ÉDITORIAL

AUTRE PARADIGME : DU « VIVRE SANS » AU « VIVRE AVEC » ?

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°744 - mai 2021 - page 3

Même si les médiateurs chimiques (notre dossier) restent encore limités à une petite portion de bioagresseurs, ils mettent en lumière une forme de protection des cultures, où il serait plus question de régulation que d'éradication, de « fuges » que de « cides ». Avec la confusion sexuelle par exemple, l'idée est d'agir sur les comportements, plutôt que d'éliminer complètement les ravageurs (au risque de créer un nouveau problème comme une réémergence ou une résistance). L'identification du récepteur phéromonal du charançon rouge Rhynchophorus ferrugineus, principal ennemi des palmiers avec le papillon Paysandisia archon (p. 28) (Molecular Ecology, 9 mars 2021), permet ainsi d'imaginer des voies de lutte visant à perturber l'agrégation ou la reproduction du coléoptère, ainsi que des moyens de détection précoce.

Peut-on se contenter de limiter les « espèces susceptibles d'occasionner des dégâts » (loi biodiversité, 2016) et favoriser celles susceptibles d'aider ? Si la réponse n'était que d'ordre technique, elle serait posititive. La surveillance soutenue par les OAD, la confusion sexuelle, les protections physiques, les mesures agroécologiques (bandes fleuries, haies...), les biostimulants... sont autant d'outils pour y parvenir, et parmi eux la place de la résistance variétale n'est plus à discuter. La recherche publique et privée se mobilise d'ailleurs pour accélérer les innovations génétiques (création de PlantAlliance), en attendant la probable adaptation d'une réglementation européenne vieillissante (p. 4).

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