Depuis deux ans, Gérard Puvis, artiste lyonnais, s'est fait une spécialité dans la composition d'oeuvres à partir de capsules de vin en plomb-étain de châteaux prestigieux.
Depuis deux ans, Gérard Puvis, artiste lyonnais, s'est fait une spécialité dans la composition d'oeuvres à partir de capsules de vin en plomb-étain de châteaux prestigieux.
Au début, il y a toujours un hasard. Au restaurant, comme on malaxe de la mie de pain, je me suis mis à triturer la capsule en plomb-étain du vin que nous venions de boire! C'est devenu une idée de création artistique et une activité que je souhaite développer, en parallèle à la peinture, mon métier depuis vingt ans. Gérard Puvis a 42 ans. Après avoir vécu à Madrid et à Paris, il est revenu depuis quatre ans à Lyon, sa ville natale. Depuis deux ans, il travaille manuellement et minutieusement les capsules de vin. Un déchet devient ainsi une oeuvre. A notre connaissance, c'est un cas unique.' J'ai des amis dans la restauration et les propriétés viticoles qui me fournissent les capsules, souvent de vins prestigieux. Il me faut une vingtaine d'heures de travail pour composer un personnage d'une dizaine de centimètres de haut et de trois à quatre centimètres de profondeur, avec cinq à six capsules, explique-t-il. Plus il y a de plomb dans la capsule, mieux c'est. Au contraire de l'étain, sec et cassant, le plomb est très malléable, prenant toutes les formes souhaitées. Malheureusement, ce composant est maintenant interdit pour le vin mais j'ai 1 500 capsules, rangées par couleur, en réserve... et il y a encore beaucoup de vieilles bouteilles à ouvrir! Par contraste avec le plomb, un matériau lourd, je donne des formes élancées à mes personnages. J'ai aussi créé des animaux. '.' Je me sers de tout type d'outils pour donner les courbes à la capsule une fois celle-ci mise à plat, par exemple pour représenter des muscles bandés. C'est un travail de précision : je crée les pièces du corps avant de les assembler avec de la colle, comme un montage, en essayant de leur donner du mouvement et de la souplesse. Le résultat étant fragile, je remplie les parties creuses, l'envers du personnage, avec de colle à chaud. ' De grands domaines, négociants et cuisiniers ont déjà exposés sous verre ces oeuvres (environ 8 000 F pièce), souvent élaborées à partir de leurs capsules.Mais on peut aussi se procurer des affiches qui les reproduisent par un système mis au point par un imprimeur lyonnais (impression sur quadrichromie sur de l'argent à chaud). Le rendu est alors en léger relief. Une grande affiche avec plusieurs personnages vaut 300 F environ. ' L'intérêt est que l'amateur puisse reconnaître que l'oeuvre est composée de capsules de vin et, encore mieux, identifier leur provenance à l'aide des inscriptions qui s'y trouvent, ajoute l'artiste. De toutes façons, on inscrit au bas de l'affiche le nom des châteaux d'où proviennent les capsules. Comme j'ai fait une série sur la cuisine, je souhaiterais en créer sur le sport, la musique... '
Au début, il y a toujours un hasard. Au restaurant, comme on malaxe de la mie de pain, je me suis mis à triturer la capsule en plomb-étain du vin que nous venions de boire! C'est devenu une idée de création artistique et une activité que je souhaite développer, en parallèle à la peinture, mon métier depuis vingt ans. Gérard Puvis a 42 ans. Après avoir vécu à Madrid et à Paris, il est revenu depuis quatre ans à Lyon, sa ville natale. Depuis deux ans, il travaille manuellement et minutieusement les capsules de vin. Un déchet devient ainsi une oeuvre. A notre connaissance, c'est un cas unique.' J'ai des amis dans la restauration et les propriétés viticoles qui me fournissent les capsules, souvent de vins prestigieux. Il me faut une vingtaine d'heures de travail pour composer un personnage d'une dizaine de centimètres de haut et de trois à quatre centimètres de profondeur, avec cinq à six capsules, explique-t-il. Plus il y a de plomb dans la capsule, mieux c'est. Au contraire de l'étain, sec et cassant, le plomb est très malléable, prenant toutes les formes souhaitées. Malheureusement, ce composant est maintenant interdit pour le vin mais j'ai 1 500 capsules, rangées par couleur, en réserve... et il y a encore beaucoup de vieilles bouteilles à ouvrir! Par contraste avec le plomb, un matériau lourd, je donne des formes élancées à mes personnages. J'ai aussi créé des animaux. '.' Je me sers de tout type d'outils pour donner les courbes à la capsule une fois celle-ci mise à plat, par exemple pour représenter des muscles bandés. C'est un travail de précision : je crée les pièces du corps avant de les assembler avec de la colle, comme un montage, en essayant de leur donner du mouvement et de la souplesse. Le résultat étant fragile, je remplie les parties creuses, l'envers du personnage, avec de colle à chaud. ' De grands domaines, négociants et cuisiniers ont déjà exposés sous verre ces oeuvres (environ 8 000 F pièce), souvent élaborées à partir de leurs capsules.Mais on peut aussi se procurer des affiches qui les reproduisent par un système mis au point par un imprimeur lyonnais (impression sur quadrichromie sur de l'argent à chaud). Le rendu est alors en léger relief. Une grande affiche avec plusieurs personnages vaut 300 F environ. ' L'intérêt est que l'amateur puisse reconnaître que l'oeuvre est composée de capsules de vin et, encore mieux, identifier leur provenance à l'aide des inscriptions qui s'y trouvent, ajoute l'artiste. De toutes façons, on inscrit au bas de l'affiche le nom des châteaux d'où proviennent les capsules. Comme j'ai fait une série sur la cuisine, je souhaiterais en créer sur le sport, la musique... '