ÉDITORIAL

LA SANTÉ DES CULTURES, MAIS PAS QUE...

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°735 - juin 2020 - page 3

Parler de protection des cultures nous fait parfois oublier que le rendement n'est pas l'unique objectif des soins accordés aux productions. Il fut un temps en Europe - ce temps existe encore dans certaines parties du monde - où des épidémies étaient causées par la consommation d'aliments « empoisonnés ». Le « mal des ardents » provoqué par la consommation de seigle contaminé par l'ergot Claviceps purpurea, un champignon des graminées, sévissait encore au XVIIIe siècle (« gangrène des Solognots ») en France, mais a aussi causé des ravages en Russie au XXe siècle. Nous craignons les résidus de pesticides et leurs effets chroniques, sans avoir réellement conscience de bénéficier d'une alimentation en quantité suffisante, mais aussi, quoi qu'on en dise, de qualité. « Des effets cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction, immunomodulateurs, oestrogéniques, nécrosants, neurotoxiques, néphrotoxiques, hépatotoxiques, hématotoxiques ont été rapportés » (source : INRS, 2009). Ce sont les effets néfastes des mycotoxines sécrétées par diverses moisissures des denrées. Et s'il ne fallait se soucier que de ces mycotoxines ! Producteurs et gestionnaires d'espaces verts doivent aussi composer avec les adventices allergènes ou toxiques, comme l'ambroisie, le datura, la berce du Caucase, voire des chenilles phytophages et urticantes. « Composer » car « éradiquer » n'est ni une option ni une solution. Savoir qu'il faut apprendre à « vivre avec » ne rend toutefois pas la gestion de ces nuisances plus simple.

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