obtenu le soutien du gouvernement provincial pour adopter des mesures législatives permettant d'organiser à grande échelle la TIS dans la région, définir la structure de gouvernance et permettre le financement par taxation locale. Les gouvernements provincial et fédéral ont participé aux frais de construction de l'usine d'élevage de masse et de stérilisation. Les entomologistes du département canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire ont fourni des conseils sur l'élevage du papillon et la gestion de ses maladies, sur les lâchers des insectes et leur surveillance.

Financement et gouvernance

Le succès du programme Oksir est en partie dû à son modèle de financement et de gouvernance et à la collaboration entre les parties prenantes. Le programme est administré par un conseil d'administration comprenant des représentants de chacun des quatre gouvernements régionaux couvrant la zone du programme et de trois producteurs représentatifs désignés par l'industrie. Le financement est réparti entre les contribuables locaux (60 %) et les producteurs de fruits à pépins (40 %). L'usine a une capacité de production annuelle de 780 millions d'insectes stériles. Ce programme est le plus important employeur régional de main-d'oeuvre saisonnière.

Formation et sensibilisation

Une formation a été dispensée à des centaines de producteurs et de propriétaires privés, principalement durant les premières étapes du programme qui exigeaient des mesures sanitaires pour réduire suffisamment les populations indigènes du carpocapse et permettre à la TIS de fonctionner.

Des courriers, des rencontres publiques et des visites de parcelles ont permis de bâtir un réseau avec des producteurs. Ces activités de sensibilisation perdurent, ainsi que les réunions régulières du CA qui gardent les parties prenantes informées et impliquées.

Un comité consultatif comprend des groupes locaux et des chercheurs. Enfin, un technicien anime un site internet qui fournit en temps réel les données de piégeage et les données phénologiques aux producteurs pour les aider à conduire leur verger.

Retour sur une success story

Situation de départ problématique

Rappelons la genèse du programme : le carpocapse des pommes est un des ravageurs les plus nuisibles sur pommier car il attaque directement le fruit. Depuis des décennies, les arboriculteurs en protection biologique peinaient à contenir le ravageur et les dégâts qu'il engendre. Les petits vergers de zones urbaines aux pommiers mal entretenus, ainsi que les arbres abandonnés étaient des zones de refuge pour l'insecte.

Avant le programme, pendant des années, les insecticides organophosphorés étaient le principal moyen de lutte. Cela générait des inquiétudes concernant les résidus dans les fruits et les applications à répétition dans l'environnement. De plus, l'utilisation répétée de ces insecticides avait permis à des populations d'insectes d'acquérir une résistance. Quelque chose devait changer !

La TIS dans une approche globale

La protection intégrée utilisant la technique de l'insecte stérile (TIS) (voir Encadré 1) a été perçue comme une solution alternative viable. Le but du programme Oksir était de réduire les populations de carpocapse dans les vergers suivant le programme.

L'adoption de la TIS comme méthode de lutte principale répondait aux inquiétudes dues à l'utilisation croissante des pesticides. L'approche globale et la participation obligatoire ont été mises en oeuvre pour garantir que les sources d'infestations étaient bien prises en compte. L'application d'insecticide n'est autorisée que si le niveau des ravageurs dépasse les seuils économiques.

Réglementation et surveillance

Mettre en oeuvre un programme à si grande échelle n'a pas été facile ! Les étapes préliminaires ont demandé beaucoup de formation et de sensibilisation afin de faire adhérer les parties prenantes pour assainir rapidement les sites abandonnés servant de refuges.

Le programme est très collaboratif. Quatre gouvernements provinciaux travaillent ensemble et avec les producteurs, les jardiniers urbains, les conditionneurs de fruits, les conseillers privés ou de coopératives, les revendeurs, les chercheurs et les scientifiques. Les mesures de contrôle sont soutenues par un piégeage à grande échelle, du suivi, de la formation, de la sensibilisation et les services de surveillance.

Face à d'autres problématiques

Le programme n'est pas seulement une approche système permettant l'exportation des fruits à forte valeur ajoutée pour des marchés réglementés tels que Taïwan. Il aide aussi les producteurs de cerises à évaluer la menace due au carpocapse pour satisfaire aux exigences phytosanitaires d'un marché potentiel à l'exportation.

Par ailleurs, bien que le programme se focalise sur le carpocapse, la large structure mise en place permet de porter l'effort sur d'autres ravageurs : sésie du pommier, tordeuses, tordeuse rouge des bourgeons.

De plus, le programme étendu à une grande zone peut prévenir l'installation de ravageurs invasifs tels que la mouche de la pomme et la punaise diabolique, espèces non établies dans la région. Le souhait est qu'au travers de ce large suivi, si (ou quand) une d'elles arrive, une réponse immédiate et des stratégies d'intervention puissent empêcher son installation.

La réduction des coûts grâce à l'usage de la TIS à grande échelle pour contrôler le carpocapse des pommes permet de redistribuer les ressources pour faire face aux menaces de nouveaux ravageurs invasifs.

Le programme travaille pour une sensibilisation internationale, partageant le succès et encourageant les autres régions à avoir une approche à grande échelle et à utiliser la TIS. Nous avons entrepris l'exportation de papillons stériles aux États-Unis, en Afrique et en Nouvelle-Zélande pour des projets pilotes de protection intégrée et de recherche.

Objectifs atteints

Côté carpocapse et pesticides

Le plus grand succès de ce programme est la réduction de 94 % des carpocapses sauvages couplée aux 96 % de réduction des quantités de pesticides appliquées contre ce ravageur. La plupart des producteurs estiment qu'il n'y a plus de problème avec le carpocapse et que les objectifs de 90 % des vergers avec moins de 0,2 % de dégâts sur fruits ont été largement dépassés.

Comme déjà dit, le succès est dû également aux collaborations des parties prenantes au prix des efforts et du dévouement des équipes, et à l'approche globale qui fait que le carpocapse n'a plus de zones refuges.

L'administration centrale du programme assure la continuité entre régions et fournit des services complets en protection intégrée (IPM), comprenant le suivi technique, la formation et le suivi de la législation.

Bilan économique et environnemental

Le tout représente des coûts inférieurs à ceux qu'ils auraient été dans des programmes individuels. Le programme Oksir est un succès partagé par la région et les producteurs. Ceux-ci n'ont plus de problème avec le carpocapse, font des économies de produits chimiques et peuvent potentiellement trouver de nouveaux marchés.

C'est également bon pour les habitants proches de ces vergers, qui profitent d'une agriculture locale avec une moindre exposition aux pesticides chimiques.

Le programme apporte un soutien à l'économie locale en favorisant aussi bien l'agrotourisme que l'agriculture. Enfin, c'est un succès au niveau environnemental (biodiversité et connexions entre les cours d'eau qui alimentent les personnes et les cultures).

Conditions du succès

Changements des mentalités

Le changement de comportement le plus significatif est la réduction de 96 % de la quantité de pesticides utilisée par acre pour lutter contre le carpocapse dans la région depuis le début du programme.

Au début, il a été difficile de convaincre les producteurs, parce que leurs moyens de subsistance dépendent de leurs cultures et qu'ils ne croyaient pas en la TIS avec pesticides chimiques réservés « au cas où ».

La communication permanente des données en temps réel du piégeage, du suivi, avec la baisse des dégâts et des populations du ravageur, a commencé à convaincre les producteurs.

Certains annoncent fièrement qu'ils n'ont plus traité contre le carpocapse depuis plus de quinze ans. D'autres relatent qu'ils appliquaient habituellement plus de quatre traitements par an et que désormais c'est une fois tous les deux ans. Le nombre élevé de visiteurs de la page « données en temps réel » du site internet montre que les agriculteurs contrôlent les données de leur suivi et regardent les seuils avant de traiter, au lieu de traiter par sécurité. Les registres d'applications révèlent que les producteurs ayant encore recours à des pulvérisations les réalisent au moment opportun conseillé par Oksir, plutôt que toujours à la même période chaque année. Cela montre la meilleure compréhension du cycle de vie du ravageur et de l'influence des conditions climatiques sur les périodes d'application.

Les producteurs qui étaient initialement contre ce programme « imposé » il y a vingt ans sont maintenant très favorables à l'approche au niveau régional car elle les protège des infestations potentielles dues aux mauvaises pratiques de leurs voisins. Ces mêmes producteurs sont maintenant demandeurs pour que le programme soit appliqué à d'autres ravageurs.

Autres conditions

Le succès du programme Oksir est également dû en partie :

- au fonds unique et au modèle de gouvernance avec vision large, collaboration étroite des parties prenantes et application de la législation au coeur du dispositif ;

- au modèle gagnant/gagnant, les producteurs et l'environnement en tirent profit ;

- à la longévité du programme qui a permis d'atteindre les objectifs et de les maintenir, et prouve que la protection intégrée (IPM) est réalisable et viable commercialement ;

- à la solide base scientifique qui stimule et soutient constamment le programme ;

- à l'investissement initial pour réaliser l'élevage de masse et l'usine de stérilisation qui assurent l'approvisionnement en papillons stériles pour les lâchers annuels dans les zones concernées ;

- à une direction solide et aux efforts engagés par le noyau d'une équipe dévouée et engagée de longue date.

Le programme Oksir illustre bien l'efficacité de la TIS dans un programme moderne de protection intégrée à grande échelle.

Un modèle reproductible

Protection intégrée à large échelle

Comme la mondialisation « rend les distances plus petites », la possibilité de valoriser l'infrastructure de la TIS augmente.

L'élevage du carpocapse à Osoyoos (Colombie-Britannique) a la capacité de produire 780 millions d'insectes stériles par an, dont seulement une part est utilisée en saison pour traiter 3 400 hectares de pommiers dans la vallée de l'Okanagan. Le programme Oksir étudie la possibilité de diversifier son modèle économique pour fournir de la valeur ajoutée aux parties prenantes locales, en tirant profit de cette structure à gouvernance unique et de cette approche de protection intégrée (IPM) à large échelle.

Contre les nouvelles menaces

Aujourd'hui, les ravageurs migrent partout à travers le monde, résultat du changement climatique et du commerce international. La résistance des ravageurs aux produits chimiques augmente et les projets de futurs produits diminuent. Ces nouvelles menaces doivent être gérées afin de protéger à la fois les industries agroalimentaires et les milieux naturels dans lesquels elles fonctionnent. Le programme Oksir se montre un modèle efficace et facilement transférable pour relever ces défis. En effet, il fait partie du peu de programmes de protection intégrée (IPM) dans le monde capables de lutter contre les infestations à travers de multiples territoires, en utilisant des méthodes respectueuses de l'environnement et rentables basées sur une technologie qui a fait ses preuves.

(1) www.oksir.org (2) http://library1.okanagan.bc.ca/vwebv/ocir/SIR_B_C_Analysis_Report.pdf

Fig. 1 : Secteur géographique de Colombie-Britannique concerné par le programme Oksir

 Photo : Oksir

Photo : Oksir

Les vergers de pommier couvrent 3 400 hectares dans ce secteur.

Fig. 2 : Effets du programme sur la situation sanitaire des vergers vis-à-vis du carpocapse

L'objectif était de ne pas dépasser 0,2 % de fruits endommagés (donc non commercialisables) à la récolte sur 90 % de la surface.

1 - Technique de l'insecte stérile (TIS) : de quoi s'agit-il ?

Les travaux sur les méthodes alternatives, chères aux plans Écophyto, ne datent pas d'hier. Parmi les méthodes explorées de longue date figure la lutte autocide, ou TIS (technique de l'insecte stérile), envisagée dès les années 1930 et conceptualisée dans les années 1950.

L'idée est de stériliser les mâles des insectes nuisibles et d'en saturer le milieu afin de réduire la capacité de multiplication de la population.

La stérilisation est effectuée par rayons gamma(1), qui affectent les cellules préméiotiques, plus sensibles, des mâles. Ceci conduit à une aspermie ou induit une mutation dominante létale sur les cellules post-méiotiques se traduisant par une infertilité du sperme.

Divers programmes ont été lancés sous l'égide d'organismes officiels : FAO, PNUD(2), Fida(3), AIEA(4). Le premier portait sur une mouche, la lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax), en 1953, aux États-Unis.

Ces programmes lourds exigent une recherche préalable, des fonds publics notables, un cadre réglementaire et une coordination. Si ces conditions sont remplies, ils peuvent conduire à l'éradication d'espèces introduites (ex. : lucilie bouchère en Lybie) ou une maîtrise du ravageur (ex. : Oksir).

La lutte autocide est une méthode de biocontrôle(5). Elle est porteuse d'espoirs mais exige des moyens importants. Elle peut être couplée à d'autres techniques de biocontrôle type lutte biologique. Le programme Moscamed contre la cératite (Ceratitis capitata, mouche méditerranéenne des fruits et légumes) est conduit avec succès au Guatemala et au Mexique.

André Fougeroux, AFPP, et Catherine Regnault-Roger, Académie d'Agriculture de France

(1) Il existe d'autres moyens de stériliser des insectes :

- l'incompatibilité cytoplasmique, méthode mal maîtrisée à ce jour ;

- la transgenèse conduisant à l'introduction d'un gène de stérilité ou à la mortalité de la descendance ; l'expression du gène peut être régulée par un additif externe (par exemple, la tétracycline) ; technique mise en oeuvre contre des moustiques vecteurs de maladies humaines graves (aux îles Caïmans, au Mexique et au Brésil).

Le Haut Comité des biotechnologiques (HCB) a publié en juin 2017 une étude complète des techniques disponibles pour lutter contre ces moustiques, concernant y compris les aspects réglementaires et socio-économiques (voir « Liens utiles »).

(2) Programme des Nations unies pour le développement.

(3) Fonds international de développement agricole.

(4) Agence internationale d'énergie atomique.

(5) voir Biocontrôle en protection des cultures, 2017, éditions L'Harmattan.

2 - Quelques chiffres

Le programme Oksir, débuté en 1992 en Colombie-Britannique après trente années de recherche, est doté d'un budget annuel de 2 à 3,3 millions d'euros par an (environ 250 euros/ha/an protégé).

Il a recours à seize employés à temps plein et 67 saisonniers. L'objectif fixé - moins de 0,2 % de dégâts sur plus de 90 % des surfaces cultivées, avec une réduction d'usage des insecticides organophosphorés - est atteint à ce jour.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - Le programme Oksir de protection intégrée des vergers de pommiers contre le carpocapse des pommes en Colombie-Britannique (Canada) a été lancé il y a plus de vingt ans, face aux fortes pressions du ravageur, à ses résistances aux insecticides et à la difficulté à traiter les petits vergers urbains réservoirs de carpocapse. Quel bilan peut-on en tirer ?

HISTOIRE - Ce programme à l'échelle régionale englobe tous les vergers. Il utilise la TIS avec des lâchers de mâles stériles issus d'un élevage local. Il a permis de baisser drastiquement les dégâts du ravageur et l'utilisation d'insecticides. Son succès vient de l'efficacité intrinsèque de la technique mais aussi de l'organisation humaine : accord entre scientifiques, gouvernants et organisations agricoles, surveillance sans faille des populations de carpocapse, formation et sensibilisation de tous.

MOTS-CLÉS - Ravageurs, carpocapse des pommes, Cydia pomonella, protection intégrée IPM (integrated pest management), technique de l'insecte stérile (TIS), mâles stériles, lâchers, surveillance.

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACT : lacordaire.formation@outlook.fr

LIENS UTILES : voir notes (1) et (2).

www.oksir.org/wp-content/uploads/2016/07/SIRGuide042011FINAL.pdf

www.oksir.org/orchard-information/publications-links-and-videos/

www.hautconseildesbiotechnologies.fr/fr/actualite/publication-lavis-sur-moustiques-gm

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