« De huit concours, en 2010, nous sommes passés à cinq », annonce Marie-Pierre Piquemal, qui exploite 48 ha (170 000 bouteilles en moyenne) à Espira-de-l'Agly (Pyrénées-Orientales). Elle a abandonné les Féminalises, Brignoles (Var) et Mâcon (Saône-et-Loire), qui avaient peu d'impact sur sa clientèle.
Depuis deux ans, en revanche, elle participe au Decanter World Wines Award, organisé par le magazine anglais du même nom. « Nous vendons 30 % de nos bouteilles à l'export. Au Canada, où nous sommes présents depuis 2011, une cuvée affublée d'une médaille a plus de chance de remporter les appels d'offres lancés par les monopoles d'État, explique la vigneronne. Ils nous fournissent une liste de concours qui comptent à leurs yeux, dont la plupart sont internationaux. Nous souscrivons à Decanter. »
Le montant de l'inscription étant élevé, 300 euros par échantillon (plus du double de Paris), elle adresse une à deux cuvées seulement. « Je privilégie les vins que je veux exporter au Canada, comme notre côtes-du-roussillon tradition rouge. » Primé en 2012, il est actuellement référencé par le LCBO, le monopole ontarien.
Des macarons à la demande. Marie-Pierre Piquemal présente aussi ses vins au concours général agricole et à celui des Vignerons indépendants, « les plus influents sur le marché français », d'après elle. Ainsi qu'aux Grenaches du monde et à la Saint-Bacchus, une manifestation réservée aux vins du Roussillon, dont les récompenses sont prisées des locaux.
Quand une cuvée obtient plusieurs médailles à différents concours, la vigneronne n'applique que l'or. Elle pose aussi les récompenses, quelle que soit la couleur, sur les petits millésimes. Sur les vins proches de la rupture, elle fait l'impasse. « Nous mettons les macarons chez les cavistes qui distribuent nos vins hors région à la demande. » Elle investit 2 000 à 3 000 euros par an dans les concours. Sans compter son temps. Rien que pour le concours agricole de Paris, elle passe trois à quatre heures en tout à constituer le dossier d'inscription.