ÉDITORIAL

DÉPASSER LE PIRE, IMAGINER LE MEILLEUR

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°740 - janvier 2021 - page 3

2020 aura été l'année de la santé des hommes plus que l'Année internationale de la santé des plantes. Et quoique les deux soient liées (« One Health »), la Covid aura largement focalisé l'attention au détriment de toute autre actualité. Les quelques mois additionnels dus au report de la cérémonie de clôture de cette International Year of Plant Health au 1er juillet 2021 ne profiteront pas d'un changement de contexte miraculeux. Il sera plus question de vaccin humain que de vaccin pour les végétaux.

Pourtant, quel soulagement serait-ce pour les producteurs de bénéficier d'une telle solution : eux qui doivent arracher leurs plantations lorsqu'ils sont confrontés à un virus comme le ToBRFV ou une bactérie comme Xylella. Ou pour les éleveurs qui doivent abattre leurs animaux contaminés par l'influenza aviaire ou autre grave pathologie. « Dépeuplement » (l'euphémisme pour abattage), isolement... : cela pourrait presque faire penser à un poème de Lamartine. Mais si, chez de nombreux concitoyens, la mélancolie s'installe effectivement, les agriculteurs supportent une double anxiété : à la fois pour leur santé, et pour leurs cultures ou leurs élevages. Doit-on se réjouir qu'ils n'aient guère le loisir de s'affliger à temps partiel ?

Et peut-on espérer moins de pressions « par ailleurs » en 2021 ? À en juger par le lien potentiel entre l'augmentation des pandémies et la dégradation de la nature (IPBES, octobre 2020), rien n'est moins certain. À moins d'imaginer l'agriculture comme faisant partie des solutions plutôt que la cause de tous les problèmes ?

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