2. Symptômes de mildiou sur grappes et feuilles en juin 2020. 3. Mildiou sur grappes à la récolte. Les feuilles atteintes sont tombées. La température et l'humidité affectent le développement de Plasmopara viticola. En prévention, il est recommandé d'aérer la zone fructifère et d'empêcher la formation des mouillères dues à un excès d'eau dans la parcelle. 2015 et 2018 furent des années avec des pluies récurrentes qui favorisèrent le développement du mildiou. Photos : IFV
Rencontre des membres du réseau Mildiou (consortium Biocontrôle, projet XP-BC), visite des essais de 2019. Photo : Végépolys Valley
Fig. 1 : Dans le cadre du réseau Mildiou, quinze produits candidats en développement ont été criblés au cours d'essais en conditions contrôlées sur le mildiou de la vigne au Centre R&D de Végépolys Valley Différentes doses et positionnements ont été comparés. Huit produits ont ensuite été testés au vignoble dans des parcelles de l'IFV. À la suite de trois années, les essais ont permis d'identifier trois nouveaux produits de biocontrôle avec des niveaux de protection de 60-70 %, dont deux avec une capacité à stimuler les défenses.
Fig. 3 : Effet de protection contre le mildiou avec le produit BC6 À gauche, les plantes traitées avec un produit de biocontrôle toute la saison, puis avec un produit conventionnel lors d'un épisode pluvieux très contaminateur. À droite, le témoin de vraisemblance n'ayant reçu que le produit conventionnel. Les contaminations de la saison ont été endiguées par le produit de biocontrôle. . Photos : IFV
Fig. 4 : Évaluation de l'effet stimulateur des défenses de cinq produits candidats appliqués au vignoble Cumul de l'expression des huit gènes de défenses ciblés. Témoin non traité : TNT. Témoin interne éliciteur : Témoin. Traitement avec un produit de synthèse encadrant la floraison : TRAIT FLO. Produits candidats de biocontrôle (BC) : 4, 6, 7, 8, 9. Les valeurs correspondent à la moyenne de trois répétitions du niveau d'expression de chaque gène par rapport au témoin non traité pour lequel le niveau basal est de 1. Gènes marqueurs : PR (pathogenesis-related protein) et GST (glutathion-S-transférase).
Écophyto, pression sociétale, santé publique, respect de la biodiversité..., pour produire sereinement les agriculteurs ont besoin de produits alternatifs pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques conventionnels. Mais pour arriver à cette réduction, quels produits alternatifs sont ou vont être mis sur le marché ? Pour accélérer le développement du biocontrôle, les acteurs français de la recherche privée et publique ont décidé depuis quelques années d'associer leurs forces dans les programmes de recherche et d'expérimentation. Le mildiou de la vigne est un des sujets travaillés.
Le mildiou, 60 % des IFT
Un enjeu au vignoble
La vigne est sensible à plusieurs maladies et ravageurs. Elle est principalement attaquée par les insectes tels que les cicadelles et le ver de la grappe, et par le mildiou, l'oïdium et la pourriture grise pour les maladies fongiques. Les traitements et notamment la fréquence des produits utilisés, quantifiés en IFT (indicateur de fréquence de traitement), divergent selon les problématiques et les conditions météorologiques qui les influencent (tableau page suivante). La lutte contre le mildiou représente à elle seule près de 60 % des IFT. La réduction des traitements est donc un enjeu important pour toute la profession. Le mildiou peut attaquer la vigne de manière variable selon les années, sa pression étant surtout liée aux aléas climatiques. La maladie affecte les feuilles qui présentent des taches jaunes devenant polygonales en arrière-saison. Sur leur face inférieure, se développe un duvet blanc composé des conidiophores de cet oomycète. Sur grappes, les attaques ont un impact significatif sur le rendement avec une perte totale en cas de forte attaque. Le mildiou influence aussi la qualité gustative des vins, car il empêche une bonne maturation des baies et peut aller jusqu'à la destruction totale des pieds de vigne.
Une vigilance de tout instant
L'agent causal du mildiou, Plasmopara viticola, est un oomycète qui croît à l'intérieur des tissus de la vigne qu'il parasite. Il se maintient sous formes d'oospores pendant l'hiver. Il apprécie les périodes pluvieuses et les températures douces, et se réactive après chaque nouvelle pluie. C'est la raison pour laquelle les bassins viticoles du Bordelais et de la vallée de Loire conviennent particulièrement au mildiou. La maladie est présente du début de la saison végétative à la véraison, avec une contamination primaire au printemps à partir des oospores (phase sexuée) conservés dans le sol, puis des contaminations secondaires successives avec les conidiophores, qui libèrent des conidies (phase axesuée), complétées de nouvelles contaminations primaires au cours de la saison (photos 1 à 3). Le mildiou peut également atteindre les grappes, qui se dessèchent, avec des conséquences organoleptiques sur le vin à partir de 5 à 10 % de grappes atteintes. Il est donc primordial d'assurer une protection du feuillage et des grappes vis-à-vis des multiples contaminations secondaires consécutives aux épisodes pluvieux. En comparaison avec l'oïdium, la progression des dégâts est plus lente à l'exception de la période de la formation des grappes.
Le biocontrôle sur mildiou, oui mais en combinaison
Une mise en perspective dans un nouveau contexte
Les stratégies de lutte existantes consistent à :
- traiter la surface des feuilles avec des produits de contact qui vont empêcher les nouvelles contaminations et protéger les nouvelles feuilles, et renouveler après chaque lessivage par une pluie ; c'est le cas du cuivre ;
- traiter avec des produits systémiques qui vont circuler dans la feuille et qui auront une action de plus longue durée.
Quelle que soit la stratégie employée, il est nécessaire de prévoir cinq à dix passages par an pour bien protéger la vigne.
Sur mildiou, la solution de biocontrôle la plus utilisée reste les produits à base de phosphonates (tableau), à condition de les combiner avec un produit de contact (intérêt sur feuillage notamment). Les solutions à base d'huile essentielle d'orange douce sont un plus pour apporter un effet curatif. Toutefois, leur persistance d'action, 6 à 7 jours, est plus courte que celles des produits conventionnels (10-12 jours). Ces solutions ne peuvent donc s'envisager qu'en combinaison.
Parmi les produits de biocontrôle proposés aux viticulteurs au cours des années 2000 à 2010, peu ont été adoptés et utilisés de manière significative car leur efficacité n'atteignait pas les 100 %. Aujourd'hui, les connaissances sur le biocontrôle et les besoins d'obtenir des alternatives font changer cette position. Si les produits de synthèse permettaient une efficacité forte et unique, les solutions de biocontrôle ont souvent besoin d'être combinées, leurs actions peuvent être différentes dans le temps, selon le cycle de la plante, du parasite ou les conditions pédoclimatiques. Cette approche permet de reconsidérer un certain nombre de produits et de les réévaluer dans ce nouveau cadre.
Répondre au contexte réglementaire et sociétal
La diminution de l'impact environnemental de la protection des plantes est une attente citoyenne forte et une nécessité pour préserver la santé et la biodiversité. Les profils toxicologiques et écotoxicologiques de ces produits étant plus favorables, le biocontrôle est une piste prometteuse afin d'atteindre ces objectifs.
Le cuivre, qui s'accumule dans certains sols, est une substance active candidate à la substitution dans le cadre réglementaire de l'UE. Il pourrait ne plus être homologué si une solution de remplacement était trouvée. Son usage est désormais limité à 28 kg/ha/an sur 7 ans.
Classiquement, trois types de recherche sont menés sur le biocontrôle :
- la recherche privée menée au sein des entreprises, de la startup au grand groupe, s'appuyant sur leurs équipes internes et des prestataires ;
- la recherche publique menée au sein de l'Institut technique de la vigne (IFV) en partenariat avec Inrae et certaines universités testant des produits proposés par les firmes ou des programmes sur des démarches globales ;
- les projets collaboratifs ponctuels initiés dans le cadre de pôles de compétitivité alliant des entreprises et des centres R&D.
Naissance d'un consortium dédié au biocontrôle
Pour répondre plus rapidement aux enjeux d'Écophyto, les acteurs français de la recherche privée et publique ont décidé depuis quelques années de mettre en commun leurs expertises au sein d'un consortium biocontrôle, crée en 2016 à l'initiative de Inrae, pour accélérer les programmes de recherche et d'expérimentation et créer une filière biocontrôle nationale (Encadré 1). Ce consortium se compose de firmes, d'ITA (instituts techniques agricoles), de la recherche publique et d'autres associations (pôles de compétitivité, associations professionnelles). Il compte près d'une cinquantaine de membres et finance plusieurs projets dont le projet XP-BC, un réseau d'eXPérimentation du BioContrôle.
De nouveaux produits fongicides et stimulateurs de défense
Partager les expertises au sein d'un réseau Mildiou
Au sein du consortium Biocontrôle, le projet XP-BC (Expérimentation Biocontrôle, 2017-2020) rassemble trois réseaux d'expérimentation, dont le réseau Mildiou orienté sur les mildious toutes cultures, coordonné par Guillaume Delanoue de l'IFV. L'objectif est triple :
- mutualiser et réaliser des tests d'évaluation de nouveaux produits candidats apportés par les firmes adhérentes du consortium Biocontrôle, pour diminuer le coût des essais (photo 4) ;
- mieux comprendre le décalage qui peut exister entre les niveaux de protection obtenus au laboratoire versus le terrain avec les produits de biocontrôle : le réseau Mildiou rassemble les expertises à la fois terrain et du laboratoire, d'Arvalis, de la Fnams, de l'IFV, de l'Iteipmai, de Végénov et du Centre R&D de Végépolys Valley ;
- développer de nouvelles méthodologies pour évaluer au mieux les produits candidats (Encadré 2).
Pour le mildiou de la vigne proprement dit, l'IFV a coordonné des essais sur trois sites pendant trois ans et a fait appel aux firmes du consortium. Celles-ci ont proposé quinze produits candidats de biocontrôle dont l'efficacité sur la réduction de l'intensité et la fréquence de la maladie étaient à reconsidérer selon les nouvelles méthodes d'évaluation. L'objectif est d'obtenir des résultats répétables. Les résultats restent individuels et confidentiels pour chaque firme, mais les facteurs de réussite, les conséquences, les nouvelles méthodologies expérimentales sont partagées et permettent ensuite à chacun d'avancer plus vite.
Des essais au labo et au vignoble
Pendant les trois années de travaux, les quinze produits ont été criblés au laboratoire, en testant à la fois l'effet préventif versus curatif, l'effet dose, etc. Huit ont été retenus et testés au vignoble à l'IFV, et parmi eux, trois nouveaux produits à base d'extraits de plantes montrent des niveaux de protection au mildiou intéressants approchant les 60-70 %, permettant d'inhiber des contaminations moyennes à fortes, soit sept contaminations sur dix (Figure 1). À noter que certains produits ont montré une protection également contre le mildiou de la pomme de terre au laboratoire Végénov. Sur le mildiou de la vigne, ils ont démontré une réduction du pourcentage du nombre de feuilles et de grappes atteintes par la maladie au champ (Figure 3). De plus, deux d'entre eux ont montré un effet éliciteur des défenses au vignoble, à partir de prélèvements réalisés sur feuilles (Figure 4). En effet, de nouvelles approches méthodologiques ont été développées et validées dans le cadre du consortium. Cela se traduit par l'étude au vignoble de l'effet inducteur des produits candidats sur des gènes marqueurs des défenses, avec la méthode qPFD(1), réalisée par le Centre R&D de Végépolys Valley (Encadré 3). Ces analyses sont habituellement réalisées avec des plants du laboratoire. Cette étude a pu être réalisée avec des plants du vignoble, en transportant du champ au laboratoire des échantillons foliaires sur des cartes FTA(2).
Les perspectives
Trois typologies de solutions semblent être prometteuses et vont être étudiées : les micro-algues, les micro-organismes vivants et les extraits de plante.
La résistance du mildiou à certains produits conventionnels unisites reste une préoccupation majeure. La quasi-totalité des modes d'action sont concernés. La note nationale commune permet de faire le point chaque année sur les évolutions. Il faut bien préciser que la plupart du temps les résistances sont identifiées en laboratoire. Dans le cadre d'un programme de traitement, si on respecte une alternance des modes d'action (voire si on parvient à construire un programme en n'appliquant qu'une seule fois le même mode d'action) aucun problème d'efficacité au champ n'est constaté. Sur le volet de la résistance, nous sommes toutefois face à une réelle problématique à venir. En effet, avec la perspective d'une probable ou effective non-réapprobation des solutions multisites (mancozèbe interdit à compter du 1er janvier 2021, et folpel, en raison de leur classification CMR, et métirame considéré comme un perturbateur endocrinien probable), les stratégies de gestion de résistance basées sur l'association d'un unisite avec un multisite vont fortement se réduire. Seules les associations à base de cuivre et de zoxamide permettront de conserver ce levier. L'enjeu de l'alternance des modes d'action va prendre de plus en plus d'importance. C'est donc peut-être une opportunité pour les produits de biocontrôle de remplacer des solutions conventionnelles en cas de faible pression...
Pour répondre aux enjeux, le principe de combinaison des produits conventionnels et de biocontrôle est et sera encore quelques années la meilleure voie dans le cas de la vigne.
Les produits de biocontrôle posent des questions générales occultées par l'efficacité et l'universalité des produits classiques : on joue sur des équilibres (stimulation, barrières physiques, systémie...) qui sont influencés par de nombreux facteurs mal maîtrisés au vignoble : plante, sol, épidémio, climat... Ces connaissances sont à investiguer pour optimiser l'usage de ces produits. Le biocontrôle doit être considéré comme un des leviers de la protection des cultures. Ce virage agroécologique remet en cause un grand nombre d'itinéraires techniques de production et, s'il n'est pas valorisé, la viabilité économique des exploitations.
Il est également nécessaire de travailler sur les leviers de l'application des produits ; par exemple, la robotisation peut apporter de la souplesse dans les conditions d'application et permet d'envisager une approche qui ne serait pas principalement basée sur des cadences adaptées à l'organisation du travail de l'exploitant.
Pour atteindre ces objectifs d'approche plus globale, un réseau mixte technologique Bestim a été créé en 2020 afin d'étudier l'association de différents leviers sur l'immunité des systèmes de culture (Encadré 4).
(1) qPFD (puce quantitative à faible densité) : outil moléculaire breveté par l'Inrae qui permet d'évaluer le niveau d'expression de vingt-huit gènes marqueurs des défenses de la plante suite à l'application d'un produit de biocontrôle, par PCR quantitative, pour identifier ou non l'effet éliciteur d'un produit en conditions contrôlées. Brevet WO2011/161388.(2) FTA (flinders technology associate) : carte à base de cellulose contenant des agents chimiques qui permettent de collecter et protéger le matériel génétique et de transporter facilement à température ambiante des échantillons, du champ au laboratoire, pour réaliser ensuite des analyses moléculaires. Brevet Whatman.
RÉSUMÉ
1 - Un consortium dédié au biocontrôle
Le consortium Biocontrôle, lancé en 2016, a pour ambition de favoriser, par la recherche et l'innovation, l'usage du biocontrôle et soutenir la création d'une activité industrielle sur le biocontrôle en France. Les 48 membres privés (entreprises, associations professionnelles) et publics (organismes de recherche, associations, instituts techniques, universités/écoles) du consortium s'associent pour déployer un programme scientifique et technique d'intérêt collectif à toutes les parties prenantes. Il focalise les efforts sur des recherches et actions précompétitives visant à augmenter l'expertise et le savoir-faire de la communauté recherche/développement/innovation. Il constitue aussi un contact de choix pour les porteurs d'enjeux, au niveau national comme international, sur les questions d'orientation des stratégies de recherche et innovation.
2 - Suivre les conditions favorables aux contaminations
Le positionnement de sondes météo fait partie des méthodologies développées dans le cadre du consortium Biocontrôle. Il est désormais réalisé de la même façon quelle que soit la culture, à savoir au coeur du feuillage afin de mieux appréhender le microclimat. Ainsi, des capteurs d'humectation et des sondes de mesures de la température et de l'humidité permettent de de suivre finement les conditions favorables aux contaminations par le mildiou. Ces sondes ont permis lors d'épisodes pluvieux de faible intensité mais de longue durée, d'anticiper un microclimat favorable à l'épidémie de mildiou et ainsi adapter les règles de décision concernant le renouvellement des traitements. En effet, de faibles précipitations peuvent entraîner des durées et pourcentages d'humectation supérieurs à des épisodes pluvieux plus intenses.
3 - Comment savoir si les produits de biocontrôle stimulent au champ les défenses ?
La méthode qPFD (brevet Inrae WO2011/161388) recommandée par Végéphyl (Méthode MG14) permet de mesurer simultanément l'expression de 28 gènes dans la panoplie des défenses des plantes, et d'identifier ou non un effet éliciteur des défenses de produits de protection sur pommier, vigne, tomate, blé et pomme de terre.
Le Centre R&D de Végépolys Valley a couplé cette technologie avec celle des cartes FTA, qui permettent de récolter au champ des extraits foliaires. Ces cartes sont utilisées couramment pour les échantillons sanguins, car elles sont un moyen facile de collecte et de transport des acides nucléiques. Appliquée au domaine végétal, cette méthode permet de transporter facilement les échantillons foliaires du champ au laboratoire, en France mais aussi depuis l'étranger (figure).
Au champ, les feuilles d'une même modalité de traitement sont placées dans un sachet transparent contenant un tampon d'extraction puis broyées à l'aide d'un stylo. Des gouttes de l'extrait sont ensuite déposées sur une carte FTA. À cette étape les acides nucléiques sont capturés et stabilisés sur la membrane. Les cartes FTA contiennent des composés chimiques qui protègent les acides nucléiques contre les nucléases. Après séchage à l'air ambiant, l'envoi peut s'effectuer dans une simple enveloppe par la poste.
Une fois les cartes reçues au laboratoire, les acides nucléiques (ARN) en sont extraits et l'expression des gènes de défense est alors évaluée par PCR (polymerase chain reaction) quantitative. La quantité d'acides nucléiques collectée sur chaque carte étant limitée, et afin de rendre le coût de l'analyse accessible, l'étude de l'expression de huit gènes de défense sur les 28 que contient l'outil qPFD est réalisée.
Les résultats obtenus au laboratoire sur plus de 200 modalités (un produit/une dose) avec les 28 gènes marqueurs de la qPFD indiquent que le profil d'induction des gènes peut varier selon les cultures, aussi, les huit gènes suivis sont ciblés selon la culture : principalement des gènes PR (Pathogenesis-related protein) dont certains codent pour des molécules antimicrobiennes.
Le produit candidat est-il capable de stimuler l'expression de gènes de défenses par rapport à un témoin non traité ?
La capacité des produits candidats à stimuler les défenses au champ a été comparée à une modalité non traitée (TNT) et à une modalité traitée avec un produit en développement (témoin interne R&D) sur trois répétitions (blocs) d'une parcelle. Les échantillons ont été prélevés au stade floraison en juin, après deux à quatre traitements selon les produits candidats.
L'analyse du cumul de l'expression des huit gènes, Figure 4, permet de visualiser la somme des expressions des gènes de défense. Sur la moyenne des trois répétitions, nous observons le plus fort cumul d'expression des gènes pour le témoin interne et pour les produits BC6 et BC8, proche du double de celui de la modalité non traitée.
Au vignoble, l'étude de l'efficacité de la protection au champ a montré que, bien pilotée (traitement conventionnel quand nécessaire ; deux demi-doses homologuées d'amectotradine + métirame encadrant les fortes contaminations), ces produits permettent de contrôler des contaminations faibles à moyennes de la maladie ; en particulier, le produit BC6 a fait preuve d'efficacité stable sur le terrain dans des contextes de pression moyenne à modérée, traduisant le contexte climatique (température et pluviométrie) selon le modèle Potentiel Système.
4 - Le RMT Bestim : stimuler la santé de la plante dans des systèmes agroécologiques
L'objectif du RMT Bestim est de promouvoir l'immunité des systèmes de cultures vis-à-vis des agents pathogènes et ravageurs dans un environnement agroécologique, tout en maintenant une productivité acceptable.
Pour cela, tous les facteurs agissant sur l'immunité et sur la croissance de la culture doivent être pris en compte : la génétique de la plante, son microbiote, la diversité des bioagresseurs, les pratiques culturales incluant l'application de stimulateurs de défenses des plantes (SDP) mais également d'autres intrants destinés à réduire la pression parasitaire de type biocontrôle ou encore à stimuler la croissance ou leur résistance aux stress abiotiques de type biostimulants. Il s'agira non seulement de comprendre l'effet individuel de tous ces facteurs mais surtout la manière dont ils interagissent, afin de repérer et hiérarchiser les leviers d'action et proposer de nouveaux systèmes de culture intégrant ces connaissances.
Ce RMT labellisé pour cinq ans (2021-2025) capitalise sur les acquis du RMT Elicitra (2010-2019), centré sur les SDP. Il travaillera sur l'ensemble de la chaîne recherche/développement/enseignement. Il regroupe en effet chercheurs, enseignants (secondaire et supérieur), ingénieurs et techniciens d'instituts ou centres techniques, de chambres d'agriculture, de pôles de compétitivité intégrant les diverses filières agronomiques, et couvre des champs thématiques variés allant de la pathologie végétale à l'agronomie en passant par la biologie, l'écophysiologie, la génétique...
Bestim interagira avec son écosystème, en particulier les industriels, les acteurs du consortium Biocontrôle, d'autres RMT (Bouclage, Champs Atelier et Territoire...), des dispositifs fédérant des acteurs et compétences pouvant générer des échanges fructueux (GIS BV ou GCHP2E, réseaux PhytoMic et PhytoBiom, réseau Dephy, modélisateurs, plateformes analytiques...).
Pour plus d'informations : Régis Berthelot (r.berthelot@arvalis.fr), Marie Turner (turner@vegenov.com).
POUR EN SAVOIR PLUS
CONTACTS :
guillaume.delanoue@vignevin.com
caroline.bonneau@vegepolys-valley.eu