ÉDITORIAL

DES SERVICES À CULTIVER PAS À PAS

PAR VALÉRIE VIDRIL, RÉDACTRICE EN CHEF - Phytoma - n°746 - août 2021 - page 3

Avec la nécessité de diminuer l'emploi d'intrants chimiques de synthèse, qu'ils soient phytosanitaires ou fertilisants, la filière agricole doit recourir à des leviers complémentaires pour prendre soin des cultures : agroécologie, génétique, OAD, produits de biocontrôle... Les leviers agroécologiques ne sont pas nouveaux, mais l'amélioration des connaissances, notamment en agronomie et en écologie, permet de les intégrer dans les itinéraires avec plus de recul. Les plantes de service sont de ces solutions pratiquées historiquement, partie intégrante de certains modes de production, tels que l'agriculture biologique ou l'agriculture de conservation des sols. Avec non pas une mais des agricultures, comme le rappelle la commission Terminologie de Végéphyl (p. 39), le recours aux services écosystémiques varie largement d'une exploitation à l'autre.

Si l'expérience des autres est bienvenue, l'idée de reconcevoir son système de culture a certainement de quoi inquiéter. D'autant qu'à chaque parcelle correspondent des contraintes et des besoins particuliers. Il est crucial de diagnostiquer les forces et faiblesses de l'existant, ainsi que les services écosystémiques à produire selon les objectifs recherchés. Sans oublier de déterminer les éventuels « disservices » (inconvénients) des aménagements et changements de pratiques proposés : attraction de bioagresseurs, lixiviation de l'azote, compétition vis-à-vis de la culture... Si les bénéfices environnementaux sont certains, les risques techniques et économiques doivent être évalués afin d'assurer la durabilité de l'exploitation.

L'essentiel de l'offre

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