Juin, plus sec que les mois précédents, a souvent permis de stabiliser la situation du mildiou. ' Le soleil a été le meilleur des traitements ', lance un conseiller du pays nantais. Cependant, l'inoculum, bien présent, n'attendait que des rosées matinales ou de nouvelles précipitations pour s'activer. Ces situations favorables se dessinaient début juillet. ' Le mildiou a toujours la forme, expliquait Danielle Legall, fin juin, à la Protection des végétaux de Cognac. Et il est impossible de lever le pied. Les vignerons sont à deux ou trois traitements de plus que d'habitude, et on n'est pas encore à la fermeture de la grappe ! Le surcoût sera important. 'Les firmes auront vendu beaucoup de produits cette année. Cependant, la campagne n'a pas forcément été facile. Après les herbicides, les antimildious furent sur la sellette. En Charentes, certains considèrent que le fosétyl a été déficient. ' Le problème, ce n'est pas le fosétyl, mais le mildiou, constate Dominique Steiger, d'Aventis. Les contaminations primaires ont été massives et précoces vers le 20 avril. Et on peut se demander si, cette année, elles n'étaient pas épidémiques. Ce qui signifierait que, début mai, lors des premiers traitements, du mycélium était déjà présent dans les jeunes feuilles. Or, le fosétyl est performant en préventif. Ceux qui ont commencé par des curatifs s'en sortent mieux. Ensuite, au mois de juin, on avait une véritable marmite à mildiou dans tout le vignoble. Cela peut expliquer des contaminations foudroyantes de vignes pourtant bien protégées. ' La Protection des végétaux ajoute qu'un produit n'est jamais efficace à 100 %, que lorsque la pression est forte, quelques pour-cent d'inefficacité se ressentent, et que les systémiques à base de fosétyl ont été les plus employés à la période de risque maximale, donc les plus exposés à des difficultés.