Récemment, une amie de 23 ans s'étonnait de découvrir que la réglementation n'est pas définitivement fixée. Pour lui expliquer pourquoi, son interlocuteur évoquait les traitements phytosanitaires aériens, c'est-à-dire depuis un aéronef. Ils ont été interdits du temps où les aéronefs en question étaient des avions, hélicoptères et ULM dont la précision d'application pouvait laisser à désirer. Aujourd'hui que les drones permettent une application aérienne au ras des végétaux, encore plus précise que celle d'un pulvérisateur terrestre, la règle mérite d'être changée. De fait, la loi EGalim, adoptée en octobre (voir p. 7 et p. 16 à 20), autorise l'expérimentation de ces drones sur des surfaces de pente supérieure ou égale à 30 %. Dans ces parcelles, l'interdiction des traitements aériens oblige les applicateurs à risquer le parfois mortel retournement de leur appareil, à utiliser le pulvérisateur à dos avec les TMS(1) qui vont avec... ou à ne plus traiter du tout, même pas avec des produits de biocontrôle(2). Ce n'est qu'une expérimentation - on devine la méfiance du législateur. Mais on peut espérer qu'elle débouche. Voilà une évolution réglementaire souhaitable et qui va mettre du temps à se concrétiser... pendant que dans d'autres secteurs, on aurait besoin de stabilité. Mais ceci est une autre histoire.
(1) Troubles musculo-squelettiques. (2) Seuls les produits UAB (utilisables en agriculture biologique) pourront être appliqués dans le cadre de cette expérimentation, à moins que l'exploitation soit reconnue au niveau 3 de la certification HVE - garantie d'un usage plus que modéré des produits phyto conventionnels.