L’arrivée de Serenade Max et d’Armicarb

« Nous mettons avant tout l’accent sur la mise en œuvre des mesures prophylactiques », indique Nicolas Constant, ingénieur-conseil à l’Association interprofessionnelle des vins biologiques. Certains conseillers en bio évoquent aussi l’intérêt de poudrages de lithothamne, une algue qui aurait des propriétés cicatrisantes et asséchantes, rendant les baies moins vulnérables au botrytis. L’argile kaolinite aurait le même effet. Mais ces produits ne sont pas homologués et leur action n’a pas été démontrée par des expérimentations. D’autres spécialistes assurent que les traitements au cuivre renforcent l’épiderme des baies et ont donc une action secondaire contre la pourriture grise.
Les vignerons bio peuvent aussi utiliser une nouvelle spécialité à base d’une souche sélectionnée de Bacillus subtilis : Serenade Max, homologué depuis fin 2010. « Nous avons mis en place plusieurs études pour comprendre le mode d’action de la bactérie sur la plante et pour voir comment positionner au mieux le produit », indique Philippe Raucoules, responsable vigne et arboriculture chez BASF Agro. Bacillus subtilis produit des lipopeptides qui ont une action fongicide. Mais son efficacité dépend des conditions climatiques. Les plus favorables sont des températures de 20 à 25°C avec une bonne hygrométrie. Il est préférable de pulvériser le produit avec un volume d’eau élevé. « On ne peut pas attendre de Serenade une efficacité équivalente à celle d’un antibotrytis classique. Mais intégré à un programme fongicide à deux traitements, il permet de gagner en efficacité vers les stades C et D tout en ne laissant pas de résidus », précise Philippe Raucoules.
Par ailleurs, un autre produit alternatif, Armicarb (850 g/kg de bicarbonate de potassium + coformulants), vient également d’être homologué contre la pourriture grise. Mais De Sangosse ne le commercialisera qu’en 2013. La firme va en effet réaliser des essais lors de cette campagne afin d’affiner les recommandations d’emploi.