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L'intérêt du macaron

La vigne - n°79 - juillet 1997 - page 0

Les concours locaux de vins se développent. Chacun y trouve son intérêt : le vigneron en vendant mieux ses vins, les organisateurs en médiatisant leurs appellations.

Les concours locaux de vins se développent. Chacun y trouve son intérêt : le vigneron en vendant mieux ses vins, les organisateurs en médiatisant leurs appellations.

Concours des vins de Nantes, concours des Silènes à Montpellier, concours des côtes-du-rhône villages à Vinsobres, trophée des vins de Savoie, concours des vins d'Alsace... : la liste est encore longue et ne cesse de s'allonger! Anciens ou récents, les concours de vins locaux prennent leur essor et font en sorte qu'on parle de plus en plus d'eux. Dans certaines régions, leur développement est considérable. ' La vallée du Rhône est certainement la région où l'on en recense le plus, indique-t-on au syndicat des vignerons des côtes du Rhône. De nombreuses appellations en organisent, de même que certains villages de production. Et malgré les contraintes qu'ils intègrent, à savoir la constitution de dossiers, les frais d'inscription, le transport d'échantillons... les taux de participation restent toujours aussi élevés. ' Ainsi le syndicat des coteaux du Tricastin, qui fête la seizième édition de son concours, a-t-il relevé une augmentation de 35 % du nombre des participants en trois ans.Autre fait symptomatique de ces manifestations aux couleurs locales, l'intérêt accru de la part des vignerons pour le macaron. ' Autrefois, les caves ne demandaient pas les signes distinctifs obtenus; aujourd'hui, elles le font systématiquement; cette année, tous les gagnants les ont réclamés ce qui est assez rare ', souligne Patricia Picard, du syndicat des coteaux du Tricastin. En Savoie, le syndicat de l'appellation a dû créer l'an dernier un macaron de reconnaissance à la demande des vignerons alors qu'en Alsace, les médailles ont fait l'objet d'une création graphique particulière. Car il existe une véritable ' macaronmania ' qui explique l'engouement des vignerons pour ces concours. Dans l'étendue actuelle des signes distinctifs divers et variés, la médaille représente en effet un élément rassurant pour le consommateur. De même que les diplômes exposés sur les murs du caveau de vente. ' A prix égal, le consommateur achète toujours un vin médaillé ', commente un vigneron. De plus en plus, les acheteurs de la grande distribution réclament pour des référencements spécifiques, des vins médaillés et ce, quelle que soit l'origine de la récompense. ' La médaille constitue un repère de plus dans un rayon de vins toujours difficile à aborder pour le consommateur lambda ', note Serge Cosialls, de la cave des vignerons de Cairanne (Vaucluse).Si le macaron fait vendre, tous n'adhèrent pas à son principe. ' Je n'appose jamais les macarons sur mes bouteilles, j'indique simplement aux clients du caveau, les cuvées qui ont été primées, explique un vigneron. Il y a un effet pernicieux de la médaille dans lequel je ne veux pas entrer. L'année où l'on n'est pas récompensé, cela peut avoir des effets négatifs sur la demande. ' Pour d'autres, la présence sur le guide Hachette, par exemple, contribue davantage à l'amélioration des ventes. Reste que la récompense permet quand même de valoriser une cuvée primée et de créer une référence supplémentaire dans sa gamme de produits. Elle permet également dans certains concours qui se déroulent en début de campagne, de se faire repérer par le négoce, voire par la restauration comme dans les côtes de Provence où une bonne partie des vins sont commercialisés dans ses circuits. Pour finir, la diffusion des palmarès dans la presse régionale attire aussi de la clientèle au caveau.Au-delà de ces aspects commerciaux, la participation aux concours locaux comporte d'autres intérêts pour les vignerons. D'abord celui de pouvoir comparer la qualité de sa production à celle des autres.' Il existe une émulation entre les vignerons qui a même permis dans certains cas, de tirer la qualité d'une appellation vers le haut ', explique Jean-Philippe Granier, du syndicat des vins de Languedoc. Ensuite, une reconnaissance à l'échelle locale peut apporter une notoriété à l'échelon national. Enfin, les frais d'inscription à ces concours sont généralement très abordables : 30 F par échantillon dans les coteaux du Tricastin, 48 F en Alsace, 200 F en Savoie contre 400 F pour le concours général de Paris.Pour les instances organisatrices, les concours sont des instruments de médiatisation de l'appellation qui les concernent. Signe des temps, le Comité interprofessionnel des côtes de Provence a repris en main depuis cette saison, l'organisation du concours des vins de Saint-Tropez, jusque là géré par le syndicat de l'appellation, en espérant communiquer davantage sur l'appellation. D'autant que ce concours dispose du même attirail juridique que les grands concours nationaux en étant agréé par la l'Union européenne. Objectif : parvenir à une organisation irréprochable afin de redorer le blason de ce concours qui pourrait être le futur Mâcon du sud de la France. Pour d'autres appellations, la mise en place de ce type de manifestation correspond à d'autres attentes. A Nantes, on explique que le concours, qui se déroule fin mai, permet de juger les vins qui arriveront véritablement sur la table du consommateur.Quoi qu'il en soit, la multiplication de ces concours suscite aujourd'hui des critiques : ' Trop de concours tue les concours, commente un opérateur, sans compter que dans certains d'entre eux, les dégustateurs ne sont pas toujours triés sur le volet. ' C'est peut-être pour ces raisons que certains essaient d'aller plus loin. A Bergerac, la Fédération des vins, qui s'apprête à se doter d'un macaron pour son concours, met en avant les vins primés dans ses opérations de promotion. Elle diffuse en outre les résultats du concours aux différents circuits de distribution à hauteur de 15 000 à 20 000 exemplaires. Dans les côtes du Rhône, les concours de Tulette et de Vinsobres se sont regroupés pour remettre les prix en commun et diffuser régionalement leur palmarès dans certains lieux publics comme les offices du tourisme. En Aquitaine, la chambre d'agriculture de Bordeaux, organisatrice du concours des vins, a mis en place un plan de promotion des vins médaillés qui dure un an. L'an dernier, ils ont été dégustés par des journalistes et des acheteurs à la Maison des vins de France. Cette année, une édition spéciale du palmarès a été éditée par le journal Sud-Ouest et distribuée à l'occasion de Vinexpo. L'an prochain, les vignerons disposeront d'un stand gratuit pendant une semaine à la foire internationale de Bordeaux. Pour financer cette opération, le comité d'organisation prélève une cotisation de 2,20 F/hl sur les volumes médaillés, en plus des droits d'inscription qui s'élèvent quand même à 330 F par échantillon.

Concours des vins de Nantes, concours des Silènes à Montpellier, concours des côtes-du-rhône villages à Vinsobres, trophée des vins de Savoie, concours des vins d'Alsace... : la liste est encore longue et ne cesse de s'allonger! Anciens ou récents, les concours de vins locaux prennent leur essor et font en sorte qu'on parle de plus en plus d'eux. Dans certaines régions, leur développement est considérable. ' La vallée du Rhône est certainement la région où l'on en recense le plus, indique-t-on au syndicat des vignerons des côtes du Rhône. De nombreuses appellations en organisent, de même que certains villages de production. Et malgré les contraintes qu'ils intègrent, à savoir la constitution de dossiers, les frais d'inscription, le transport d'échantillons... les taux de participation restent toujours aussi élevés. ' Ainsi le syndicat des coteaux du Tricastin, qui fête la seizième édition de son concours, a-t-il relevé une augmentation de 35 % du nombre des participants en trois ans.Autre fait symptomatique de ces manifestations aux couleurs locales, l'intérêt accru de la part des vignerons pour le macaron. ' Autrefois, les caves ne demandaient pas les signes distinctifs obtenus; aujourd'hui, elles le font systématiquement; cette année, tous les gagnants les ont réclamés ce qui est assez rare ', souligne Patricia Picard, du syndicat des coteaux du Tricastin. En Savoie, le syndicat de l'appellation a dû créer l'an dernier un macaron de reconnaissance à la demande des vignerons alors qu'en Alsace, les médailles ont fait l'objet d'une création graphique particulière. Car il existe une véritable ' macaronmania ' qui explique l'engouement des vignerons pour ces concours. Dans l'étendue actuelle des signes distinctifs divers et variés, la médaille représente en effet un élément rassurant pour le consommateur. De même que les diplômes exposés sur les murs du caveau de vente. ' A prix égal, le consommateur achète toujours un vin médaillé ', commente un vigneron. De plus en plus, les acheteurs de la grande distribution réclament pour des référencements spécifiques, des vins médaillés et ce, quelle que soit l'origine de la récompense. ' La médaille constitue un repère de plus dans un rayon de vins toujours difficile à aborder pour le consommateur lambda ', note Serge Cosialls, de la cave des vignerons de Cairanne (Vaucluse).Si le macaron fait vendre, tous n'adhèrent pas à son principe. ' Je n'appose jamais les macarons sur mes bouteilles, j'indique simplement aux clients du caveau, les cuvées qui ont été primées, explique un vigneron. Il y a un effet pernicieux de la médaille dans lequel je ne veux pas entrer. L'année où l'on n'est pas récompensé, cela peut avoir des effets négatifs sur la demande. ' Pour d'autres, la présence sur le guide Hachette, par exemple, contribue davantage à l'amélioration des ventes. Reste que la récompense permet quand même de valoriser une cuvée primée et de créer une référence supplémentaire dans sa gamme de produits. Elle permet également dans certains concours qui se déroulent en début de campagne, de se faire repérer par le négoce, voire par la restauration comme dans les côtes de Provence où une bonne partie des vins sont commercialisés dans ses circuits. Pour finir, la diffusion des palmarès dans la presse régionale attire aussi de la clientèle au caveau.Au-delà de ces aspects commerciaux, la participation aux concours locaux comporte d'autres intérêts pour les vignerons. D'abord celui de pouvoir comparer la qualité de sa production à celle des autres.' Il existe une émulation entre les vignerons qui a même permis dans certains cas, de tirer la qualité d'une appellation vers le haut ', explique Jean-Philippe Granier, du syndicat des vins de Languedoc. Ensuite, une reconnaissance à l'échelle locale peut apporter une notoriété à l'échelon national. Enfin, les frais d'inscription à ces concours sont généralement très abordables : 30 F par échantillon dans les coteaux du Tricastin, 48 F en Alsace, 200 F en Savoie contre 400 F pour le concours général de Paris.Pour les instances organisatrices, les concours sont des instruments de médiatisation de l'appellation qui les concernent. Signe des temps, le Comité interprofessionnel des côtes de Provence a repris en main depuis cette saison, l'organisation du concours des vins de Saint-Tropez, jusque là géré par le syndicat de l'appellation, en espérant communiquer davantage sur l'appellation. D'autant que ce concours dispose du même attirail juridique que les grands concours nationaux en étant agréé par la l'Union européenne. Objectif : parvenir à une organisation irréprochable afin de redorer le blason de ce concours qui pourrait être le futur Mâcon du sud de la France. Pour d'autres appellations, la mise en place de ce type de manifestation correspond à d'autres attentes. A Nantes, on explique que le concours, qui se déroule fin mai, permet de juger les vins qui arriveront véritablement sur la table du consommateur.Quoi qu'il en soit, la multiplication de ces concours suscite aujourd'hui des critiques : ' Trop de concours tue les concours, commente un opérateur, sans compter que dans certains d'entre eux, les dégustateurs ne sont pas toujours triés sur le volet. ' C'est peut-être pour ces raisons que certains essaient d'aller plus loin. A Bergerac, la Fédération des vins, qui s'apprête à se doter d'un macaron pour son concours, met en avant les vins primés dans ses opérations de promotion. Elle diffuse en outre les résultats du concours aux différents circuits de distribution à hauteur de 15 000 à 20 000 exemplaires. Dans les côtes du Rhône, les concours de Tulette et de Vinsobres se sont regroupés pour remettre les prix en commun et diffuser régionalement leur palmarès dans certains lieux publics comme les offices du tourisme. En Aquitaine, la chambre d'agriculture de Bordeaux, organisatrice du concours des vins, a mis en place un plan de promotion des vins médaillés qui dure un an. L'an dernier, ils ont été dégustés par des journalistes et des acheteurs à la Maison des vins de France. Cette année, une édition spéciale du palmarès a été éditée par le journal Sud-Ouest et distribuée à l'occasion de Vinexpo. L'an prochain, les vignerons disposeront d'un stand gratuit pendant une semaine à la foire internationale de Bordeaux. Pour financer cette opération, le comité d'organisation prélève une cotisation de 2,20 F/hl sur les volumes médaillés, en plus des droits d'inscription qui s'élèvent quand même à 330 F par échantillon.

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