Couverts végétaux et glyphosate : deux thématiques diamétralement opposées ? Pas si sûr. Si les premiers (notre dossier p. 15-38) offrent énormément d'atouts agroécologiques, y compris pour la gestion des adventices, leur mise en oeuvre n'est pas si simple : elle débute par le choix d'espèces adaptées au contexte pédoclimatique et à l'assolement, passe par un entretien pour limiter la concurrence vis-à-vis de la culture, et se termine par la destruction dans le cas d'un couvert d'interculture... à l'aide de glyphosate (p. 4), lorsque les conditions ne permettent pas une intervention mécanique ou celle du gel. En s'intéressant aux biostimulants (p. 40 et p. 43), ce numéro aborde une autre confrontation, née cette fois-ci du contexte réglementaire : les biostimulants et les stimulateurs de défense des plantes. Les premiers permettent, entre autres, au végétal de mieux supporter les stress abiotiques ou de mieux se développer ; les seconds l'aident à se défendre contre les bioagresseurs. Si les textes distinguent clairement les effets des uns et des autres, les mécanismes biologiques mis en oeuvre sont souvent communs.

À vouloir tout opposer, nous oublions parfois qu'il existe des espaces de cohabitation. La France confinée en a tiré des leçons, passagères ou non. La mondialisation oui, mais en conservant une certaine autonomie, dans l'alimentation comme dans la santé. Des grandes surfaces, mais aussi des commerces de proximité, des drives fermiers... La transition agroécologique, d'accord, sans chute des rendements faute de solution de protection.