À gauche : un Phytoseiulus persimilis blanc avant prédation d'acariens tétranyques. À droite : un Phytoseiulus persimilis rouge-orangé après prédation d'acariens tétranyques. Photo : Koppert Biological Systems
Fig. 1 : Cycle biologique de Phytoseiulus persimilis Par exemple sur haricot avec présence de Tetranychus urticae à 25 °C la durée des stades est d'environ 2,3 jours pour les oeufs, 0,7 jour pour les larves, 1,1 jour pour les protonymphes et 1,3 jour pour les deutonymphes soit un total d'environ 5,4 jours pour passer d'oeuf à adulte.
Fig. 2 : Présence de Phytoseiulus persimilis sur feuilles de concombre infestées par Tetranychus urticae cinq jours après le lâcher des auxiliaires
L'histoire de Spidex a commencé il y a plus de 50 ans quand Jan Koppert, fondateur de la société, a découvert qu'un acarien prédateur pouvait protéger de manière durable sa culture de concombre. Depuis sa découverte, ce phytoséiide prédateur, Phytoseiulus persimilis, est un pilier de la lutte contre les acariens tétranyques (Tetranychus urticae). Koppert Biological Systems a développé une nouvelle formulation pour améliorer la performance de l'agent de lutte biologique. Il s'agit de Spidex Vital.
De quoi est-il fait ?
Un acarien prédateur
Le produit Spidex Vital est composé d'acariens prédateurs de l'espèce Phytoseiulus persimilis. Il s'agit de la même espèce que dans le produit Spidex mais l'innovation réside dans les stades présents dans la formulation (Figure 1).
Formulation : un mélange optimisé de différents stades
La formulation de Spidex ne contenait que des adultes de P. persimilis en mélange avec de la sciure de bois. Spidex Vital est composé de sciure de bois mélangée à des adultes et différentes formes mobiles (protonymphes, deutonymphes et larves) dans un ratio déterminé afin d'augmenter le niveau d'activité biologique dans la culture. Cette formulation permet la complémentarité d'action des adultes et des formes mobiles.
Comment agit-il ?
Bien que les P. persimilis ne voient pas, ils détectent les toiles de T. urticae au toucher et les dégâts sur feuilles à l'odorat. En effet, la plante attaquée réagit aux attaques des tétranyques en émettant des composés volatiles qui attirent l'auxiliaire. Ces substances sont plus concentrées sur les zones de la plante où les tétranyques sont présents. Cette interaction entre l'acarien phytophage, la plante infestée et l'acarien prédateur est nommée « interaction tritrophique ».
Les femelles P. persimilis pondent leurs oeufs à proximité des foyers de tétranyques. La larve de P. persimilis ne s'alimente pas et reste inactive à moins d'être dérangée. Une fois au premier stade nymphal, appelé protonymphe, l'individus commence immédiatement à s'alimenter. Durant les deux stades nymphaux (protonymphe, deutonymphe), les individus ne cessent de se nourrir d'acariens tétranyques et deviennent à leur tour adultes en environ trois jours à 25 °C.
Les adultes et nymphes de P. persimilis recherchent activement leurs proies en culture et les vident de leur contenu. Les adultes P. persimilis consomment tous les stades des tétranyques tandis que les stades nymphaux se nourrissent d'oeufs, de larves et de protonymphes des tétranyques.
Les nymphes ont tendance à rester sur la plante et consomment tous les ravageurs qu'elles trouvent. En revanche, si la densité de proies est relativement faible comparée à celle des prédateurs, les adultes de P. persimilis se déplacent à la recherche de nouveaux foyers. Ce comportement de prédation et de dispersion de P. persimilis est en partie la raison de l'éradication des acariens tétranyques.
Quelles sont ses performances ?
Une capacité de prospection multipliée par trois
Une série d'essais menés en conditions contrôlées a permis d'évaluer et de comparer, entre l'ancienne et la nouvelle formulation, la mobilité et la capacité de prospection des P. persimilis sur plants de concombre et de tomate.
Ainsi l'essai sur concombre a été conduit en cages de grande taille sur des plants de 1 mètre de haut (deux modalités et quatre répétitions). Chaque cage comportait deux rangs de six plants chacun. Sur chaque rang, les plants n° 5 ont été infestés au niveau des feuilles avec 50 formes mobiles d'acariens tétranyques. Une semaine après, 50 P. persimilis des deux formulations ont été introduits sur les plants n° 1.
Un comptage du nombre de P. persimilis a été réalisé sur les plants n° 5, cinq jours après le lâcher. Le nombre cumulé de P. persimilis comptés sur les feuilles infestées était de 0,75 individu pour Spidex contre 2,38 individus pour Spidex Vital (Figure 2). La nouvelle formulation permet une dispersion trois fois plus rapide cinq jours après le lâcher, comparée à l'ancienne formulation.
Une dynamique de population de Phytoseiulus renforcée
Des plants de concombre ont été cultivés jusqu'au stade 7-8 feuilles. Puis 50 T. urticae ont été lâchés par plant. Une semaine après, la population de T. urticae a été évaluée et des P. persimilis ont été lâchés à raison de un P. persimilis pour dix T. urticae. Dans les cages témoins, aucun P. persimilis n'a été lâché (T. urticae seuls). Par la suite, acariens prédateurs et phytophages ont été comptés chaque semaine pendant cinq semaines.
La nouvelle formulation permet d'augmenter la population de P. persimilis, avec respectivement 0,48 individu par feuille et 0,2 individu par feuille la troisième semaine de suivi pour la nouvelle formulation et l'ancienne (Figure 3). En parallèle, la population de T. urticae augmente fortement dans le témoin (jusqu'à 40/feuille après cinq semaines) alors qu'elle reste faible pendant les cinq semaines de suivi avec Spidex (maximum huit T. urticae par feuille) et Spidex Vital (maximum six T. urticae par feuille). La nouvelle formulation offre une dynamique de population de P. persimilis renforcée.
Une capacité de ponte doublée en 72 heures
Dans les élevages de Spidex Vital, les P. persimilis ont accès à de la nourriture en permanence. Ainsi, les femelles arrivent avec des oeufs matures dès leur introduction en culture et peuvent immédiatement commencer à pondre. Avec l'ancienne formulation, les femelles doivent d'abord trouver les ressources nécessaires dans la culture pour développer leurs oeufs. Dans un même laps de temps, la quantité d'oeufs est donc moins importante.
Dans des essais conduits en conditions contrôlées, les oeufs pondus par des femelles des deux formulations ont été comptés pendant cinq jours consécutifs. La durée de cinq jours a été choisie en conformité avec les standards de l'OILB (Organisation internationale de lutte biologique). Avec la nouvelle formulation, les femelles pondent dès le lâcher ; ainsi le nombre cumulé d'oeufs pondus en 72 h est deux fois supérieur à celui des femelles de Spidex (Figure 4).
Une preuve de prédation visible en deux jours
La couleur rouge-orangé caractéristique de P. persimilis est due aux pigments présents dans les acariens tétranyques qu'ils consomment. Les P. persimilis contenus dans la nouvelle formulation sont blancs à réception. Après le lâcher en culture et la consommation d'acariens tétranyques (nymphes et/ou adultes), les pigments contenus dans les acariens tétranyques sont absorbés et les Phytoseiulus persimilis changent de couleur. La vitesse du changement de couleur dépend de la quantité et des stades d'acariens tétranyques consommés ; cela prend généralement un à deux jours. Ce changement de couleur est de ce fait un bon indice d'activité des P. persimilis dans la culture (photo p. 44).
Comment les utiliser ?
L'application est la même quelle que soit la formulation : saupoudrer directement sur les feuilles de la culture ou à l'aide d'un dispositif compatible pour l'application d'acariens prédateurs (exemple : souffleur Mini Airbug ou Airbug).
L'acarien prédateur ne survit qu'en présence de proies (Tetranychus spp.), il n'est donc pas utilisable en lâcher préventif (avant la présence du ravageur) et les lâchers doivent être répétés au cours de la culture. En effet la population de P. persimilis ne peut être maintenue si la population en T. urticae devient trop faible.
Les apports recommandés dépendent de la situation. Dès les premières détections, appliquer à la dose de 2 individus/m² avec des apports généralisés toutes les deux semaines avec un renfort possible sur foyers à raison de 10 ind./m². Pour renforcer le programme apporter en complément toutes les semaines sur foyers uniquement à raison de 20 ind./m².
Comme tout auxiliaire, les P. persimilis doivent être introduits dans la culture dès leur réception, afin de garantir la meilleure efficacité.
Cet auxiliaire est adapté aux conditions de cultures sous serre, le développement de P. persimilis est optimal à des températures comprises entre 15 et 25 °C et une humidité relative supérieure à 75 %. Par exemple, à 27 °C le pourcentage d'oeufs se développant jusqu'au stade adulte est de 73,1 % et 78,7 % avec une humidité relative respective de 40 % et 80 %.
Fiche d'identité
Nom de marque : Spidex Vital
Composition : acariens prédateurs de l'espèce Phytoseiulus persimilis
Formulation : adultes et formes mobiles mélangés à de la sciure de bois
Conditionnements : en flacon de 100 ml contenant 2 000 individus ou flacon de 500 ml contenant 10 000 individus
Conditions de stockage : Conserver entre 8 et 10 °C et introduire dans la culture dès réception à défaut de quoi leur qualité pourrait être affectée
Comptabilité avec traitements chimiques : les pesticides peuvent avoir des effets (in)directs sur Phytoseiulus persimilis. L'application 'effets secondaires' de Koppert informe sur la nuisibilité des différents pesticides https://sideeffects.koppert.com/
Principales cultures utilisatrices actuelles : cultures sous abris telles que concombres, aubergines, fraises, tomates, cultures ornementales
Utilisation : contrôle des acariens tétranyques (Tetranychus spp.) de tous stades avec une préférence pour les plus jeunes stades
Application : saupoudrer directement sur les feuilles de la culture ou bien en utilisant un dispositif compatible avec l'application d'acariens prédateurs tels que des souffleurs portatifs (exemple : Mini Airbug ou Airbug)
Délai de réentrée et délai avant récolte : autorisé en tant que macro-organismes indigènes, non soumis à homologation. De ce fait, le délai de réentrée (DRE), le délai avant récolte (DAR) et la zone non traitée aquatique (ZNT) sont non applicables
POUR EN SAVOIR PLUS
CONTACTS : schaillout@koppert.fr
jgerbore@koppert.fr